Bruno Roy-Henry a écrit:Le maintien de la démilitarisation de la Rhénanie aurait probablement porté un coup fatal au régime nazi. Hitler n'avait aucune intention d'engager un conflit qu'il savait ne pas pouvoir mener à cette date. Dans l'armée, beaucoup de généraux étaient prêts à engager une action au moindre signe de faiblesse du nouveau régime. En tout cas, son prestige en aurait pris un grand coup. Et la ligne Siegfried n'aurait pas été construite... Difficile de s'en prendre ensuite aux Tchèques en sachant que les Français pouvaient facilement gagner la Rhur.
Je suis d'accord avec vous sauf sur ce que j'ai souligné, l'attitude française aurait été bien sûr une humiliation supplémentaire et Hitler aurait eu beau jeu de jouer au calimero, sa détermination et la volonté des Allemands d'en découdre en seraient sorties renforcées.
Bruno Roy-Henry a écrit:Ps : en 1918, la leçon n'a pas été donnée à l'Allemagne du fait des Anglo-Saxons...
C'est une évidence, mais la France était incapable alors de poursuivre seule. Et cela illustre assez ma très grande suspicion lorsque j'entends le mot "coalition" pour attaquer l'Allemagne.
dynamo a écrit:Mais personne ne parle d'aller prendre Berlin et de faire parader les FT17 (un peu moqueur sur ce coup là...) sur Unter den linden.
Il s'agit simplement de prendre un gage sur la sécurité de la France.
Et éventuellement faire tomber le régime nazi
En permettant l'occupation de la rhénanie on laissait les Allemands construire une ligne de fortifications qui les mettaient à l'abri pendant qu'ils dépeçaient la Tchécoslovaquie, réalisaient l'Anschluss et pulvérisaient la Pologne.
Je suis toujours d'accord sur le fond, on rêverait aujourd'hui d'une fermeté politique qui nous aurait épargné la guerre, je pense malheureusement que le processus est déjà irréversible, car il existait en Allemagne un potentiel de frustrations qui ne demandait qu'à s'exprimer. Faire tomber le régime nazi aurait suffi à le faire taire? Ce n'est pas en pressant sur le couvercle qu'on empêche l'eau d'une casserole de bouillir...
Comme le dit Lebel, il ne faut pas oublier que l'ennemi politique n°1, c'est bien le communisme. Si l'Allemagne constitue pour la France, une sorte d'ennemi intime, la chose est fort différente vue de Londres ou de Washington, ou vue d'endroits comme Budapest, Rome ou même sans doute Varsovie. Une Allemagne forte et anticommuniste recueillait à mon avis pas mal de suffrages dans les années 30.