Dites donc, vous n'essayez pas de me faire passer pour un branque?????
Sérieusement, si j'ai tiqué au sujet de l'abbé Desgranges, c'est à cause de la maison d'éditions qui l'édite aujourd'hui et pas du contenu de son ouvrage, que je n'ai pas lu mais étant donné qu'il s'agit d'un homme honnête et sincère, je retiens son témoignage comme digne de foi. Et je confesse, normal concernant un abbé!, mon ignorance en sollicitant votre indulgence.
Par contre, encore une fois, c'est son éditeur qui m'a fait dégainer plus vite que mon ombre. Car on y trouve des productions, et une grande partie du lectorat, dénonçant les résistants comme terroristes représentants de l'anti-France et je ne sais quoi encore.
C'est l'usage que l'on fait de l'ouvrage de l'abbé qui me gêne.
Quand à Jeantet, exemple du Vichysto résistant, ce qui le distingue de Mitterrand par exemple c'est son engagement à l'extrême droite après la guerre, il ne regretta absolument rien.
Et s'il y a besoin de catégoriser les résistants, certes tous ont joué un rôle dans la libération de la France et la lutte contre le nazisme, et avec des motivations particulières. Personnellement il convient de distinguer évidemment entre les opportunistes d'aout 44 et les autres... Pour ce qui est de l'extrême droite, car c'est bien sur ce point que des avis divergent, je ne nie pas l'engagement de ses membres, parfois jusqu'au sacrifice de leur vie, et ils méritent la reconnaissance nationale. Par contre, une chose me laisse comme un gout amer, durant les années trente ils ne cessèrent de vomir sur la République et à lorgner du côté des régimes forts. Ensuite certains partirent rejoindre De Gaulle, comme de Bénouville, ou grossissent les rangs de la Résistance intérieure. Mais quelles furent leurs motivations? C'est ce qui importe le plus à mon avis. La plupart refusaient l'occupation et la mainmise allemande et combattaient par patriotisme et par nationalisme, mais qu'auraient-ils fait si, hypothèse de travail, Hitler avait laissé la France avec à sa tête un gouvernement réactionnaire rejetant les valeurs? En gros un Pétain et un Vichy mais à Paris, exerçant pleinement son autorité sur l'ensemble du pays et traquant ou stigmatisant Juifs, communistes, francs-maçons, démocrates et humanistes. Vous comprenez mon trouble, qui vient sans doute de ma profession car j'imagine assez mal enseigner que seule vaut la France qu'importe le régime politique et faisant fi des valeurs, de droite comme de gauche...
Petit HS, que pensez vous alors de ceux qui fuirent leur pays sous le joug d'un gouvernement non démocratique? Polonais, Hongrois, Soviétiques pour les pays communistes; Chiliens fuyant Pinochet, Argentins ou Espagnols... Sont-ce des traitres, des lâches, des héros??? Et moi si je quittais la France devenue non démocratique et reniant les valeurs de la République, que serait-je???