Bonjour Daniel,
Je viens de lire les éléments que vous avez l’amabilité de nous communiquer.
Daniel Laurent a écrit: Il faut egalement noter que, en mettant la main sur la Tchequosolovaquie, Hitler s'empare de son industrie, dont les tres performantes usines Skoda, et de son economie dont il a besoin pour parfaire sa machine de guerre, l'economie allemande etant en surchauffe en 1938.
Je crois que vous vous trompez. La signature des accords de Munich ne permet pas à Hitler de mettre la main sur l’ensemble de la Tchécoslovaquie. Il s’agit uniquement de la région des Sudètes. C’est la violation des accords qui va permettre à Hitler de s’emparer de la Tchécoslovaquie. Le 15 mars 1939, l'armée allemande envahie la Bohême-Moravie.
Daniel Laurent a écrit: En manoeuvrant ainsi les Occidentaux, Hitler les decridibilise, notamment aux yeux de Staline, facilitant l'etape suivant, le Traite de non-agresssion entre l'URSS et le Reich (aout 1939).
Hitler n’a pas besoin de décrédibiliser les Occidentaux. Ils se décrédibilisent eux-mêmes en signant cet accord.
En faisant une analyse rétrospective des événements il est facile de dire que les accords de Munich facilitent l’étape suivante. Mais quelle était l’opinion d’Hitler en septembre 1938 ? Il est difficile de croire qu’il participe à la conférence de Munich en songeant à la réaction de Staline. Il songe avant tout à la Tchécoslovaquie, notamment la région des Sudètes.
Delpla nous dit que Hitler a obtenu « la livraison immédiate du territoire convoité sous condition de s’engager à ne plus rien réclamer, que ce soit aux dépens de la Tchécoslovaquie ou de quelque autre Etat.»
Cela ne répond pas vraiment à ma question. Nous savons déjà ce qui a été obtenu par Hitler. Là n’est pas la question. Il s’agit de savoir si Hitler était déçu par la tournure qu’a prise toute cette affaire. Hitler a-t-il exprimé sa satisfaction à ses collaborateurs dans les jours qui ont suivi la signature des accords de Munich ? Etait-il satisfait ou bien était-il déçu, comme le laisse croire le documentaire « Hitler - Eine Bilanz » de Guido Knopp ?
Ma question est assez simple. Il ne s’agit pas de faire une analyse objective des événements de 1938 mais d’analyser les opinions, nécessairement subjectives, du chancelier Hitler. Est-ce qu’il était vraiment déçu et si oui pourquoi ?
La citation de Delpla m’intrigue :
Et une fois de plus Hitler fait le coup de la dernière revendication ! Après une crise savamment orchestrée de six mois, il fait semblant de rabattre un tout petit peu de ses exigences (concernant la minorité germanophone des Sudètes) pour permettre la conférence de la « dernière chance » à Munich (30 septembre 1938).
C’est donc Hitler qui manœuvre pour permettre la conférence ? J’avais cru que Mussolini était à l’origine de cette conférence qu’Hitler n’avait accepté qu’à contre cœur. Je me demande si Delpla ne prend pas quelques liberté avec les faits.