Post Numéro: 30
de norodom
03 Aoû 2013, 21:50
@ Francis Deleu
Je vous réponds en premier lieu sur l'autonomie dont pouvait disposer la SNCF, sous Vichy.
Ce que j'exprime est bien plus le fruit d'une réflexion qu'une tentative pour justifier une attitude, dont je me demande en fait s'il s'en trouvent de suffisamment avertis qui soient en mesure de pouvoir le faire.
S'agissant du Vel' d'Hiv', je ne crois pas qu'il faille mettre en cause la SNCF...
Car nous sommes bien d'accord, il s'agit ici de la mise en cause de la SNCF pour les initiatives malheureuses qu'elle aurait pu prendre de son propre chef !
Les déportés qui ont été transférés dans les conditions désastreuses que vous dénoncez, n'ont pas été désignés par d'autres que les policiers français qui ont procédé à leur arrestation. La question du zèle de ces policiers peut être discutée mais ce n'est pas le sujet !
Voilà pour le contenu des wagons, voyons le contenant...
Avez-vous une idée, Francis, de l'état où se trouvait le réseau français les années qui ont suivi le désastre de 1940 ?... j'écris réseau, mais cela entend aussi le matériel roulant.
Je suis à cent lieux de penser que la SNCF ait pu à cette époque là, faire un libre choix sur la qualité des moyens de transport. Le matériel roulant de la qualité "voyageurs" encore disponible, faisait l'objet de "réquisitions" et il en était de même pour les wagons de marchandises les plus performants.
Bref, il restait aux cheminots, la tâche indélicate de s'exécuter dans l'emploi du matériel le plus vétuste qui soit !
Alors bien sûr, se pose la question du zèle collaborationniste, et là je fais comme vous la distinction entre les responsables de l'entreprise publique française et les cheminots.
Ce n'est pas à partir de là qu'il faut incriminer la SNCF. d'une part au crime de la déportation.
Sur vos questions sur les conditions réservées aux convois au départ de Belgique et des Pays-Bas et sur le tarif du billet de 3ème classe pour chaque "passager" entassé dans des wagons à bestiaux, je ne puis vous offrir aucun commentaire... vous en savez plus que moi.
Pour en terminer avec les wagons à bestiaux, sachez que c'est avec ce type là que la 1ère division légère de Toulouse a quitté cette ville les 5 et 6 septembre 1944 pour transporter la troupe à Lapalisse (Allier). J'étais dans l'un de ces wagons !... Même en 1944, nous n'avons pas joui des plus confortables conditions de transport !... il faut ajouter qu'il y avait onze trains. Mais, Francis, ne lisez là qu'une anecdote (amusante après les faits).
Amicalement,
Roger