Bonjour,
Bien, bien, bien. Voilà un nouveau contributeur qui souhaite remettre quelque peu les pendules à l'heure, en ce qui concerne la thématique de l'enrôlement de force des Alsaciens, et plus généralement la problématique ou plutôt la spécificité qu'était celle des Alsaciens lors de la SGM (mais pas que, comme a pu le dire Gilles, puisque celà remonte encore plus loin).
Je crois que nous avons déjà beaucoup débattu sur ces sujets, dans divers posts. Nous pourrions encore débatter et débattre, sans fin.
Il faut se rendre à l'évidence. Il y a deux visions des choses.
Celle de ceux qui voient celà de l'extérieur, qui n'en n'ont pas souffert dans leur chair et qui en on une approche bien différente de ceux, des Alsaciens, qui ont énormément souffert, historiquement au fil des siècles et particulièrement durant la SGM de ce foutou statut de "frontaliers" entre la France et l'Allemagne et qui ont fait les frais de dirigeants (fous et politiques) qui décrètent l'appartenance d'une terre à un pays ou a un empire, sans tenir compte de la souffrance humaine et des conséquences sur les populations ainsi ballottées.
Ca, c'est pour les généralités. Dans le détail, des faits, des comportements ont défrayé les chroniques. Alors c'est à chacun de se poser la question, de se mettre en situation, dans la peau de ces Alsaciens à qui l'on reproche, un peu trop facilement peu-être, leur comportement d'alors.
Ont-ils bien fait de fuir le régime nazi ? Avec pour conséquence la mort s'il étaient repris ou la déportation de leurs proches (et là aussi la mort pour beaucoup d'entre eux)
Auraient-ils dû accépter, sans broncher, cette annexion de fait et ses conséquences ? D'obéir aux ordres, quels qu'ils soient ? Faire feu sur leurs frères de sang se trouvant dans l'adversité ?
Aujourd'hui, nous jugeons, vous jugez grâce à une vue d'ensemble du conflit, de ce qui a conduit à cette SGM, son déroulement et ses conséquences. Bref, avec du recul. A l'époque, ces jeunes n'étaient pas dans cette situation, dans cette configuration. Il fallait prendre une décision rapide, la plus juste lorsqu'ils en avaient le temps, pour ceux qui en avait. Beaucoup, n'ont pas eu le temps de réfléchir. C'était un "tsunami", une vague, ce décrêt d'incorporation qui a été publié alors que les nazis étaient déjà bien implantés en Alsace-Moselle. Et la réactivité de l'administration allemande, dès le lendemain de sa publication, n'a pas vraiment laissé le temps de la réflexion... que nous avons aujourd'hui...
Pour les plus sceptiques s'il en est, venez en Alsace vous plonger dans l'histoire de cette contrée. Vous imprégner des témoignages de ceux qui qui ont vécu et subi cette période. Il existe encore de nombreux témoins, de vestiges, de douleurs enfouies. La souffrance est encore palpable chez certains "anciens".
De plus en plus de livres paraissent actuellement, dans lesquels témoignent d'anciens incorporés. Y sont publiés leurs lettres, leur ressenti, leur espoirs et leurs souffrances. Peu à peu ces gens prennent conscience qu'ils ne sont pas coupables de la situation qu'ils ont vécu, contrairement à ce que beaucoup pouvaient penser, mais des victimes.
Bref, pour en revenir à l'intervention de Gilles, je la trouve compréhensible. Après, laissez-lui le temps d'y mettre les formes... Ce forum (et Rome...) ne se sont pas faits en 1 jour !
Eric
Nordwind : dernière offensive allemande, tentative désespérée de l'Allemagne pour renverser le destin.