ulysse57 a écrit:J'ignorais le coup de patte churchillien dans cette affaire, peux tu nous en dire plus ?
Je crois comprendre la réaction de Bruno qui a probablement le souvenir des textes ci-dessous sur le fil dédié au "Haltbefehl"
Mais laissons l'affaire des chars à la place qui lui est réservée et pour éviter à David de rechercher, voici le texte intégral de ce que j'avais écrit.
Cela n'étant pas comme on pourra le constater, le fruit de mon imagination
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1 / Extrait de la déposition de M. Paul Reynaud, au cours de l'audience du mardi 24 juillet 1945, lors du procès du Maréchal Pétain:
"J'avais reçu, avant le 26 mai, la visite de M.Garnier conseiller à l'ambassade de France à Rome. Il m'était envoyé par M. François Poncet.
Monsieur Garnier prétendait, ce qui était absolument contraire à mon sentiment personnel, qu'il était possible d'éviter l'entrée en guerre de l'Italie.
Je me rendis le lendemain 26 mai à Londres, où je fus reçu par plusieurs membres du gouvernement britannique, et notamment par M. Churchill. Je leur dis:
"Voilà ce que m'écrit mon ambassadeur qui vit sur place, et quoique ce soit absolument contraire à ma conviction, j'ai le devoir de vous faire connaître mon sentiment:
Il n'est pas douteux que la bataille de France sera extrêmement dangereuse. Peut-être peut-on soutenir qu'elle peut être gagnée, nous dit le général Weygand. Peut-être peut-on soutenir qu'une agression italienne, en ce moment, serait la goutte d'eau qui ferait déborder le vase.
Je vous demande, dans ces conditions, d'examiner avec moi si certaines concessions pourraient être faites à l'Italie"......
S'ensuivent les détails des discussions sur le même sujet (l'Italie)... aucune décision ne fut prise, ce que Churchill confirma télégraphiquement le lendemain.
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2 / Extrait des pages 308, 309 et 310 des "Mémoires de guerre de Wiston Churchill - 1919-1941"
"Six jours après mon accession au pouvoir, sur la demande du Cabinet, j'adressai à Mussolini l'appel suivant, qui fut publié deux ans plus tard, avec la réponse, dans des circonstances bien différentes. Il était daté du 16 mai 1940."
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texte de l'appel ****
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réponse de Mussolini ****
"A partir de ce moment, nous ne pouvions plus avoir aucun doute sur l'intention qu'avait Mussolini d'entrer dans la guerre au moment qui lui serait la plus favorable"....
6 lignes plus bas....
"Le 26 mai, tandis que se jouait le sort des armées du Nord et que nul ne pouvait être certain qu'une seule d'entre elles en réchapperait, Reynaud prit l'avion pour l'Angleterre, afin de venir s'entretenir avec nous de cette affaire que nous n'avions pas perdue de vue. La déclaration de de guerre de l'Italie devait être attendue d'un moment à l'autre. Ainsi la France allait s'enflammer sur un autre front et un nouvel ennemi se jeter avidement sur elle dans le Sud.
Y avait-il quelque chose à faire pour acheter la neutralité de Mussolini?
C'est en ces termes que se posait la question. Je n'en voyais pas la moindre chance et chacun des faits que le chef du gouvernement français invoqua comme argument en faveur d'une tentative me convainquit davantage qu'il n'y avait aucun espoir. Cependant Reynaud subissait de fortes pressions dans son pays et de notre côté, nous désirions prendre pleinement en compte les intérêts de notre alliée, dont l'unique arme essentielle, son armée, était en train de se briser entre ses mains. Bien qu'il n'y eût nul besoin de revenir sur ces graves évènements, M. Reynaud insista sans détour sur la possibilité que la France se retirât de la guerre. Lui-même poursuivait la lutte, mais il y avait toujours le risque qu'il se voit bientôt remplacé par d'autres, animés de dispositions différentes".
J'ajoute qu'à l'intention de ceux qui ne possèdent pas le livre des mémoires de W.Ch. il y a la possibilité d'éditer les textes de l'appel à Mussolini ainsi que celui de la réponse de ce dernier. Mais c'est assez long !
Roger