Parmi les liens cités, ces articles du "Matin" des 28 et 30 Mai 1940 (via Gallica http://gallica.bnf.fr/searchInPeriodiqu ... geNumber=9 ) :
Dans son livre "Invisibles vainqueurs" publié en 1990, Paul Martin cite pourtant le témoignage de Paul Panhard, pilote au GC II/7, qui éclaire un peu cette période trouble.Ce dernier rapporte que l'après-midi du 14 mai, un Bloch 220 vint chercher des pilotes et des mécaniciens sur leur terrain de stationnement (a priori Luxeuil) afin de les emmener à Francazal percevoir des D520 neufs (il ne restait alors que 6 Morane disponibles pour les deux escadrilles). A leur arrivée à Toulouse, ils aperçurent des dizaines d'avions flambant neufs, sagement alignés et, semble-t-il, prêts à partir. On leur dit alors qu'ils pourraient partir le lendemain une fois les formalités accomplies. Las, le lendemain, ils apprirent que les avions n'étaient pas tout à fait prêts mais que le départ pourrait se faire le lendemain. En fait, ils restèrent, toujours d'après ce témoignage, plusieurs jours à Toulouse, les avions manquant qui d'un collimateur, qui d'un compas, qui d'un poste de radio, les rendant impossible aux missions de guerre. Pour leur faire passer le temps, on leur fournit trois avions avec lesquels ils formèrent une patrouille de protection des installations! Lassés de ces atermoiements, ils s'en ouvrirent à Marcel Doret qui leur avait présenté, quelques jours auparavant, le prototype du D550.Celui-ci leur répondit "Je ne peux rien faire mais allez voir ce type là-bas. c'est le chef de hangar chargé de la finition des avions et il fait la pluie et le beau temps ici. Tâchez de vous entendre avec lui". Paul Panhard s’exécuta et voici le récit qu'il fait de cet entretien avec le bonhomme. Ce dernier leur dit: " Toi et tes camarades semblent bien pressés de partir. Pourtant la vie est agréable à Toulouse. Et puis, pourquoi risquer sa peau dans une guerre perdue d'avance et qui sera terminée dans quinze jours (erreur, elle dura encore près d'un mois!). Restez bien tranquille ici en attendant la fin. Il faut que tu saches que c'est moi qui commande ici et aucun avion ne partira. Je suis le délégué syndical CGT. Tu connais les liens de la CGT avec le PC. Celui-ci est aux ordres de Moscou. Or Moscou a signé avec Hitler des accords connus de tous (le pacte germano-soviétique d'août 1939). Hitler est donc notre allié et nous devons aider à sa victoire. C'est pourquoi aucun avion ne sera livré. Je m'y oppose."
Paul Panhard déclare alors qu'après avoir rendu compte de cette conversation à ses camarades, ils revinrent voir l'intéressé et luis cassèrent proprement la g.... Avec l'aide des mécaniciens, ils finirent la préparation des avions les plus avancés et rejoignirent leur groupe à Marey-sur-Tille le 24 mai après plus de neuf jours d'absence...
A la suite de ce témoignage, Paul Martin déclare que les allemands trouvèrent de nombreux arsenaux pleins de matériels neufs comme l'autodrome de Monthléry qui était rempli de chars, d'auto-mitrailleuses et de véhicules neufs prêts à l'emploi !