ulysse57 a écrit:
Rien ne laissait réellement présager que la Pologne exploserait aussi vite. De même pour l'apathie des alliés. Cela .
En voilà une vue originale !
Il faut distinguer la situation avant et après le 23 août.
Avant le pacte germano-soviétique, les Occidentaux qui négocient mollement à Moscou n'osent pas voir en face qu'ils jettent Staline dans les bras de Hitler. Ils pensent donc tout naturellement que la Pologne, si Hitler commet la folie de l'attaquer en solitaire (une chose dont ils doutent parce que déjà, en 1938, il s'est dégonflé, pensent-ils, devant la menace d'une guerre générale), aura le temps de voir venir puisque la Russie, antinazie et angoissée, ne pourra que l'épauler, au moins en lui servant de base arrière.
Le pacte germano-soviétique devrait inciter ces mêmes Occidentaux, s'ils étaient décidés à soutenir la Pologne, à rechercher d'urgence une solution alternative à celle-là. Par exemple, un branle-bas diplomatique, mettant en demeure la Belgique, la Hollande, le Danemark, et la SDN dont ces trois pays sont membres et liés par le devoir de faire pièce aux agresseurs, de tout faire pour permettre aux armées de terre, de mer et de l'air franco-britanniques de fondre instantanément sur l'ouest de l'Allemagne si elle touche à un cheveu de la Pologne. Il y aurait lieu également d'examiner le cas de figure d'une Allemagne et d'une URSS solidaires pour la dépecer, inscrit dans la géographie comme dans la logique de leur pacte.
Rien, que dalle, nada, paralysie intellectuelle complète !
En clair, on laisse Hitler écraser, avec ou sans Staline, la Pologne, tout en s'obstinant à espérer que, devant les crocs franco-britanniques menaçants, il crève de trouille (
ou, n'en déplaise à la rejetonne de TM, trêve de c...) et renonce à tout le boulot fait depuis le 15 mars 39 et même depuis le 30 janvier 33.
Devant le calme plat, il est assez logique que Hitler comprenne qu'il va pouvoir liquider la Pologne en moins d'un mois sans être beaucoup embêté à l'ouest. D'autant plus qu'il sait, lui, pouvoir compter sur Staline, que des télégrammes de plus en plus pressants de Ribbentrop vont obliger, dès le 2 septembre, à prendre sa part de l'attaque (ce qu'il fait finalement le 17, provoquant un découragement dévastateur chez les Polonais qui jusque là se battaient comme des lions en attendant "notre" assistance).