Pour le fun, je vais redonner ici le point de vue gaulliste, qui est celui de la République, bien que Brehon ait dit l'essentiel.
Hammerhead a écrit:De Gaulle n'était pas membre du gouvernement, il n'était qu'un officier exilé à Londres qui appelait à la résistance de l'ennemi. Il n'est considéré que comme un déserteur, et ce n'est pas sans peine qu'il bénéficiera de la reconnaissance de Churchill, et encore, pas de tous les alliés.
De Gaulle était Sous-secrétaire d'état, dans le dernier gouvernement de Paul Reynaud. Il est vrai que ce dernier a démissionné, mais son successeur n'a pas été nommé dans les formes. En tout cas, il n'a reçu aucun vote de confiance du Parlement. La nomination de Pétain est donc nulle et non-avenue.
Le 10 juillet 1940 l'Assemblée vote un texte donnant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Le vote ne respectant pas dans ses formes la loi, il met fin au caractère républicain de l'État français, mais celui-ci n'en reste pas moins le gouvernement de l'État français, même si c'est un État satellite de l'Allemagne, même si c'est une dictature, même s'ils collaborent.
Le vote des pleins pouvoirs à une seule personne n'est pas conforme aux principes fondamentaux de la République. Cette décision est donc entachée d'illégalité. En outre, Pétain n'a reçu les pleins pouvoirs qu'en vue de promulguer une nouvelle constitution. Les pouvoirs qu'il s'arroge le 11 juillet par de soi-disant actes constitutionnels sont anti-constitutionnels, précisément. C'est donc un coup d'état quel que soit l'habillage juridique.
C'est à partir de l'invasion de la zone non-occupée que le gouvernement de Vichy deviendra fantoche.
Tout le monde est d'accord.
Faut aussi garder à l'esprit que tout restera relativement confus du fait que de Gaulle s'impose comme représentant de la France Libre et qu'à la victoire, il forme le GRPF et renie le régime de Vichy.
Il est reconnu chef des Français Libres dès le 28 juin par les Britanniques. De son point de vue, il demeure la seule autorité légale et légitime dès le 17 juin... Ce point de vue sera légalisée par l'ordonnance du 20 août 1944, dont la légalité n'a pas été remise en cause à ce jour, même si sa portée a été atténuée par des arrêts récents du Conseil d'Etat.
Comme l'a dit Brehon, de Gaulle n'a pu renié Vichy, puisqu'il ne l'a jamais reconnu... C'est pourquoi il a refusé de proclamer la renaissance de la République, le 25 août 1944 à Paris. Pour lui, la République n'a jamais cessé d'exister...