La Mort est mon métier

si je peux me permettre : je n'ai pas le sentiment que Camerone ait essayé de défendre d'une quelconque façon les expériences terribles des nazis.
Juste il fait le constat ( exact ) que certaines expériences ont pu donner des résultats qui ont trouvé des applications technologiques qui servent encore aujourd'hui.
Le sujet particulier du cas Mengele est tellement affreux qu'on a tendance à vite "monter dans les tours".
Mais force est de constater que les guerres, et principalements les deux guerres mondiales, ont fait progresser certaines sciences en général de façons impressionantes.

En effet, poussés par l'urgence des événements, les scientifiques de tous bords ont développé et fait progressé les technologies d'une façon sans pareille pendant ces périodes.
Nombreuses sont les applications modernes utilisées aujourd'hui de sciences méconnues, inconnues ou à peine explorées avant ces guerres.
Exemples parmi tant d'autres : médecine, aviation, chimie, métallurgie, informatique, nucléaire...

D'accord, comme argument, "la guerre source de progrès", c'est pas terrible
Néanmoins c'est aussi une vérité

Qui a dit "l' Homme est un animal paradoxal" ?

Je dois m'excuser auprès de Camerone

Les médecins qui faisaient des expériences sur l'hypothermie agissaient pour faire avancer la science à ce sujet. C'est Himmler qui gardait le focus sur le réchauffement par chaleur humaine.

Ceci étant dit, un reportage que j'ai visionné dernièrement indique que la chirurgie a fait des progrès énormes en temps de guerre. Plusieurs autres domaines bénéficient de ces périodes pour se développer. Il n'en demeure pas moins que les cobayes humains sont inacceptables. On se questionne sur le bien fondé d'utiliser des animaux, alors...

Pas de probleme audie murphy. Comme precise avant je ne suis pas l'avocat des atrocités nazies.

Merci a ojo pour son eclaircicement, il manie mieux le francais et la diplomatie que moi.

Je ne cherchais pas à accuser Camerone de quoi que ce soit, mais plutôt à souligner le fait qu'il est particulièrement important d'être rigoureux quand on aborde ce genre de sujets.

A plusieurs titres :

- certains lecteurs peuvent prendre pour argent comptant ce que l'on écrit sur ce forum, donc autant rectifier les choses avant qu'il ne soit trop tard (partant du principe que je suis le premier à faire des erreurs et que pour cela c'est important que les réactions des uns et des autres puissent améliorer les posts)
- certaines personnes aux idéologies douteuses pourraient utiliser des posts à d'autres fins pour donner une impression trompeuse de l'esprit qui règne ici, cela vaut aussi pour certains anti-révionnistes qui pourraient nous voler dans les plumes sans chercher à comprendre.

Voilà, ces rectifications faites, c'est vrai que les vainqueurs ont utilisé les connaissances des scientifiques faits prisonniers, pas de doute là-dessus... Mais il n'y eut pas que les nazis, les japonais n'ont pas été en reste.
Ces derniers ont conduit - en Mandchourie - de nombreuses expériences sur des prisonniers de guerre (chinois, russes, mandchous, britanniques etc.) et n'ont jamais été inquiété lors des procès de Tokyo...

A noter que le psychiatre qui à participé à l'élaboration du livre est Leon Goldensohn, il publie cette année "Les entretiens de Nuremberg" qui relate les confessions hallucinantes des dirigeants nazis intérogés dans leur cellule, en 1946.
Si il y a des intéréssés, le bouquin est édité chez Flammarion.

@++

Certaines expériences avaient sûrement pour but de créer une race arienne pure. Le sujet de la stérilisation avait été abordé à la conférence de Wannsee pour faire l'élimination des Juifs de façon moins "cruelle". J'imagine que les travaux de Mengele sur les jumeaux avaient pour but de doubler les naissances de bons Allemands purs.

Tous nous avons pu avoir un jour l'envie de tuer UN homme.

Quelle étrange affirmation et quelle généralisation hâtive... Of course not...

Cécile (qui n'aime pas être englobée dans des "tous" ni même des "toutes")

Je condamne tout comme vous les atrocités commises dans les camps d'extermination. (...) il faut reconnaitre que certains de leurs travaux [les travaux des médecins] (pas tou loin de là) ont fais avancé la technoologie medicale prodigieusement.

Alors là franchement...

Moi j'ai toujours entendu et lu exactement l'inverse...
Certes Mengele s'intéressait énormément à la génétique et a fait notamment des tas d'expériences (toutes plus cruelles et inutiles les unes que les autres) sur des jumeaux mais à ma connaissance AUCUNE n'a permis d'avancée significative et encore moins "prodigieuse" comme affirmé plus haut !!!

Il faut faire hyper gaffe quand on écrit ce genre de chose et, au moins donner un exemple qui pourrait éventuellement appuyer de tels propos.

Donc, non, personnellement je ne reconnais absolument pas ça

Cécile

Robert Merle, académicien Lauréat du Goncourt 1949 pour son premier roman "Week end à Zuidcoote" est mort fin mars 2004 à l'âge de 95 ans. Dans ce qui suit, ce qui est rédigé en vert n'est pas de moi.



Quelques liens biographiques et bibliographiques
http://www.cafardcosmique.com/auteur/merle.html
Site au nom marrant orienté S.F. incluant une courte biographie et deux critiques de romans
http://perso.club-internet.fr/branchum/merle.htm
Autre site S.F. autre courte bio, autre angle d'approche
http://www.radiofrance.fr/divers/themat ... o=80051315
Le conteur de l'histoire - Saga historique "Fortunes de France" (13 volumes entre 1977 et 2003 où il reçoit le prix Jean Giono)
Surnommé en Allemagne "le Dumas du XXe siècle", pour avoir su concilier le succès public et l'estime des critiques, Robert Merle protestait qu'il était, lui, vraiment un historien. Mais il excella aussi dans le récit-reportage, le théâtre et la biographie.http://www.radiofrance.fr/divers/themat ... o=80051314
Bibliographie de Robert Merle
http://www.radiofrance.fr/divers/themat ... o=80051313
Biographie Tiers-mondiste, Robert Merle était le biographe de Fidel Castro et Ahmed Ben Bella.
http://www.rtl.fr/rtlinfo/article.asp?dicid=183162
Bio & biblio


WEEK END A ZUYDCOOTE (1949)
j'ai d'abord vu et revu le film d'Henri Verneuil avec Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle et Marie Laforet avant de lire le court roman Goncourisé de Robert Merle (qui a participé à l'adaptation cinématographique). L'écriture est très différente de celle de MALEVIL, plus âpre, moins facile, à la fois très rythmée et très dure. On sent poindre à chaque page un sentiment de dérision et de fatalisme qui font des personnages autant des acteurs que des spectateurs de leur propre destin... Pendant les quelques jours d'un week-end meurtrier où les anglais rembarquent leurs troupes aux environs de Dunkerque se jouent la vie et la mort de milliers d'hommes abandonnés dans la débacle sur quelques kilomètres carrés de côte.
http://www.avoir-alire.com/spip/article ... ticle=3679
Extrait du résumé : Dunkerque, en 1940. Las, les Britanniques et les Français se replient sur les dunes des plages du Nord. La Luftwaffe pilonne la côte sans relâche... Les hommes attendent, coincés entre la mer et la ville en ruine. Maillat, le héros, déambule parmi les gravats. Il y croise l’amour, l’amitié, en témoin détaché. Car Maillat ne croit en rien. Un désespoir absolu le fait flotter, alors que ses copains de débâcle se raccrochent à tout.


LA MORT EST MON METIER
(1967 - rédigé au début des années 50)
De loin mon préféré des ouvrages de Merle que j'ai lus et celui que je conseille toutes affaires cessantes. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai offert ce livre et je vais encore le faire pas plus tard que dans quelques jours. Ce livre sur un sujet très délicat et particulièrement casse gueule est une merveille d'intelligence, d'équilibre, d'écriture et un véritable travail d'historien et de psychologue. Il s'agit en effet de la biographie romancée et rédigée à la première personne du singulier de l'homme chargé par Hitler de mettre en oeuvre la solution finale. En marge de tous les témoignages de Primo Levi, Jorge Semprun, Robert Antelme et bien d'autres sur la survie et la mort dans les camps, le roman de Robert Merle offre le point de vue du bourreau, décrit sans ostentation la vie et la mentalité du bourreau, un homme "presque" ordinaire ce qui le rend d'autant plus monstrueux car le fait qu'il soit si "humain", tellement ressemblant à n'importe quel autre homme le rend d'autant plus odieux et sa destinée en paraît encore plus à la fois ignoblement incroyable et terriblement implacable. La biographie apocryphe rédigée par Robert Merle est un mélange de déterminisme et de hasard, de fatalisme subi et d'activisme conscient. Il met l'accent sur la passivité revendiquée du "bon soldat" qui se déclare lui-même "responsable mais non coupable" puisqu'il ne faisait "qu'obéir aux ordres" sans se poser plus de questions que ça... Il montre aussi comment cet homme a été choisi par les hautes sphères nazies pour son côté moutonnier et peu cérébral. Un chef d'oeuvre passionnant, souvent dur mais jamais glauque ni gratuit, qui se lit d'une traite et qui a valeur d'indispensable témoignage.
A noter : pour bon nombre de points historiques mais surtout pour tous les aspects psychologiques du personnage, Robert Merle s'est largement appuyé sur ses propres déclarations faires lors de ses nombreux interrogatoires par les soldats américains suite à son arrestation et avant le procès de Nuremberg.

http://www.krinein.com/critiques/407.php
(des réactions enthousiastes de lecteurs sur ce lien) Extrait du résumé : La Mort est mon Métier est d'abord une "re-création étoffée et imaginative de la vie de Rudolf Hoess" comme le dit lui-même Robert Merle. La première partie nous plonge au sein du milieu familial [très particulier] dans lequel a grandi Rudolf. (...). Puis Rudolf grandit. (...) Robert Merle se transforme en historien quand un désir patriotique conduira le héros sur le Front allemand où il combattra avec hargne et courage. Ceci lui vaudra d'être promu au rang de directeur du camp d'Auschwitz par le Führer lui-même et d'avoir sa place au procès de Nuremberg. (...) On est souvent mal à l'aise tant le spectacle que nous vivons est inhumain. Insoutenables sont les propos que tient le héros, déroutantes sont ses réactions. Et en obéissant aux ordres du Reich, il plonge tout droit dans l'horreur.
http://www.resonance-online.com/article.php?fiche=576
Une critique de lectrice sur Resonance, un excellent site

@ +

Cécile

[alfa1965]

J'ai lu ce livre qui est le "calque" de la vie de Rudolf Höss. Ce qui est frappant est que son éducation repose sur une stricte obéissance au père et à la PEUR du pécher. Il aurait pu en être ainsi toute sa vie si un évènement marquant n'était intervenu : après sa confession auprès d'un prêtre, celui-ci va le répéter à son père qui va le châtier.
Cela va ouvrir toutes les portes de son subconscient qui ne parviendra plus à faire la part du bien et du mal. Plus rien de spirituel viendra l'aider à accepter ou à renoncer à des actions violentes.