La prise de la Crète - opération "Merkur" - fut la suite logique des prises de la Yougoslavie et de la Grèce.
Cette île pouvait servir de tremplin à la Luftwaffe pour soutenir l'AfrikaKorps en Libye et interdisait également à la R.A.F. de menacer les gisements de pétrole roumains. Cette invasion exclusivement aérienne fut sans conteste l'un des exploits les plus audacieux de la guerre. L'appui aérien fut fourni par le 8ème corps d'armée aérienne de Richthofen.
Le général Kurt Student, commandant les troupes aéroportées allemandes disposait pour l'attaque proprement dite de la 7ème division parachutiste, soit 22 000 hommes. L'île était défendue par le général Freyberg qui disposait de 28 600 soldats anglais et néo-zélandais et 2 divisions grecques (environ 28 000 hommes) venaient renforcer les défenses.
Le 20 mai au matin, 3 000 parachutistes allemands furent lâchés. Le soir, leur nombre avait doublé et ils recevaient toujours des renforts par planeurs, par parachutes puis plus tard par avions de transports. Les pertes élevées des parachutistes allemands (lors des atterrissages en particulier) et la combativité des Britanniques firent penser pendant quelques jours aux Anglais que l'attaque allemande avait échouée. Pourtant, le 26 mai, le général Freyberg envoya un rapport faisant état de l'extrême faiblesse de ses hommes et recommandait l'évacuation de l'île. L'évacuation débuta le 28 pour s'achever le 31. Lors de l'évacuation, la Royal Navy subit de lourdes pertes, perdant 2 000 marins, 3 croiseurs, 6 destroyers. 2 cuirassés et le seul porte-avions de la Méditerranée furent en outre touchés. 16 000 hommes, y compris 2 000 Grecs, furent malgré tout sauvés mais tous les autres furent tués, blessés ou prisonniers.
Les Allemands avaient 4 000 tués et 2 000 blessés. Le prix à payer pour cette victoire déprima Hitler, les pertes étaient beaucoup plus lourdes que prévu. Cette opération poussa Hitler à annuler une opération semblable sur Malte, et à ne plus mener d'attaques de ce genre jusqu'à la fin de la guerre. Pour la dernière fois, Hitler était victorieux.
Cette dernière victoire ne donna pas lieu comme précédemment à des manifestations de joie.
Le peuple allemand aspirait à la paix...mais Hitler avait d'autres desseins pour celui-ci.
Barbarossa :
Si la guerre en Europe occidentale fut empreinte d'une certaine "retenue" (les conventions de Genève furent à peu près respectées), il en alla très différemment lors de l'invasion de l'U.R.S.S. Cette guerre prit sans conteste un caractère génocidaire.
Cette quête du "Lebensraum" - espace vital - conduisit les forces allemandes à commettre les pires exactions sur le peuple russe.
En retour, les hommes de l'Armée rouge se livrèrent également à des atrocités sur les hommes de l'armée allemande tombés entre leur main - particulièrement sur les pilotes et sur les hommes des Waffen SS. -
Pour cette conquête, les Allemands avaient engagés 3 groupe d'armées, qui rassemblaient 145 divisions, dont 19 blindées ainsi que 12 motorisées qui formaient 4 groupes de Panzers, 3 flottes aériennes (soit 5 000 avions), 3 550 chars, soit au total environ 4 000 000 de soldats allemands, finlandais, hongrois, roumains et italiens. Les Russes, quant à eux, disposaient de 132 divisions, dont 34 blindées (environ 24 000 chars).
Le Groupe d'armée Nord, sous les ordres de von Leeb, devait attaquer à partir de la Prusse-Orientale. La mission de son armée était de s'emparer des Etats Baltes puis de se diriger vers Leningrad.
Au centre, le Groupe d'armée Centre, sous les ordres de von Bock, devait effectuer une avance massive sur les positions russes de la Pologne septentrionale. Ce groupe devait mener l'assaut principal en Biélorussie, au nord des marais de Pripet, en direction de Minsk, Smolensk et Moscou.
Au sud, le Groupe d'armée Sud, sous les ordres de von Rundstedt, devait s'emparer de Kiev, de l'Ukraine, de la Moldavie et de la Crimée.
L'Armée rouge subit un véritable désastre (mais elle pouvait mobiliser 12 millions d'hommes et de femmes (réservistes, milices...). Ce désastre résultait des purges effectuées dans l'Armée rouge en 1937 où des milliers d'officiers expérimentés furent emprisonnés ou fusillés. Les actes d'accusations étaient de grotesques affabulations. Après les purges, la plupart des officiers avaient été remis en place mais l'effet psychologique fut dramatique. Les officiers de l'Armée rouge fuyaient les responsabilités et vivaient dans la crainte du N.K.V.D.
C'est durant cette période d'hystérie que furent jetées les bases de la réorganisation de l'Armée rouge.
Le matin du 22 juin, les forces d'invasion s'engouffrèrent à travers les frontières, en 3 vagues parallèles entre la mer baltique et les Carpates.
Vilnius fut prise le 24, et Lvov le 30. Le 1er juillet 1941, Guderian arriva sur la Berezina, tandis que Hoeppner entrait dans Riga. Les Allemands progressaient d'environ 30 kilomètres par jour.
Le 15 juillet, les troupes allemandes avaient conquis les Etats Baltes, la République de Biélorussie, la Moldavie et une partie importante de l'Ukraine. Partout, les armées russes battaient en retraite. Staline demanda alors la mobilisation totale du peuple russe, et ordonna l'application de la guerre de partisans et de la politique de la "terre brûlée", sans aucun égard pour la population civile (cette politique eut des conséquences dramatiques lors de l'arrivée de l'hiver). Minsk tombait le 30 juin.
Les Allemands s'emparaient de 4 500 chars, de 3 000 canons et faisaient 500 000 prisonniers, après la chute de Smolensk le 16 juillet, les Panzerdivisions de von Bock se trouvaient à moins de 300 kilomètres de Moscou. Au sud, le groupe d'armées de von Rundstedt était arrêté devant Kiev, les Soviétiques offrant une résistance étonnante. Hitler, craignant une percée soviétique au nord ou au sud, qui aurait pris à revers les forces de von Bock, ordonna le 22 août - contre l'avis de l'état-major allemand (et particulièrement de Guderian) - à une partie du Groupe d'armées Centre d'obliquer vers le sud. Il voulait que la conquête de Kiev soit achevée pour prendre Moscou.
Cet arrêt de l'offensive sur Moscou fut lourd de conséquences.
Le 19 septembre Kiev tombait, offrant aux Allemands 600 000 prisonniers soviétiques de plus.
En 10 semaines de combats, les Soviétiques avaient perdus 1 300 000 soldats, des milliers de chars et d'avions. La Wehrmacht, qui avait perdu son élan initial, déplorait la perte de presque 500 000 hommes.
Une sourde inquiétude commençait à s'immiscer dans les esprits des généraux : la Wehrmacht avait détruit la plupart des divisions soviétiques répertoriées avant Barbarossa mais de nouvelles divisions soviétiques apparaissaient...