Pierre, en fait ce qui m'a fait tiquer c'est la maison d'éditions plus que l'homme...
Quelques corrections au sujet de l'abbé Desgranges. Ce fut un authentique résistant et un honnête homme, c'est vrai. C'est lui qui forgea le terme de RESISTANTIALISME, avec un T dans le but de dénoncer les résistants de la dernière heure ou les faux résistants. Ce faisant il visait particulièrement l'accaparement de la Résistance par le Tripartisme, communiste en particulier. Jusque là rien de particulier à signaler. Sauf qu'à partir des années cinquante le terme est repris par des nostalgiques de Pétain pour dénoncer l'exploitation politicienne de la Résistance, voire la Résistance elle même: des "terroristes" auraient attiré les représailles des Allemands par leurs actes. Des négaga leurs emboiteront bientôt le pas, à propos d'Oradour par exemple. Alors que le terme de RESISTANCIALISME est créé en 1987 par Henry ROUSSO pour qualifier la croyance en une France unanimement, ou presque, résistante, sous la direction des gaullistes et des communistes, ces deux groupes éclipsant tous les autres. Ce mythe s'imposa dès 1945 jusqu'aux années 1970, et il faudra les travaux de Paxton, de Max Ophüls par exemple pour que le consensus et le mythe ne s'effondrent.
Quand au malheureux abbé, son ouvrage sera repris et diffusé par un distributeur de torche c... d'extrême droite. Evidemment ces mecs là sont trop content d'éditer, pour une fois, un ouvrage sans doute honnête (je ne l'ai pas lu), au milieu de leurs diarrhées à croix celtique, gammée ou francisque. Autre chose, l'abbé Desgranges créa au lendemain de 1945 la "Fraternité de Notre Dame de la Merci" afin de venir en aide aux parlementaires inéligibles pour cause de collaboration, qui cessa ses activités en 1958. Elle renait de ses cendres au lendemain de la Guerre d'Algérie pour oeuvrer en faveur d'anciens de l'OAS notamment...