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"La valeur de la mémoire" Mercedes Núñez Targa

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"La valeur de la mémoire" Mercedes Núñez Targa

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de le pitaine  Nouveau message 30 Aoû 2013, 16:57

Mercedes Núñez Targa "La valeur de la mémoire".
Publié par son fils Pablo Iglesias Núñez.
198 pages, éditions renacimiento.
Environs 19 euros.


CUB_VALEUR_MEMOIRE_PR2_B.jpg
CUB_VALEUR_MEMOIRE_PR2_B.jpg (19.55 Kio) Vu 1386 fois


Des prisons franquistes aux camps d’extermination nazis, Mercedes Núñez Targa, femme de convictions du XXème siècle (Barcelone 1911-Vigo 1986) raconte avec sincérité et talent son incroyable odyssée. C’est un récit à la première personne où l’autobiographie est complétée par une analyse sociologique et qui se lit en retenant son souffle. La narration comprend des détails strictement féminins rendant ce témoignage particulièrement intéressant. Le 14 avril 1931 Mercedes assiste avec enthousiasme à la proclamation de la IIème République espagnole. En 1934, elle est secrétaire du poète Pablo Neruda, celui-ci étant alors Consul du Chili à Barcelone. Le 18 juillet 1936 c’est le coup d’état militaire des généraux factieux. Mercedes paiera de sa liberté son engagement dans la défense des valeurs de la République. En 1942, à sa sortie de la terrible prison de Ventas de Madrid elle prend le chemin de l’exil et franchit les Pyrénées. Elle retrouve des compagnons de lutte à Carcassonne et s’engage dans la Résistance. Arrêtée par la Gestapo en mai 1944 et déportée, elle connaîtra l’enfer de Ravensbrück. Le 14 avril 1945, jour de sa libération, elle était destinée à la chambre à gaz. Mercedes a consacré le reste de son existence à témoigner, considérant comme un impérieux devoir de transmettre La valeur de la mémoire. A. B.
« ... Le livre et le personnage peu connu de Mercedes Núñez Targa… nous prouvent à quel point sont importants les témoignages de ces personnes qui ne sont rien et qui sont tant à la fois et leur valeur pour l’Histoire et pour l’humanité... C’était une femme comme tant d’autres, cependant c’était une héroïne, l’un de ces êtres qui relèvent le rang de la condition humaine et c’est un plaisir (rempli d’épouvante) que de lire son témoignage... ». Luis Antonio de Villena, El Mundo.
4e de couverture.


Mercedes Nuñez Targa, connue sous le faux nom de Paquita Colomer, est l'une des rares femmes de la résistance à avoir témoigné contre l'agent de la Gestapo René Bach lors de son procès le 27 juillet 1945. Née le 16 janvier 1911 à Barcelone dans une famille bourgeoise, elle va rompre avec les idées conservatrices de ses parents en défendant les valeurs de la République, proclamée le 14 avril 1931. En 1934, elle devient la secrétaire du poète et écrivain Pablo Neruda alors consul du Chili à Barcelone. Après avoir adhéré à de nombreuses associations féministes, progressistes ou sportives, elle s'engage aux JSU (Juventudes Socialistas Unificadas) puis au PSUC (Parti Socialiste Unifié de Catalogne). Le 18 juillet 1936, la République est remplacée par un coup d'état mené par Franco Bahamonde, c'est le début de la guerre civile espagnole. Fin janvier, le Parti communiste l'envoi en Galice à La Corogne. Placée sous surveillance, elle est arrêtée le 10 novembre 1939 puis envoyée dans la prison de femmes de Betanzos puis de la La Corogne. Enfin, le 6 mars 1940, elle se retrouve incarcérée à Madrid à la prison de Ventas. Tous les jours à l'aube, les prisonnières sont réveillées par les tirs des exécutions provenant du cimetière de l'Est. Elles peuvent connaître le nombre de fusillés en comptant les coups de grâce. Mercedes est condamnée à 12 ans de prison, mais à la suite d'une erreur administrative elle est mise en liberté surveillée le 21 janvier 1942. Elle s'évade et rejoint la France par les Pyrénées ne juillet 1942. Malheureusement, elle est dirigée vers l'ancien camp de concentration d'Argelès ou furent enfermés les espagnols pendant l'exode de 1939. C'est à ce moment, profitant de circonstances opportunes, qu'elle rejoint la résistance française dans la 5e Brigade de guérilleros espagnols de l'Aude. Elle sera Agent de liaison sous le pseudonyme de Paquita Colomeret sera élevée au grade du Sergent FTPF (Franc-tireur et partisans de France). Elle est infiltrée dans l'Etat-major de la Gestapo à Carcassonne et travaille dans leurs cuisines. Mercedes alias Paquita réside au 20 de la rue Fabre d'Eglantine (quartier du Dôme). Cette maison est aussi le lieu de replis de l'Etat-major du maquis de Roullens. Le 25 mai 1944, Mercedes après avoir été dénoncée elle sera arrêtée avec 11 autres compagnons dont : Mascaro, Terrades, Mari Font, Miralles, Soriano, Juan Lopez... Amantegui réussira à s'échapper. Juste avant eux, René Bachvenait d'assassiner Ballester entre Ajac et Limoux et le jeune Auguste Cathala au Bousquet. Mercedes est d'abord interrogée sans ménagement par Bach à la maison de la Gestapo, 67 route de Toulouse. Ensuite, elle sera envoyée au camp d'extermination de Ravensbrück après 11 jours dans un train à bestiaux, le 25 juin 1944. Elle y fera la connaissance de Geneviève Anthonioz-De gaulle, Lise London, Neus Catala... Le camp est libéré le 14 avril 1945 par la 2e division d'Infanterie américaine, le jour où il était prévu qu'elle passa par la chambre à gaz en raison de la scarlatine et de la tuberculose qu'elle avait contractée. Elle arrive avec les déportés à l'hôtel Lutetia de Paris le 24 mai 1945, car Franco ne voulait pas de ces espagnols qu'il considérait comme apatrides. Hospitalisée à Bichat, elle apprend qu'à Carcassonne va se tenir le procès de son tortionnaire, le triste agent de la Gestapo René Bach. Malgré l'interdiction de voyager en raison de son état de santé, elle se rend à Carcassonne en convoi sanitaire à l'ouverture du procès le 25 juillet 1945. Quand elle arrive à la barre de la cour d'assise de l'Aude, Mercedes Nuñez a froid. Nous sommes pourtant en plein été et c'est une amie de combat, qui lui donnera une veste pour paraître décemment à ce procès. La salle est comble, les carcassonnais ont pris leur journée pour y assister. On dit même aux enfants: "Sois sage, sinon tu n'iras pas au procès". Mercedes racontera son calvaire et celui de ses compagnons d'arme avec la détermination d'une femme de convictions. Les 26 autres témoins en font de même. Parmi eux, un enfant de quinze ans que Bach a torturé pour tenter d'obtenir des aveux. Le procès se tiendra du 25 au 30 juillet 1945 à Carcassonne. La cour était composée de: Edouard Rouvière (Président), François Pastour (Commissaire du gouvernement), Me Aimé Pagès (Avocat de la défense), Auguste Marty (Greffier). Les jurés : Yvonne Marcillac, Albert Sirven, Pierre Carbonne et Jacques Riffaud. Le prévenu René Bach né le 11 juillet 1921 à Voellerdingen (Alsace) est seulement âgé de 24 ans. Il demeure 8, avenue Pierre Curie à Carcassonne. Il s'est engagé comme traducteur dans la Gestapo de cette ville, le 1er novembre 1943. Le tribunal de Carcassonne retient contre lui près d'une centaine de chefs d'inculpation dont: La déportation des juifs de Salsigne, les meurtres de Ballester (à Ajac) et de Agnel (à Trassanel), l'assassinat d'Auguste Cathala et de Marinette Seguy (au Bousquet), sans compter les coups de matraques ou crosses, les brûlures au bout des doigts et autres brutalités. Au cours de l'audience, Bach commença à donner des noms de carcassonnais l'ayant aidé secrètement dans sa tache. Ce qui lui fit dire au Président: "Si je parlais, Carcassonne tremblerait". Finalement, il sera reconnu coupable et condamné à mort. Amené sur le champ de tir de Romieu, il sera fusillé le 6 septembre 1945 à 6 heures par douze FFI. Mercedes Nuñez est décorée de la Légion d'honneur en 1959 puis de la Médaille militaire, de la Croix du combattant volontaire de la résistance, de la Médaille de la déportation et de l'internement pour faits de résistance, de la Croix de guerre et de la Croix du Combattant. En 1980, elle écrit son témoignage dans un livre rédigé en catalan : "El carreto dels gossos" (la charrette des chiens). Il est traduit en espagnol en décembre 2011 sous le titre: "Destinado al crematorio". D'ici à cet été, il paraîtra en français chez un éditeur espagnol, car aucune maison française n'a voulu s'en charger, sous le titre "La valeur de la mémoire". Mercedes Nuñez Targa est décédée le 4 août 1986 à Vigo en Galice, où elle s'était retirée après la mort de Franco. Le 7 février 2009, la ville de Vigo a inauguré une rue à son nom. Carcassonne ne devrait-elle pas en faire de même, en souvenir de tous ces espagnols venus défendre la liberté sur le sol français ?
http://musiqueetpatrimoine.blogs.lindependant.com/archive/2013/06/27/mercedes-nunez-targa-torturee-dans-la-maison-de-la-gestapo-a.html

EDIT par Prosper:
Je me suis permis d'y ajouter la 1° de couverture du livre.
2° régiment de Dragons
"da materiam splendescam"
(condé-dragon 1635)

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