Post Numéro: 24 de norodom 15 Fév 2010, 15:21
Bonjour,
Il n'apparaît pas simple de faire une synthèse de tout ce qui a été dit ici, les uns et les autres ayant chacun exprimé des vérités...
Sur ce sujet des grades dans la résistance... pourquoi y eut-il des problèmes?
Au départ, comme l'a justement précisé Tom, il y eut très peu de cadres de métier, de l'armée, qui s'engagèrent dans l'action clandestine. A noter qu'il y a toujours des exceptions qui confirment la règle!
On pourrait avancer, que compte tenu du contexte de l'époque, où des mal-pensants rendaient l'armée française responsable de son désastre, ces cadres n'étaient pas les bienvenus.
Et, à l'origine des maquis, à quoi auraient-ils servi?
Ceux qui furent les premiers téméraires, agissant pour l'organisation des maquis pouvaient, tout à loisir se "bombarder" sans contradiction de tous les grades souhaités, lieutenent, capitaine, commandant... et pourquoi se gêner!
Ne vit-on pas des propriétaires de vieilles fermes, transformant celles-ci en gîtes de résistants, s'attribuer une autorité hiérarchique?
Lorsque le STO (encore lui...) engendra les maquis en nombre, alors que l'accueil des réfractaires n'était pas préparé ou était insuffisant, il fallut bien encadrer tout ce petit monde, un minimum d'organisation étant nécessaire pour assurer le ravitaillement et prendre des mesures de protection contre les chasseurs du gibier qu'il représentait.
Du côté des FTPF, qui au départ, parurent les mieux organisés, les ordres et le planning d'organisation venaient du Parti Communiste.
Ce qui mettait un frein à l'entrée de cadres de métier, lesquels, probablement conseillés en arrière plan, pressentaient des desseins politiques et révolutionnaires à longue échéance.
Des officiers de métier, patriotes avant tout, rejoignirent petit-à petit l'Armée Secrète et moins les FTPF.
Cette Armée Secrète qui pour sa part, s'organisa et entreprit la formation des cadres, plus particulièrement dans les régions alpestres, propices aux états de sièges.
Situation dont Tom est mieux spécialiste que moi pour l'évoquer, ce qu'il a fait.
J'ajoute, que l'existence de cet ersatz de compétences, fût dans bien des régions et particulièrement dans le Limousin, un obstacle sérieux à la réunification de la résistance.
C'est un sujet épineux!
Il serait long de développer tout celà ici d'autant que cette situation peu connue des néophytes, n'en est pas moins approchée par les plus avertis.
Moins ardu est le développement du scénario des "égards" que prêtait le Général de Gaulle aux "autopromus" de la clandestinité.
Je reviens sur le côté folklorique du face-à-face de Toulouse le 16 septembre 1944 déjà évoqué, sur ce fil, par Bernard "Barbu"
Une belle brochette d'officiers et sous officiers de tous grades, face à un grand chef glacial..!
Je proclame ici, que cet épisode est resté comme une arête dans ma gorge.
L'intention de tout ce "gratin" était de parader dans les salons préfectoraux, alors que quelques jours auparavant, des jeunes se faisaient trouer la peau lors des dures batailles d'Autun!
Pour les "autogradés" qui continuèrent le combat, quel fût le sort de leurs ficelles?
Il y eut des méritants qui firent la preuve de leur courage et de leur expérience et qui conservèrent leur grade.
Et puis, dès le 20 octobre 1944, le Général de Lattre chargea le Général Monsabert de remettre de l'ordre dans les unités FFI, le choix pour les hommes étant de continuer dans la 1ère armée française ou de rentrer au bercail.
La remise en question des grades se posa, il y eut des "déclassés" qui acceptèrent mal la décision et qui préférèrent rentrer et des purs pour qui le sort de la patrie comptait bien plus que leur titre de gloire.
Voilà, j'ai été un peu long, mais c'à n'est pas aisé d'être concis.
Cordialement,
Roger