Les casemates de la trouée de la Sarre sont des casemates STG , encore relativement bien élaborée même si elles manquent cruellement d'artillerie. Les blocs sur Sedan et le secteur sont des blocs MOM ( Main d'oeuvre Militaire ) , donc moins bien conçus et pensés. C'est le genre de petits blocs en béton qui parsèment la campagne de Lorraine le long de la frontière : mal finis par rapport aux casemates CORF ou STG. Je les associe souvent à des guérites renforcées
D'ailleurs je suis étonné de voir le nombre de blocs MOM pour Sedan alors qu'il y en a des dizaines ( voire une petite centaine ) dans le secteur de la P.A.L. Mais encore une fois Longwy et ses arrières ont une telle valeur économique , que la densification des défenses doit être importante.
Le fait est que la Sarre est face à l'Allemagne . Donc pour les huiles en première ligne . Alors que Sedan ...
Néanmoins des casemates derrière un fleuve ne sont pas non plus d'une utilité folle. Le 9 Avril 1940 une casemate dans le secteur de Marckolsheim est attaquée. Si l'ennemi bat en retraite , reste que le Rhin n'est plus un obstacle.. Pas très rassurant pour la suite.
En farfouillant ma bibliothèque je dois dire que vous avez totalement raison sur l'effet d'un Stuka sur un bloc. Le propos est rapporté dans le Horne , qui ensuite est contredit par l'ouvrage de J-Y MARY : les blocs sont bien eclatés par de l'artillerie " terrestre " et le plus souvent par les Schutzen qui passent la Meuse en canot pneumatique.
J'ai éventuellement une réponse positive à apporter sur la percée de Sedan. Toujours selon le J-Y MARY par rapport au soir du 13 Mai 1940 :
" Une tête de pont est donc crée de Donchery a Wadelincourt mais elle est encore fragile. Ce sont les français qui vont la consolider ( sic et re-sic ) en raison d'une panique qui s'empare soudain des artilleurs et les fait refluer en désordre , entrainant dans leur sillage differentes unités peu aguerries " Un peu plus de discipline au feu , et nous avons nos artilleurs encore à servir leurs pièces , et les unités peu aguerries à occuper le terrain.
Reste aussi le retard des contres attaques du 7eme BCL et du 213 RI qui se font repousser avec pertes et fracas.
Néanmoins les lacunes dans les services de renseignements sont aussi totalement inconcevables et presque passibles du poteau ...
- en Avril 40 sont signalés des travaux ferroviaires pour artillerie lourde dans l'angle Sarre Moselle.
- les remontées de Mr ARCHEN , négociant en vins au Luxembourg qui a donné les drop zones de Hedderich
Ca bougeait de l'autre coté de la frontière , mais nous avons laissé l'initiative de l'action à l'ennemi , qui ne l'a plus lâchée par la suite.
La quinta por favor : - gros soucis dans le renseignement
- position jugée tranquille .. on pensait la même chose du secteur de Verdun en 1916.
- manque de crédit ( au sens propre et figuré ) pour défendre correctement le secteur. Pas de casemates types CORF ou STG : que des blocs MOM dépourvus d'armement corrects. Voire carrément à poil , juste gros œuvre à peine décoffré ( c'est exagéré ).
- Schwerpunkt de l'attaque
- initiative laissée au bon vouloir de l'ennemi. Ennemi qui de plus est aguerri par rapport à la Pologne.
- unités françaises mal commandées , désorganisation et panique générale.
- mauvaise utilisation des rares blindés dispos dans le secteur.
Pas besoin de laisser de pourboire , l'addition est salée.
Par contre le moindre de ces facteurs modifié , changerait le cours des événements. Sauf que pour cela il faut prendre une machine à remonter le temps et changer drastiquement la vision de l'EM français.
Pour finir une petite video qui me fera toujours marrer et resume ironiquement la situation :
Votre navigateur ne supporte pas les tag "video" du HTML5