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O.R.A - Organisation de la Résistance de l'Armée

Répondant à l'appel du Général de Gaulle, des milliers de combattants français se lèvent en Europe et en Afrique. Retrouvez ici la 1ère DFL, la 2ème DB, les FAFL, FNFL... Mais aussi celles et ceux qui ont résisté à l'occupant en entrant dans la clandestinité pour rejoindre le maquis ou les groupes de résistants.
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O.R.A - Organisation de la Résistance de l'Armée

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Vincent Dupont  Nouveau message 12 Oct 2009, 13:55

Préliminaires à l’histoire de l’ORA

17 juin 40 : le maréchal Pétain appelle à la rupture du combat.
18 juin 40 : le général de Gaulle appelle à la poursuite de la lutte.
L’EMA est à Montauban ; chef, sous-chef, 1er bureau et représentant des directions sont installés dans le petit séminaire.
Deux préoccupations : mettre de l’ordre, sauver ce qui peut l’être : moralement, intellectuellement et matériellement.
La tâche est énorme ; elle exige, sans le moindre répit, état d’esprit immédiat, simple.
En même temps qu’on installe un commandement militaire dans chaque canton, responsable de tout (ordre, hygiène, ravitaillement, circulation, etc.), et qui, finalement, se substituera, durant quelques semaines, à tout, on lance l’ordre verbal de camouflage du matériel.

Le 24 juin 40 : les officiers de l’équipe de liaison partent transmettre cet ordre aux commandants d’Armée, de Région, de Groupements, à tous chefs qu’ils rencontrent sur leur itinéraire. Bine des chefs de corps, de division ont déjà pris des initiatives à ce sujet, mais plutôt dans le sens de la destruction que du camouflage.

Or, une arme hors d’usage ne sert plus à personne, de même que, plus tard, il s’avèrera qu’un patriote sous les verrous n’est plus directement utile à la cause de la résistance.

Se taire et agir : tel est le mot d’ordre ; et cela n’a rien à voir avec le double jeu.

Juillet, août, septembre 40 : toute la gamme des organisations successives se réalise laborieusement : régiments départementaux, brigades d’artillerie régionales, régiments de cuirassiers bâtis avec les ex-chars puis divisions motorisées régionales, pour aboutir, après des discussions sordides menées à l’Armée dite de l’armistice, dans laquelle sous couleur de « maintien de l’ordre », on réussit à conserver un peloton d’AM et une batterie motorisée sans préjudice d’un FM de plus par ci, de pistolets mitrailleurs par là, d’une cuisine roulante d’un autre côté. Mille petits riens dont on espère faire un jour quelque chose.

Parallèlement, on « organise » les dépôts sous contrôle, dans lesquels le camouflage fleurit au gré des instructions verbales et des compréhensions individuelles. On « brade » les véhicules automobiles à la fois au cours de séances interministérielles au Thermal de Vichy, et par le mise au point de contrats de Sociétés nouvelles de transports. On baptise le recrutement « Démographie » grâce au contrôleur Carmille ; on invente les Chantiers de Jeunesse pour avoir des recrues rassemblées ; on « repère » vaille que vaille au Corps le plus près de leur domicile, ou bien, comme dans les Alpes, à la vallée où ils résidents.

On ne voit pas ce qu’on tirera exactement de tout cel, mais on fait flèche de tout bois, se réservant de recoller les morceaux plus tard. L’essentiel est de disperser, de camoufler, de croire et de faire croire, d’imaginer et de faire naître les imaginations. Il faut que l’Armée vive pour revivre.

Octobre, novembre, décembre 40 : On a fait ce qu’on a pu en Métropole. Il est temps de songer aux territoires extra métropolitains.
L’Afrique du Nord d’abord. Il y a là-bas d’énormes ressources en matériels, vieux sans doute, périmés, mais existant ; ces matériels sont d’autant plus difficles à contrôler par les commissions que c’est le général Verneau qui est le chef de la délégation des services de l’armistice pour l’Afrique du Nord.

Il y a aussi les ressources en personnel, considérables, au moins en personnel indigène. Et, sous couvert de « maintien de la souveraineté », on arrache au boche ici un escadron de chars, là un groupe automobile, ailleurs les batteries de DCA, un peu partout des AM et des camions.

En octobre : - au Maroc, tout va bien. Le colonel Guillaume, directeur des Affaires politique, civilise et multiplie ses tabors. Les hommes et les armes ne manqueront pas.
- en Algérie, le matériel se camoufle au mieux, grâce au général Verneau, et malgré que certain chef d’EM réclame des ordres écrits.
- en Tunisie, c’est moins net. Il y a trop d’Italiens, et peut-être une vie trop douce.
Au total, l’état-major Weygand est bien axé, il n’y a pas de crainte à avoir de ce coté-là.L’attaque de Dakar permet de mettre en avant le sort de l’AOF. On y sauve un escadron de chars Somua, un régiment d’AM, des légionnaires qui ne veulent pas rejoindre les armées de l’Axe. Ou bien, on en prend prétexte pour faire sortir des oflags et des stalags le maximum possible de coloniaux.

Reste le Levant. En décembre 40, il s’y trouve, là aussi, d’énormes possibilités, et pas de contrôle. Hélas, ce que l’on y organise ne servira pas dans le sens désiré, encore que « l’armée du Levant » que l’on extorquera au boche au cours du 2e trimestre de 41, après des palabres sans nombre, fera campagne en Tunisie en 42-43, et y fera belle figure.

Mais le 1er bureau de l’état-major ne peut plus, à lui seul, assumer les tâches d’ensemble et l’organisation de détail. On risque à ce jeu d’avoir des fuites, ou d’être obligé d’écrire davantage qu’il ne sied faute de temps, ou de mélanger, dans des archives contrôlables, le bon grain à l’ivraie, voir de laisser échapper l’essentiel, absorbé qu’on est par l’accessoire.

Ainsi naît le service CDM (Camouflage du matériel). Mollard quitte le 1er bureau. Il travaillera désormais directement avec le chef d’EM et agira personnellement. La liaison sera maintenue, car la communauté d’idée autant que le travail initial commun prévaudront toujours.

Ainsi naît aussi la section Maillard – Mesnay – Masson – La Blanchardière, qui, au 3e bureau, va travailler au doublement, puis au détriplement de l’Armée de l’armistice et à la prospection de la zone occupée.

Car, maintenant, on songe à recoller les morceaux : nous sommes à la fin de 1941.

Le matériel camouflé, les fabrications clandestines assurées, le rattachement occulte des réservistes permettent d’espérer, dans un délai de un an, la constitution de 24 groupes mobiles composés chacun d’un EM, de 4 bataillons, d’un groupe de reconnaissance à un peloton d’AM et 2 escadrons motocyclistes, d’un groupe d’artillerie-auto, de transmissions et de génie. Les 8 premiers GM seraient entièrement actifs, les 8 suivants en majorité actifs, les 8 derniers auront des noyaux actifs encore solides. Leur mise sur pied s’échelonnera sur 15 jours environ. C’est une Force de près de 150 000 hommes, y compris quelques éléments de réserve général bâtis à l’aide des sociétés de transports conventionnées.

La maison Carmille qui a admirablement travaillé peut maintenant situer les réservistes dans l’espace avec 50% de chances de succès, grâce au récolement des fiches de mobilisation avec le recensement général de la population « inventé » à cet effet, et au contrôle des cartes de rationnement.

Ne pouvant se résigner à laisser inemployées ces possibilités laborieusement réalisées, au début de 1942, le colonel Pfister, alors sous-chef du 1er bureau de l’EMA, arrête son plan et en remet les détails, en février au général Verneau qui acquiesce immédiatement et en remet l’étude au chef d’EMA. L’accord de ce dernier se fit attendre 3 mois, mais l’on savait déjhà se passer des ordres et autorisations des autorités supérieures. Lorsque cet accord parvint, le travail était en si bonne voie qu’un refus ne pouvait plus en arrêter le cours.

Chaque quinzaine, le colonel Pfister se rendait au SNS à Lyon, ou le SNS venait à lui, avec des chiffres, des lieux, des armes, des spécialités. Patiemment, obstinément, des chiffres de recensement sont reportés sur des fonds de cartes ; au bout de 3 mois, le colonel Pfister a ce qu’il faut ; au bout de 4 mois, il peut offrir des ressources à l’équipe de création des Groupes mobiles ; au bout de 5 mois, il peut proposer au colonel Mollard des moyens de réserve générale.

Pendant ce temps, on bâtit des tableaux d’effectifs adaptés aux circonstances et où les unités sont interarmes ; on rétablit des tableaux de dotation ; on pèse les ressources des dépôts sous contrôle ; on rédige les tableaux d’emploi par division, par subdivision, par place ; on prospecte les ressources non instruites (chantiers de jeunesse, compagnons de France, travailleurs coloniaux) dont on imaginera de faire des pionniers en attendant d’en faire des recrues ; on désigne nominativement les états-majors, les services, les cadres mobilisateurs.

Et, en octobre 1942, dans ses coffres, le colonel Pfister détient enfin les contrôles nominatifs des unités de 12 divisions comprenant, chacune un EM, 3 régiments d’infanterie moderne, un régiment blindé, un régiment d’artillerie, et les éléments correspondants du génie, des transmissions, du train et des services ; il a les tableaux de transport de l’armement et des munitions qui existent réellement dans les dépôts sous contrôle ; et le SNS a camouflé, dans les environs de Lyon, quelques 300 000 ordres d’appel individuels correspondant aux contrôle nominatifs des unités.

C’est un plan de mobilisation au petit pied. Sa réalisation comporte certes de aléas, mais une telle majoration d’effectifs a été prévue que l’on peu tenir pour assuré le regroupement du personnel et une quinzaine de jours, lui assurant un premier appoint de matériel et d’armement dans les mêmes délais. Et puis, on n’ergotera pas en attendant l’aide matérielle des alliés que l’on croit déjà devoir être passive.

Arrive novembre 1942 et l’envahissement par le boche de la zone dite libre. Tout le travail est réduit à néant ! Il n’aura tout de même pas été inutile puisqu’il aura permis d’entretenir la flamme, et avec elle, l’espoir de faire vivre et oser.

L’Armée de l’armistice vit ses derniers jours. On a bien essayé de la faire mourir dans l’honneur : le 8 novembre, des officiers de l’EMA partent dans les régions donner des instructions pour l’évacuation des casernes et le rassemblement hors des grands itinéraires. Le 9 au soir, un PC s’installe à la ferme de la Rapine près de Thiers, en attendant son transfert dans la région de Mende. Le 10 au matin, suivant les instructions, tout le monde se retrouve, en civil, autour de l’hôtel des Bains : il y a contre-ordre. Et, le 11 au matin, les boches défilent sans coup férir. Seul le général De Lattre aura accompli le geste prévu, envers et contre tous.

C’est terminé, ou presque. Quinze jours durant, on cherche bien à faire quelque chose, mais quoi ? Il y a trop de détails matériels à régler, trop de préoccupations locales pour remettre sur pied un plan d’ensemble. Et le boche prend ses positions petit à petit suivant un plan bien réglé. Et le 27 novembre au matin, les unités sont, par la plupart, prises au nid.

Ordre de démobiliser tout le monde !

Un dernier réflexe de conservation en vue d’une résurrection future fait créer les organes liquidateurs des corps de troupe dont on fera durer l’existence jusqu’à la plus extrême limite. Ainsi, un noyau de gradés conservera les pièces administratives, et, par là, le contact avec le personnel démobilisé. Et puis, nombre de Corps ont aliéné des domaines ruraux où des noyaux actifs seront conservés.

Dans les Corps, on camoufle encore, au petit bonheur, et surtout au hasard des circonstances, ici quelques armes, là de l’habillement, ailleurs de quoi équiper et armer des compagnies entières. Mais, ce qui caractérise cette fin de novembre, c’est l’hyatus qui s’est créé entre le Commandement et la Troupe : les Corps ont conscience qu’ils ont été abandonnés à eux-mêmes, la Troupe livrée à l’occupant, l’Armée tout entière trahie par ceux qui en avaient la charge. Il règne à la fois une vague de démoralisation et un bouillonnement de colère.

C’est de ce dernier sentiment que naîtra l’O.R.A., pour ainsi dire par génération spontanée, d’un seul coup et partout à la fois. Et pourtant non, pas si spontanée que cela peut sembler à priori, car ce qui est très réellement récolté c’est le fruit des petites pratiques et des grandes pensées semées à tous vents depuis le 24 juin 1940 par quelques uns qui n’abdiquent jamais quoi qu’il arrivât !

Seulement, il faudra dorénavant agir en état de rébellion constante dans la seule discipline commune de l’idée de Patrie confondue avec et dans la Nation.

Dès les premiers contacts, les camarades de la Troupe font comprendre brutalement qu’il ne saurait plus être question de faire revivre un Commandement dont ils ont constaté et mesuré toute la carence : ‘Nous ne voulons pas de généraux », tel est le thème d’ensemble, aux très rares exceptions près des régions du sud-est où deux généraux manifestèrent la correction de leurs sentiments : ainsi de la personnalité du général Frère, véritable drapeau pour tous, que le général Giraud désignera comme son représentant dans la métropole.

Et c’est de tout cela que naîtra notre force et aussi que surgiront toutes nos difficultés. Car, il faut bien le dire, nous pâtirons jusqu’au bout, et nous pâtissons encore, du différent Giraud = De Gaulle, de l’antinomie Alger-Londres, de l’incompréhension voulue et sans cesse grandissante entre « l’intérieur » et « l’extérieur », du duel d’influence entre les USA et l’Angleterre.

Armés de notre seule bonne volonté, ignorants des tendances diverses et peu préparés à déceler les manœuvres, nous n’avons trouvé d’appuis et de compréhension que sur le plan local, à force de franchise et de rectitude, alors que, sur le plan général, les rebuffades et les actions [terves] nous refermaient constamment sur nous-mêmes.

« Giraudistes » ! Voilà ce qu’on nous lançait comme une injure jusqu’après le débarquement de juin 1944 ! Et pourtant, dès mai 1943, notre seule position se résumait dans la formule=programme suivante : « Nous ne somme les prétoriens de personne », voulant exprimer et exprimant par là que, militaires certes, nous étions d’abord citoyens, nous incorporant intégralement à la Nation.

Et l’on peut se demander d’un côté ce que nous serions devenus sans « DELPHIN », notre seul tenant du B.C.R.A., d’un autre côté ce que nous aurions pu faire de grand et de solide avec et parmi les autres sans le rideau de fer tendu par certains entre le général de Gaulle et nous.

Mais, ceci est une autre histoire. Bornons-nous à relater objectivement notre combat jusqu’à la Libération, notre cœur empli d’un immense respect pour ceux de nos camarades, et nombreux hélas, qui ne connurent pas à l’heure du suprême sacrifice, la mort glorieuse des champs de bataille mais l’ignominie des plus cruels outrages : c’est pour la Libération de la Patrie qu’ils moururent ; c’est aussi pour cela que tout d’autres des nôtres supportèrent sans faiblir les tortures des geôles nazies.

Que tous ceux qui, dans le même temps, vécurent dans la quiétude se taisent enfin et écoutent !

--------------------

Un jour j'ai trouvé ce texte du colonel Pfister (chef du 1er bureau de l'EMA sous Vichy) dans le fond qui lui est consacré à Vincennes, cela peut constituer un bon lancement à un topic consacré à l'O.R.A. Je précise bien que l'auteur de ce document est le colonel Pfister, il n'est donc pas impartial.
Donc réactions, discussions, la parole est à vous...

Amicalement ;)
Vincent
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Re: O.R.A - Organisation de la Résistance de l'Armée

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de gibraltar114  Nouveau message 01 Mai 2011, 08:59

je trouve assez étrange la position des gens de l'ORA. Si 10% avaient rejoins de gaulle cela aurait eu une autre allure. Ce fil mérite de revivre.

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Re: O.R.A - Organisation de la Résistance de l'Armée

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Vincent Dupont  Nouveau message 01 Mai 2011, 09:11

Bonjour et merci Alain lol

Le problème avec les gens de l'ORA c'est qu'il avait trop de respect pour l'institution militaire pour passer dans la dissidence, sauf cas de force majeure.
Par conséquent le meilleur "compromis" selon eux était de faire leur résistance dans leur coin, en étant fidèles à leur conscience personnelle en résistant d'une part, et en état fidèles à leur conscience d'officiers en restant sous Vichy d'autre part. Avec le temps, et plus vers 1943-1944, la fidélité à Vichy s'était nettement amenuisé et l'ORA sera considéré comme une organisation résistante à par entière.
Reste que politiquement, même après l'éviction de Giraud par de Gaulle, ils garderont du recul vis-à-vis de ce dernier.

;)
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Re: O.R.A - Organisation de la Résistance de l'Armée

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Vincent Dupont  Nouveau message 01 Mai 2011, 15:50

Bonnes questions Tienno ^^

Alors l'ORA est constituée de militaires isus de l'armée de Vichy, petit rappel tronqué via wikipédia (désolé) : l'Armée de Vichy, également nommée Armée d'armistice, est l'armée qui se trouve placée sous l'autorité du Gouvernement de Vichy après l'armistice du 22 juin 1940. Suite à l'armistice, la France n'est autorisée à ne conserver qu'une armée de « transition » de 100 000 à 120 000 hommes en métropole et un peu plus de 220 000 hommes en Afrique, 14 000 à Madagascar et Djibouti, 37 700 répartis dans les mandats de Syrie et du Liban et entre 63 000 et 90 000 en Indochine.

Symbole de la souveraineté française qui justifie aux yeux du régime de Vichy une collaboration de plus en plus poussée avec le vainqueur, l'Armée d'armistice est en partie le résultat de cette collaboration tout en étant le moyen par lequel Vichy défend sa neutralité vis-à-vis des Alliés et des forces de l'Axe.

À partir de novembre 1942, à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord, l'Armée d'armistice cesse d'exister : d'une part, les unités stationnées en Afrique basculent massivement du côté des Alliés et s'engagent dans l'Armée française de la Libération, et d'autre part, les unités restées en métropole sont dissoutes sur ordre d'Hitler le 27 novembre 1942, procédure exécutée en décembre de la même année.


L'ORA est donc constituée de soldats de tout grade, c'est une organisation résistante fondée après la dissolution de l'armée d'armistice avec des militaires issus de cette armée, qui voulait poursuivre la guerre en résistant, ou tout du moins se préparer, comme ils l'avaient pour certains fait depuis 1940-1941, à la reprise de la lutte dans la libération du territoire métropolitain.

Tout comme, par exemple, le mouvement Combat fondé par Henry Frenay, il a d'abord été plus facile à cette organisation de se constituer dans l'ex-zone dite "libre", puisqu'y étant implantée depuis 1940 mais effectivement, par la suite, des réseaux vont se constituer en zone nord également.

Pour ce qui est du commandement officiel, l'ORA à été sous la direction de divers généraux issus de l'armée d'armistice (Frère, Verneau, Revers). Elle fusionne en février 1944 avec l’Armée secrète (AS) et les FTP pour former les FFI sur le plan militaire. Sur le plan politique, et c'est là en général que se cristallise les débats, son allégeance a d'abord été assez floue, puisque l'armée de Vichy à laquelle ils avaient appartenu soutenait Philippe Pétain. Mais leur orientation politique se positionne très vite dans la mouvance giraudiste.
Vincent
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Re: O.R.A - Organisation de la Résistance de l'Armée

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Dur Comme Roc  Nouveau message 06 Mai 2011, 17:15

Exemple :

Mon grand père, militaire de carrière, est revenu de captivité en avril 1944 et a intégré les FFI O.R.A.de mai 44 à septembre 44 avec le grade de lieutenant avant de rejoindre la "régulière" sur le front de Lorient. Il éprouvait des difficultés avec certain FTP dans la région. (Bretagne) Très actif il a recruté des jeunes sous la tutelle des FFI ORA qu'il a emmenné sur le front de Lorient.

Il ne faisait pas de politique, mais il avait qu'un seul objectif avec les FFI FTP, ORA et autres: mettre les allemands dehors

La politique est venu après...

Hubert


 

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Re: O.R.A - Organisation de la Résistance de l'Armée

Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de Dur Comme Roc  Nouveau message 06 Mai 2011, 17:33

FFI O.R.A. région de Guingamp 1944.

Ils n'ont pas tous des têtes de militaire !..

Mon grand père 3ème en bas à droite. (Louis Le Biniguer)
Fichiers joints
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Re: O.R.A - Organisation de la Résistance de l'Armée

Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de brehon  Nouveau message 06 Mai 2011, 17:59

Bonjour Hubert,
Tu nous informes que ton grand-père est revenu de captivité en avril 1944.
Dans quelles circonstances?
Cordialement.
Yvonnick

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Re: O.R.A - Organisation de la Résistance de l'Armée

Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de Dur Comme Roc  Nouveau message 09 Mai 2011, 07:09

Il a subi une intervention chirurgicale en 1938 de l'estomac qui l'a perturbé jusqu'à sa mort en 1971.

Son rapatriement a été sanitaire.

Ci joint le document officiel
Fichiers joints
File0059.jpg
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Re: O.R.A - Organisation de la Résistance de l'Armée

Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de iwan  Nouveau message 02 Oct 2011, 08:26

Quelles infos succinctes sur l'O.R.A. en Bretagne
Source : "Dans le maquis Breton avec ceux de l'ORA", Édité en octobre 1946 + Recherches perso sur le 7ème FFI dont son journal de marche.

Chef Régional : Général MASNOU alias "Le Gall"
Adjoint : Lieutenant André DE FRESLON
Plus 2 agents de liaison (?)

MORBIHAN
Chef Départemental : Commandant MULLER alias "Kersulec"
Chef d'Etat-Major : Lieutenant-Colonel MANCEAU alias "Guillou"
Chefs de Groupements : Lieutenant-Colonel LE GARREC, Lieutenant-Colonel ROBO, Commandant MULLER

2ème Bataillon F.F.I. : Lieutenant-Colonel LE GARREC
1ère Cie : Secteur Larmor-Baden, Capitaine BESSIÈRES puis Capitaine DE LIGNY
2ème Cie : Secteur de Pluvigner, Capitaine LEMERDY
3ème Cie : Secteur d’Auray, Capitaine COSQUER
4ème Cie : Secteur de Carnac, Capitaine LAIME
5ème Cie : Capitaine JACOB
6ème Cie : Capitaine VANDAELE
Nombre d'Officiers : 44
Nombre de S/Officiers : 94
Hommes de troupe : 760
Total de l'effectif : 898

3ème Bataillon F.F.I. : Lieutenant-Colonel ROBO puis le Capitaine MAHÉ
Adjoints : Capitaine LAMAURY, Capitaine MASSARDIER
Liaison : Sergent A. PASCOT
1ère Cie : Secteur de Pontivy, Capitaine LE BACON
2ème Cie : Capitaine MAHÉ. Les Chefs de Sections sont pris parmi les gendarmes de Pontivy
3ème Cie : Capitaine Denis LEBERT
Nombre d'Officiers : 21
Nombre de S/Officiers : 53
Hommes de troupe : 492
Total de l'effectif : 566

7ème Bataillon F.F.I. : Commandant MULLER
1ère Cie : Secteur Hennebont/Languidic, Capitaine HILLION alias "Françis"
2ème Cie : Secteur Plouay/Lanvaudan/Bubry, Capitaine Jacques DE BEAUFORT
3ème Cie : Secteur Pont-Scorff/Caudan/Cléguer, Capitaine REGLAIN alias "Léon"
4ème Cie : Secteur Calan/Inzinzac, Capitaine AUNIER.
Nombre d'Officiers : 57
Nombre de S/Officiers : 97
Hommes de troupe : 1046
Total de l'effectif : 1200

Groupe DUVAL de Josselin

FINISTERE
Chef Départemental : Capitaine Luc ROBET alias "Fanch le Gave"
Adjoint au Chef départemental : Abbé CARIOU
Renseignements : Lieutenant HERNANDEZ
Secrétariat : Mademoiselle MENEREUL
Secteur de Douarnenez : Lieutenant CHANCERELLE. Effectif : 300
Secteur d'Audierne : Lieutenant-Colonel PLOUHINEC. Effectif : 300
Secteur de Quimperlé : Capitaine LOYER. Effectif : 1000
Effectif au 6 Juin : 1540. Effectif départemental au 4 Aout : 3200

COTES-DU-NORD
Chef Départemental : Commandant DE VULPIAN
Adjoint : Lieutenant DUHIL DE BENAZÉ
Chefs de zones : Capitaine Loïc DE LANTIVY, Lieutenant Georges BULLIER, Lieutenant ROZEC, Lieutenant Louis ROCHE.
Secteur St-Brieuc : Cie Capitaine MAFFART
Secteur Plouagat : Cie Capitaine GOATER
Secteur Guingamp/Moustéru/Pédernec : Cie Capitaine LEVERGE
Secteur St-Quay-Portrieux/Plélo/Chatelaudren : Cie Capitaine LE FRIEC


 

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Re: O.R.A - Organisation de la Résistance de l'Armée

Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de Dur Comme Roc  Nouveau message 03 Oct 2011, 15:11

Merci Iwan pour ces informations.

Mon grand père était dans les Côtes du Nord, secteur Guingamp/Moustéru/Pédernec avec le Capitaine Leverge.

4ème assis à partir de la droite (sous réserve) sur la photo ci-dessus.

Où peut on trouver la source : "Dans le maquis breton avec ceux de l'ORA"

Bien à vous

Hubert


 

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