Le fil très lourd (mais très instructif, notamment sur les questions de méthode) sur les accords de Munich viewtopic.php?f=42&t=19842 pourrait être, du moins je l'espère, déchargé par celui-ci, qui porte sur une question à la fois plus large et plus étroite : comment savoir si Hitler, quand il s'exprime, est au premier ou au second degré... voire pire encore ?
Je commencerai par un texte célèbre : la "prophétie" du 30 janvier 1939 sur l'"anéantissement" des Juifs d'Europe en cas de guerre. Extrait :
Aujourd'hui, je serai une nouvelle fois prophète : si la finance juive internationale en Europe et hors d'Europe devait parvenir encore une fois à précipiter les peuples dans une guerre mondiale, alors le résultat ne serait pas une bolchévisation du monde et la victoire de la juiverie, mais l'anéantissement (Vernichtung) de la race juive en Europe.
L'orateur sait très bien que c'est lui qui va jeter le monde dans une nouvelle guerre, et j'incline même fort à penser que la date, pour son début, du 1er septembre, est déjà arrêtée dans son esprit. Il y a donc une évidente (à mes yeux du moins) tromperie sur la marchandise.
Et cependant... Nous avons bien là une obsession, très ancrée dans son esprit. S'il sait parfaitement que ce ne sont pas les Juifs qui vont, ce coup-ci, craquer l'allumette, à tout le moins pense-t-il qu'ils ont accumulé la poudre. Son entreprise entière repose sur le postulat, encore rappelé dans ces quelques lignes, d'une lutte à mort entre "la Juiverie" -qui, évidemment, a commencé- et les forces saines de la race supérieure.
Le premier et le second degré cohabitent donc.