Post Numéro: 6 de Brem's 08 Mai 2005, 11:33
Le problème de de Lattre se situe effectivement dans deux faits :
-d'abord, parfois un peu de mauvaise foi, lorsqu'il laisse croire dans ses mémoires que la bataille des Vosges n'était pas l'objectif principal, mais une façon d'attirer les réserves du camp retranché de Belfort ; ce fut ce qui se passa, il changea d'avis devant cette constatation, et attaqua alors Belfort. Par contre, l'exécution fut brillante, jusqu'à la fermeture de la poche de Burnhaupt.
-LE point ennuyeux, c'est à ce moment précis, entre la fin de la bataille de Burnhaupt, et le début de celle d'Alsace. Alors que les Allemands sont mal préparés, et que nos forces sont encore en état, il ne donne pas l'ordre d'attaque sur Colmar par la plaine, et met l'armée en état de réorganisation !! il se contente de tenter de passer par la montagne, avec le 2e Corps : batailles d'Orbey et de Kaiserberg. C'est clairement là que s'addresse les reproches de Devers, et ceux des historiens : le plus net est le livre du général de Vernejoul et de A.Durlewanger, "Autopsie d'une victoire morte" : c'est l'affaire de "Pont d'Aspach", lieu d'où devait partir l'offensive sur Cernay puis Neuf-Brisach, le 27 novembre 1944. Au Nord, la 2e DB a prit Strasbourg le 24, et il n'y a pas grand chose au Sud pour l'arrêter si la 1e Armée attire l'attention des Allemands.
Or il suspend tout, et le 29 émet de nouveaux ordres : POURQUOI ?
G. Saint-Martin a posé le problème ; de Lattre n'a jamais donné d'explication ! raison logistique ? On ne s'arrête pas à cela pour nettoyer une zone pas si importante d'ailleurs. Quitte à bousiller nos deux DB, quellle importante, de toute façon, on s'arrêtera sur le Rhin sans doute pour des semaines !!!! La libération du territoire en valait la peine.
Il faut noter qu'il était malade à ce moment, ce qui n'est pas à négliger.
Mais on peut aussi regretter que les subordonnés n'aient pas eu l'initiative "libre" par rapport aux ordres de Leclerc : De Lattre tenait son armée de (trop) près, par rapport à Juin en Italie par exemple.
Toutefois, si l'on peut regretter ces faits, la campagne d'Allemagne sera splendide, et sa campagne en Indochine en 1952 est restée un modèle du genre ; il s'y montre grand stratège, rossant Giap 3 fois : son cancer a peut-être coûté deux défaites à la France et aux USA ; De Lattre, c'est quand même autre chose qu'un Westmorland.