Bonjour à tous les passionnés de WW2.
Après Stalingrad et Fall Blau, voici le dernier volet de notre triptyque " Front de l'Est en images ".
Des images d'aujourd'hui bien sûr !
Aucune prétention historique dans ce sujet mais une autre façon d’aborder les théâtres d’opérations du CAUCASE : en se rendant sur place 70 ans plus tard !
Et en réalisant un petit reportage photo qui met l’accent sur les réalités topographiques et climatiques !
On sait que les troupes allemandes arrivent dans les faubourgs d’Ordjonikidzé le 9 novembre 1942. Et qu’en raison de la résistance des russes et de conditions climatiques défavorables, elles se replient le 11 novembre.
Et si le verrou d’Ordjonikidzé avait sauté ?
Pour savoir ce qui attendait les allemands, nous avons gravi avec notre petit fourgon la fameuse GMR, Georgian Military Road. Une des 3 routes militaires franchissant la chaîne du Caucase et ses sommets à plus de 5 000 m. En avril, dans des conditions encore hivernales, proches de celles de l’automne 1942.
Précision.
Le franchissement de la légendaire JVARIPASS en avril 2011 fut une erreur. J’ai fait prendre des risques insensés à ma femme !
Rappel.
Hiver 2011, les troupes aéroportées Russes attaquent les combattants Tchétchènes réfugiés dans la vallée du PANKISSI en Géorgie. Plusieurs tués.
Une partie de ces combattants migre vers l' INGOUCHIE voisine et le massif du KAZBEK.
Ce site est devenu une zone sensible, la Géorgie ne voulant plus être accusée par les russes de servir de base arrière aux terroristes Tchétchènes.
Une opération militaire anti-terroristes avec hélicoptères de combat se déroulait dans cette zone le jour même de notre passage !
Sans commentaire.
Nous débutons côté Géorgien, 17 km après la frontière russe, à une cinquantaine de km au sud d’Ordjonikidzé, aujourd’hui Vladikavkaz.
Le massif du Kazbek, 5047 m.
Sylvie est interrogée par la Sécurité Militaire Géorgienne.
Que vient faire ce couple de toulousains au milieu d’une opération anti-terroriste ?
Nous progressons sur la GMR. Le décor est planté : de chaque côté de la route, les vestiges de la guerre Russie-Géorgie de 2008.
Ou traces des combats plus récents ?
La route s’élève rapidement. Le brouillard tombe d’un coup.
Je me repère difficilement aux murs de neige de chaque côté !
A 2 000 m, plus d'asphalte et une route de plus en plus dégradée.
Imaginez en 1942 !
Ces tunnels sans aucun éclairage n’existaient pas il y a 70 ans.
Ils protègent des avalanches meurtrières, 9 morts en 2011.
Au sommet de la JVARI PASS, à 2 400 m, neige et glace dépassent 4,5 M de haut !
Et ne laissent qu’un étroit passage pour un petit véhicule.
Imaginez une colonne blindée !
Descente du versant sud.
La GMR passe aux pieds de la forteresse d’ANANURI, dernier verrou avant TBILISSI.
La route militaire se termine dans la vallée.
Ce panneau résume parfaitement les enjeux stratégiques de son contrôle: le Caucase, la Caspienne et la Perse !
A ce point précis et en supposant que les allemands aient réussi à franchir la Jvari Pass avec des troupes blindées, 2 objectifs s’offrent à eux : Batumi à l’Ouest, le plus grand port de la région sur la Mer Noire, ou foncer sur Bakou et ses champs de pétrole.
1.OPTION BATUMI.
Principal obstacle sur la route ouest, GORI et sa forteresse.
GORI est la ville natale de STALINE.
Les Géorgiens nous ont raconté que lors de la guerre de 2008, les Russes ont bombardé Gori mais pas la statue de Staline !
En progressant vers l’ouest, nous visitons un des camps de réfugiés gérés par le HCR.
Des milliers de personnes déplacées depuis la guerre de 2008. Ingouches, Ossètes, kabardes, Abkazes, Tchétchènes, Azéris ……
Arrivée sur les hauteurs de Batumi.
Une position stratégique qui permet de dominer toute la rade.
En 1942, c’était déjà le principal débouché maritime sur la mer Noire.
2. OPTION BAKOU
Un obstacle majeur à la variante Est, TBILISSI.
A prendre ? A contourner ?
Parce qu’ensuite, on retrouve la steppe !
La principale difficulté, ce sont les pistes boueuses.
Parfois un petit air de l’abominable raspoutitsa.
Quelques rares campements.
Une habitation isolée !
Pour nous, l’objectif était la région de steppes autour du monastère de David Garedja, une zone revendiquée par l'Azerbaïdjan et la Géorgie.
Les gardes frontières tolèrent le nomadisme mais en aucun cas les incursions motorisées.
Ce fut une erreur d'avoir emprunté ces pistes. Notre chance sera de passer entre 2 patrouilles !
Perdus, nous avons donc continué en AZERBAIDJAN sans visas et sans documents d’autorisation du véhicule. Au minimum l'incident diplomatique. Au maximum l'accusation d'espionnage ou de trafics prohibés !
Un berger nous remettra finalement sur la route de la Géorgie.
Il restait moins de 300 km pour BAKOU !
Voilà, fin de ce petit reportage.
Une conviction fondée sur les réalités du terrain.
En supposant que les allemands aient atteint la Caspienne, il leur était humainement et matériellement impossible de tenir à long terme des lignes d’approvisionnement de BERLIN à BAKOU !