Bonjour,
Merci à Prosper de nous avoir rappelé cette affaire restée en plan depuis bientôt deux mois.
C'est vrai qu'il n'y a eu depuis aucun avis sur le fond du sujet.
Ce n'est pas les remarques toutes récentes sur les termes "mitraillettes" et "boches" qui font avancer.
Je rappelle que nous relatons ici des évènements sur l'histoire de 1943. Ce sont les termes qui avaient cours à cette époque qui comptent plus que ceux que l'on attribue de nos jours.
En 1942-1944, on désignait une "Sten" comme étant une mitraillette et non pas comme un pistolet mitrailleur.
D'ailleurs, le terme de "pistolet mitrailleur" ne me semble pas convenir à la "Sten". Va pour la Thompson !
Donc quand nous relatons l'histoire, appelons les armes telles qu'elles se nommaient à l'époque.... Merci !
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J'en étais donc resté au 1er novembre 1943, où eut lieu l'affaire dramatique du maquis de Lencouacq, situé en région Aquitaine dans le département des Landes...
Le lieutenant SS Dohse, officier de la Gestapo allemande et André Grandclément chef depuis 1942 de l'Organisation Civile et Militaire (OCM) en région B, partageaient des préoccupations sur les visées révolutionnaires communistes des maquis F.T.P.F. après la Libération.
Grandclément voulut rassurer Dohse sur la "sagesse" de ses troupes et il lui vint l'idée saugrenue de faire visiter le maquis de Lencouacq, par Dohse.
Une commission est donc constituée qui comprend...
_ Côté allemand : Dohse et deux officiers
_ Côté Français : Grandclément, et deux de ses adjoints Malheyrand et Chazeau
Je cite le contenu du récit, tel qu'il apparaît dans le livre de Dominique LORMIER
"Histoires extraordinaires de la Résistance Française 1940-1945", que l'on trouve sur le web...
<< Le chef du maquis, Guy Sarramagnon, informe ses supérieurs des propositions de Grandclément. Le colonel de Marguerittes, un des chefs de l'OCM, affirme que toute transaction avec l'ennemi est considérée d'après le règlement militaire comme un acte de haute trahison et comme tel, puni de mort. La sanction dictée par le fougueux colonel de Marguerittes est rapidement appliquée. Le fils du colonel Rollot, qui a accepté la visite de Grandclément, est jugé responsable de haute trahison et fusillé le 1er novembre à 11 heures. Le même jour à 16 H 15, les voitures transportant la commission "d'armistice franco-allemande" arrivent près du maquis de Lencouacq. Dohse, Grandclément et son adjoint Malheyrand, continuent à pied. Chazeau, l'autre adjoint de Grandclément, marche en tête du détachement. Une rafale de mitraillette le tue sur le coup. Les autres prennent la fuite, échappant de justesse à l'embuscade tendue pas les maquisards. Ces derniers trouvent dans les vêtements de Chazeau un laissez-passer et un permis de port d'armes délivrés par la Gestapo de Bordeaux.
Une heure après cet incident, le maquis de Lencouacq se retire dans la forêt de Geaune
_ "Le lendemain de cette affaire, déclara Dohse en 1987, accompagné d'une douzaine d'hommes de notre service, je suis allé à Lencouacq pour chercher les cadavres de Chazeau et Rollot. Je savais que les maquisards avaient pris la fuite après notre retraite".
Le 2 novembre 1943, Grandclément, furieux, se précipite chez le professeur Joubert, membre de l'OCM et parle de vengeance. Il accuse les résistants Ferrier et Patanchon d'être à l'origine de cette tuerie. Le 3 novembre Ferrier est arrêté puis relâché après une perquisition sans résultat à son domicile. La Résistance se divise au bénéfice de la Gestapo. >>
On verra par la suite que la Résistance du Sud-Ouest sembla se ressaisir...
Le chef de l'OCM, Alfred Touny engagea une coordination de l'action de la Résistance en région B.
Il y eut des dissensions que Dohse exploitera et entretiendra pour arriver à ses fins, pour neutraliser la Résistance. Dohse va même, à partir de ce même mois de novembre 1943, rencontrer clandestinement des chefs de la Résistance, à l'insu de sa hiérarchie.
Dohse eut en particulier plusieurs entretiens avec un révérend père résistant, le R.P. Piquet
Pour accélérer la connaissance de l'ouvrage de Dominique Lormier, je tente un renvoi vers son lien sur le web
http://books.google.fr/books?id=2lkn1PG ... nd&f=falseIl suffira de remonter jusqu'au début avec "l'ascenseur"
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Roger