Daniel,
Le fait que je n’ai pas encore commencé ma recherche documentaire ne prouve pas que Hitler était satisfait des accords de Munich.
Daniel Laurent a écrit:Nico a écrit:Je ferais une recherche documentaire dans les jours à venir
Il serait temps...
Je te signale que nous avons déjà les éléments de preuve fournis par Henri Noguères. J’en profite pour dire « merci » à Christian 27. Ces éléments ne sont peut-être pas suffisants, mais c’est déjà un début. Nous avons également le point de vue de Kershaw que vous avez-vous même mentionné.
C'est Hitler qui, le 28 septembre 1938, quelques heures avant l'expiration de son ultimatum, change d'avis et accepte l'idee d'un reglement negocie (voir Ian Kershaw, Hitler, Flammarion, 2008, page 524 et suivantes).
Je ne veux pas savoir si Noguères est « fonctionnaliste », je veux savoir si ses propos sont fiables. Etre « fonctionnaliste » ne veut rien dire. Ce qui compte, c’est d’avoir des propos qui sont au plus prêt de la vérité historique. Hitler doit bien rigoler, du haut de son nuage, en regardant les débats entre fonctionnalistes et anti-fonctionnalistes. Tout ça ne veut rien dire. Seul compte la vérité et les faits.
Est-ce que j’ai besoin d’être « fonctionnaliste » pour dire que Daladier refuse que la France entre en guerre sans le soutien de l’Angleterre ? Où sont les preuves que Daladier a été « manipulé » ? Quelles sont les preuves fournies par Delpla ?
Tu dis que Hitler ne voulait pas déclencher une guerre en 1938. Si quelqu’un dit le contraire, tu vas l’accuser d’être « fonctionnaliste » ?
Quelle sera ta réaction si le résultat d’une recherche documentaire conforte la thèse que Hitler était déçu par les accords de Munich ? Tu diras que cette recherche repose uniquement sur des auteurs qui ne sont pas compétents. Tu les soupçonneras d’être « fonctionnalistes ». Dans ces conditions, je me demande si ça vaut la peine de faire une recherche documentaire.
La masse de sources documentees que je presente n'ayant pas suffit a te convaincre
Je n’ai jamais osé porter un jugement sur le travail réalisé par Delpla au cours des 20 ou 30 dernières années. Je n’ai pas lu les œuvres complètes de Delpla, alors je ne vais pas me risquer à porter un jugement. Je ne juge que les citations de Delpla que tu as posté sur cette page web. Force est de constaté que ces citations ne font qu’exprimer une opinion personnelle de l’auteur. Est-ce que je me trompe ?
Daniel Laurent a écrit: il serait necessaire que tu nous fournisses en retour autre chose que des opinions personnelles
Il serait nécessaire de fournir autre chose que des opinions personnelles ? C’est pourtant ce que fait Delpla. Est-ce que je me trompe ? Si j’en juge par les citations de Delpla que vous m’avez communiquées, l’auteur ne fait que donner son interprétation des paroles et des actes de Hitler.
Je crois que Delpla est l’auteur de plusieurs livres. Pourquoi ne communiques-tu pas des éléments concrets issus de ces ouvrages ? C’est à toi de le faire puisque tu es passionné par cette auteur.
En lisant le paragraphe rédigé par Christian, je constate que Noguères ne se contente pas de donner son interprétation personnelle, il évoque des faits : une conversation téléphonique entre Goering et Attolico ; une rencontre entre Hitler, Goering, von Neurath ; une conversation téléphonique entre Mussolini et Hitler. As-tu la preuve que ces faits ne sont qu’un mensonge éhonté de la part de Noguères ?
Ton attitude est curieuse. Tu cites successivement Delpla et Kershaw sans te rendre compte que les citations de ces deux auteurs sont difficilement conciliables. Quand on est sérieux, on ne peut pas dire une chose et son contraire. Si tu penses que Kershaw a tort, tu peux rester fidèle à l’analyse de Delpla. Si tu penses que Kershaw a raison, je ne vois pas comment tu peux dire que Hitler était dés le départ favorable à une solution négociée. Ce que semble dire Kershaw, c’est que Hitler ne voulait pas d’une solution négociée mais qu’il change d’avis à la dernière minute.
Je n’ai pas lu le livre de Kershaw, je me base uniquement sur le compte rendu que tu nous communiques.
Quand on met en parallèle l’analyse de Kershaw et celle de Delpla, le contraste est saisissant.
C'est Hitler qui, le 28 septembre 1938, quelques heures avant l'expiration de son ultimatum, change d'avis et accepte l'idee d'un reglement negocie (voir Ian Kershaw, Hitler, Flammarion, 2008, page 524 et suivantes).
Et une fois de plus Hitler fait le coup de la dernière revendication ! Après une crise savamment orchestrée de six mois, il fait semblant de rabattre un tout petit peu de ses exigences (concernant la minorité germanophone des Sudètes) pour permettre la conférence de la « dernière chance » à Munich (30 septembre 1938).
Contrairement à Kershaw, Delpla ne pense pas que l’acceptation d’une conférence soit le résultat d’un changement d’avis à la dernière minute. Delpla semble croire que Hitler avait déjà imaginé ce qui allait se passer en septembre 1938. Comme s’il avait depuis longtemps l’idée d’une conférence, mais qu’il a attendu la dernière minute pour l’annoncer à tout le monde.