Post Numéro: 22 de norodom 29 Nov 2012, 18:53
Bonsoir,
Il m'apparaît que la question dominante qui se dégage de ces premiers échanges tend à savoir quels furent les objectifs des communistes après le 22 juin 1941, date à laquelle Staline subit l'invasion des nazis.
Il convient de signaler que c'est après cette date que bon nombre de communistes sont rentrés dans la Résistance.
Pour la période qui a précédé, pratiquement depuis l'Armistice, c'est une tout autre Histoire !...
Donc, depuis leur changement de cap, dès lors que la lutte contre les Allemands devenait leur raison d'être primordiale, les communistes se sont structurés en application des instructions portant sur la formations technique et politique.
Le 1er juillet 1941, Georges Dimitrov, désigné par Staline au poste de secrétaire général de l'Internationale Communiste, adresse un télégramme à son camarade Fried Evgen, demandant aux communistes français d'intensifier le sabotage tous azimuts, de la machine de guerre hitlérienne.
Quelques jours plus tard arrive un nouveau télégramme de Dimitrov....
Chacun de ces appels au branle-bas de combat était relayé par "l'Humanité"
Voilà pour le côté Résistance à l'occupant...
S'exprimer avec précision sur les objectifs politiques... là c'est une autre affaire...
Certains chercheurs ont fondé leurs réflexions sur la certitude que les communistes, dissuadés certainement par la présence, post-débarquement, des Américains sur notre sol, n'ont ni préparé ni tenté de prendre le pouvoir à la faveur de la Libération,
Maurice Thorez, au cours d'un entretien à Moscou le 20 janvier 1944, avec le représentant du général de Gaulle, s'exprimait en ces termes:
"Mon parti ne songe pas à prendre le pouvoir, ni maintenant, ni lors de la Libération, ni pendant la période de convalescence et la restauration du Pays"
Quelle sincérité peut apparaître de ces révélations lorsque, à la lumière des sources provenant des archives de l'ex URSS, le parti communiste français apparaît bien, selon les chercheurs, comme un parti qui a tenté de conquérir le pouvoir à la Libération ?
De Gaulle lui-même, informé sur l'état révolutionnaire instauré par les Maquis FTP dans les régions du Limousin et de Toulouse, ainsi que sur la situation dans d'autres régions au sud de la Loire et à l'ouest du Rhône, qui échappaient au contrôle de l'Etat renaissant, craignait que les communistes parviennent à créer un mouvement insurrectionnel qui serait devenu un gouvernement populaire indépendant de l'autorité nationale que lui-même incarnait.
On verra par la suite comment l'habileté politique de de Gaulle s'est exprimée face à ce qui lui apparaissait comme un péril.
En un premier temps, il amnistia Thorez, déserteur de l"armée française réfugié à Moscou (décret du 7 novembre 1944), puis sous diverses formes il fit des concessions aux communistes, en contre partie desquelles il obtint la dissolution des "Milices patriotiques"
Bon... on en garde un peu pour la suite...
Cordialement,
Roger