Bonjour Jean-Pierre,
Tu ne peux imaginer combien mes doigts sont lourds à l'idée de jouer "les rabat-joie"
Il t'a fallu 16 jours pour m'adresser ce récit, au point que je m'étais résolu à accepter que ce fil était enterré. Un coup de bol que je le zappe au passage, il y a une heure à peine.
Avant d'en venir à ce récit, je réponds à tes deux "attentes" sur la capture des quatre Allemands.... au matin du 21 août, une femme en bicyclette, aperçoit depuis la route, des soldats en uniforme allemand, auprès d'une cabane de vigneron...arrivée en ville, elle donne immédiatement l'alerte.
Un groupe avec à sa tête deux Canadiens (je confirme), se rend sur les lieux. La scène commence par des tirs de sommation (une fusillade que j'ai entendue et qui a duré moins de deux minutes)... un des Canadiens a signifié aux Allemands, par porte-voix, qu'ils étaient encerclés et qu'ils n'avaient plus aucune chance de rejoindre les leurs. Les quatre zèbres ont mis leurs mains sur la tête sans la moindre résistance.
Il s'est dit que ces soldats venaient de Foix et qu'ils était tombés en panne (je n'en sais pas plus).
L'évènement n'a apparemment pas marqué les esprits, car je suis revenu à Limoux au cours de l'été 1963 et je n'ai trouvé aucun témoin qui hormis le fait d'avoir entendu les coups de feu, ait eu connaissance de la capture (c'est vrai que 19 ans après !...)
Au passage, je précise que je n'ai rencontré personne qui m'ait parlé de la moindre bataille à Limoux, hormis le fait que j'en ai rencontré deux ou trois qui avaient entendu parler de la bataille dans les gorges d'Alet. J'aurais voulu en savoir d'avantage, j'en ai été pour mes frais !
Au sujet de ces Canadiens qui paraissent t'intriguer, (je reconfirme).
Je n'ai pas vu les Américains et j'ignore totalement où ils étaient. Mais j'attire ton attention sur le fait que la présence de Canadiens sur les lieux n'avait rien de surprenant... un exemple...
Le 8 août 1944 à Rieucros (Ariège), près de Pamiers, trois hommes ont été parachutés au titre de la Mission interalliée:
Un Français, le commandant Bigeard, un Anglais, le commandant Probert et un Canadien, le lieutenant Deller.
C'est Bigeard qui au soir du 22 août 1944 à Ségalas (Ariège) a mené la négociation lors de la capitulation sans condition, signée par le commandant allemand, Schöpplein, qui commandait cette sinistre troupe de soldats de la Légion du Turkestan (que l'on appelait "Mongols") acteurs assassins de la tragédie de Rimont.
J'en viens donc au récit dans le contenu duquel j'ai surtout retenu un mot "Picaussel"... un mot comme celui-là ne s'oublie pas.
Je suis désolé d'écrire cela, Jean-Pierre, il y a beaucoup trop de contre-vérités dans ce récit....
Les hommes du Maquis de Picaussel n'étaient pas à Limoux, au matin du 22 août... ils étaient à Bram et j'étais parmi eux jusqu'en milieu de l'après-midi, depuis la veille au soir.
J'ignore si le "capitaine Olive" qui en fait était le capitaine Simon, a très bien pu retourner dans sa famille à Limoux dans la nuit du 21 au 22 août.
Quoi qu'il en soit, il ne pouvait se trouver au carrefour D623-D118 (c'est de deux départementales et non de deux nationales qu'il s'agit), pour la simple raison qu'il n'y avait aucune colonne présente dans ces lieux et à fortiori une colonne venant de la direction de Castelnaudary...
La seule colonne qui, si elle s'était constituée, aurait pu au hasard d'un écart d'itinéraire, se retrouver sur les lieux, aurait été composée de la colonne venant de St-Gaudens, via Boussens, St-Girons, Rimont, Castelnau-Durban et des unités en position d'attente à Foix.
Mais ces dernières ont quitté Foix le 19 pour rejoindre le soir même à Carcassonne, la colonne venant de Toulouse. Quant à la colonne venant de St-Gaudens, comme je l'ai expliqué plus haut, elle a été stoppée à Ségalas.
J'en viens à cette colonne allemande qui a traversé le Lauragais et qui s'est livrée à des meurtres et des pillages à Maurens, Vaux et St-Félix-Lauragais en milieu de journée du 22 août. C'est cette colonne (ou peut-être seulement une partie) que j'ai personnellement rencontrée le 22 août aux environs de 16 heures sur une route secondaire entre Bram et Castelnaudary.
J'ai écrit par erreur que cette unité avait été localisée vers Montpellier... en réalité c'était entre Narbonne et Béziers.
Cette colonne ne se serait pas dirigée vers Carcassonne, elle aurait emprunté des voies secondaires au sud de la Montagne noire, pour redescendre vers Narbonne.
Ce qui est sûr, c'est qu'elle ne s'est pas dirigée vers Limoux.
Pour en terminer avec le récit "Olive", je voudrais souligner une autre invraisemblance.
L'annonce de la tragédie de Rimont a fait l'effet d'une trainée de poudre... dès le 21 dans la journée des rumeurs sont apparues sur "une chose grave" qui s'était produite la veille dans un village de l'Ariège. Les unités de résistants, ont été appelées, sauf cas de force majeure, a éviter tout contact avec les Allemands, à proximité des villages.
Voilà Jean-Pierre, j'en ai encore pas mal à te raconter et notamment sur mes relations avec des gars du Maquis de Picaussel... mais prenons un peu le temps de respirer !
En attendant je te conseille de consulter ce site :
http://www.lauragais-patrimoine.fr/HIST ... MANDE.htmlPrends ton temps...
Amicalement,
Roger