norodom a écrit: François, j'aurais la curiosité de connaître des auteurs de thèses qui s'apparentent aux votres, friand que je serais d'en faire une synthèse.
Vaste sujet !
Je suis encore un peu seul à affirmer aussi nettement que Hitler n'a jamais envisagé d'envahir l'Angleterre (je le fais depuis mon livre sur Montoire -1996). Mais, petit à petit, de nombreux auteurs se font moins catégoriques dans l'affirmation contraire.
Mais la validité d'une thèse est indépendante du nombre des gens qui la professent et le premier est toujours, par définition, seul !
En revanche, une unanimité dans l'erreur (ou une quasi-unanimité) peut avoir des raisons solides, qu'il est intéressant de dégager. En l'occurrence, l'intérêt commun des vainqueurs et des vaincus.
Pour diminuer le poids de la culpabilité allemande, tout ce qui pouvait évoquer une guerre classique plutôt que nazie était bon à prendre. Non, nous n'avons pas été des sournois sanguinaires qui faisaient semblant de préparer l'assaut de la Grande-Bretagne, alors qu'ils ne cherchaient qu'à faire tomber Churchill pour pouvoir massacrer à grande échelle les Slaves et les Juifs, en vertu d'une décision arrêtée en juillet 40. Nous étions de simples revanchards de 14-18, qui ne se sont tournés vers l'est qu'une fois bloqués à l'ouest.
Faut-il détailler les raisons occidentales de tenir le même discours, et les raisons staliniennes ?
L'arbitre, ce sont les documents, lus sans préjugé, et avant tout le journal de Halder : le retournement vers l'est est progressivement ordonné par Hitler à ses chefs militaires en trois séances (les 13, 22 et 31 juillet), tandis que ses directives d'attaque contre la Grande-Bretagne restent floues et conditionnelles.
NB.- Ce post n'étant pas très long, si on le cite je souhaite qu'on le fasse complètement.