Je change le titre du fil vu la taille de ce qui est HS par rapport au premier dans ce post.
gernika a écrit:tu peux te rapprocher de la fédération des associations d'anciens combattants du front du médoc et de la brigade carnot, tu y trouveras sûrement ton bonheur
C'est dans mon intention, pas tant pour l'affaire Cominetti – un sale épisode qui a laissé de cuisants souvenirs, mais sans doute anecdotique, au fond, même s'il est symptomatique des ambigüités de l'Occupation –, que pour le détail de la convergence des troupes du Sud-Ouest vers le Médoc à l'été 44 et pour les Indiens (voir plus bas)… Merci du conseil.
Cela dit, les témoins directs d'événements aussi compliqués que la Libération de la Gironde (où ont coexisté à un moment huit "chefs" différents) ont tendance à avoir des visions bien à eux et contradictoires avec celle du voisin. On risque facilement d'y perdre ses petits.
Dans le même ordre d'idées, ce qui m'intéresse au plus haut point, et que je n'arrive pas à élucider, c'est le sort des déserteurs de la Freies Indien à la mi-août 44. Dans le livre des FFI de la brigade Carnot, Lucienne Souillié explique que de nombreux légionnaires Indiens de la Wermacht basés en Gironde (en fait, ils sont passés sous autorité de la SS le 8 août) désertent plutôt que de repartir en Allemagne et rejoignent sa compagnie. Seulement, ce sont des doubles déserteurs puisqu'ils ont renié la Couronne Britannique après avoir été capturés par le Reich, et qu'ils re-tournent casaque. Quelques jours plus tard, Roger Landes dans un rapport au SOE dont j'ai retrouvé la trace dans les résumés de l'OSS, expliquerait qu'il a "400 British troops in custody"… Il n'y a pas de troupes anglaises en Aquitaine, ça ne peut être que ces Indiens. Mais le rapport correspondant du War Office manque aux archives nationales British (!) et je ne trouve rien pour l'instant côté SOE…
Pour couronner le tout, Rudolf Hartog, qui a commandé les Freies Indien, ne parle, lui, dans ses mémoires, que de 29 déserteurs, qui auraient été exécutés par le Maquis. On comprendrait qu'il minimise le chiffre, il en va de sa réputation, mais tout de même, de 29 à 400, ça fait une grosse différence… Et pourquoi auraient-ils été exécutés, et quand ? Landes aurait-il reçu l'ordre de les passer par les armes début septembre ? Et si oui, l'aurait-il fait ? (Hartog ne confond-il pas plutôt avec les Freies Indien qui ont commis des exactions lors de la retraite en train vers l'Allemagne et qui, faits pour certains prisonniers, ont effectivement été fusillés ? Certains de leurs camarades ayant essayé de déserter en route ont effectivement été passés par les armes, mais plus haut, si j'ai bien compris, du côté de Poitiers.)
Toute piste sérieuse sur le sort des déserteurs indiens de Gironde vous vaudra ma reconnaissance éternelle.
…
FMN (qui plaint les historiens de métier, qui doivent s'arracher les cheveux ainsi tous les jours.)
PS Ah, au fait, sur la bataille, ne pas oublier
La poche du Médoc de Dominique Lormier, un excellent bouquin lui aussi.