Charles de Gaulle le 18 juin 1940

Bonsoir,

Bonjour
Je trouve qu'on a oublié un peu vite ici l'appel de Charles Tillon du 17 juin 1940 à propos de la Résistance. Le fait qu'il était communiste à l'époque et qu'il a eu des démêlés avec ce parti ensuite n'enlève rien à la valeur de son appel ni a celui du général De Gaulle.
Roger

Avant que Francis Deleu ne debarque ici pour remettre en cause la date du 17 juin pour l'appel de Monsieur Charles Tillon, je precise qu'il a admis (Deleu, pas Tillon) dans un autre echange polemique que cet appel d'un dirigeant communiste a la resistance datait de toute facon de 1940, soit bien avant Barbarossa, et c'est ca l'essentiel : Les communistes, enfin, des communistes, sont entres en resistance active avant qu'Hitler ne dechire le traite de non-agression en lancant la Wehrmacht a la conquete du Lebensraum a l'Est.

Mais, Roger, la question de Magali est "qui pouvait remplacer de Gaulle en 1940 ?".
Pas un Communiste. Il fallait une figure capable de rassembler tous les Francais qui ont refuse de se coucher devant Hitler et l'abandon petainiste. Et ces gens allaient de certains Maurassiens a certains Communistes. De certains riches bourgeois a des modestes travailleurs.

C'est bien la que se situe l'irremplacabilite de CDG : Rassembler derriere lui des gens qui se combattaient politiquement avant 1940 et recommencerons a le faire des 1946 !
Face a l'ennemi nazi, ils ont fait cause commune l'espace d'un instant. Du jamais vu ni avant ni apres.

Je reprends ici une phrase de magali dans une de ses réponses :
" Je crois pas que se soit une mission impossible mais j'aimerais donner un travail de qualité en citant des hommes qui auraient vraiment eu leur chance de créer un mouvement uni de résistance "
Je ne vois pas en quoi il est devenu gênant de citer Charles Tillon en réponse à cette phrase (même si je reconnais que Magali avait ajouté "en exil"). En réalité il a été le premier à réagir en France à ce sujet dès le 17 juin, et les tracts pénétraient dans beaucoup plus de foyers que les messages radio. Cela peut paraître surprenant aujourd'hui, mais peut être faut-il avoir vécu cette époque.
Il me semble difficile de vouloir écrire l'histoire de cette époque y compris celle du "Grand Charles" sans citer ceux qui y ont vraiement participé.
Je suis d'accord sur ce qui a déjà été dit à savoir que la Résistance et la France Libre n'étaient rien ou peu de chose l'un sans l'autre, mais difficile de tout accorder à l'un et de ne rien dire sur l'autre.
Roger

Ouah! Merci encore pour toute la matière que vous me donner à travailler! Je vois que je ne suis pas la seule que ma problématique passionne!!!

Pas de souci Daniel! je suis suisse et donc neutre ( )...en ce qui concerne CDG, et ça ne concerne que mon point de vue, je trouve que la France à toujours, quelque soit l'époque, le besoin de se donner des héros nationaux dont on ne remet jamais en cause la suprématie! Mais pour pour CDG était un grand homme qui mérite sa gloire!

Pour le moment, parmi les hommes qui auraient pu prendre la tête de cette résistance, je retiens principalement:

Paul Reynaud=> mais il a très vite abandonné la lutte
Georges Mandel=> son plus grand problème était la peur de représailles due à sa religion juive, il avait le soutient de la GB = mon candidat favori!!!
Maxime Weygand=> il aurait eu l'envergure mais il était trop défaitiste
éventuellement Noguès, Thorez ou Tillon mais je n'ai pas encore assez de connaissances sur eux!

Bonne soirée

Magali

Bonsoir Roger,

La situation que tu soulèves, en acteur de l'époque que tu es tout comme moi, certes vaut un vrai débat.

C'est vrai que Charles Tillon a tenu un grand rôle dans l'action résistante, ce qui a pour effet de conforter son mérite.
Mais ne sois pas déçu si je te dis que, seul, il aurait eu toutes les peines du monde à, selon le terme employé par Magali, créer un mouvement uni de résistance.

Tu connais parfaitement bien les différents, souvent d'origine politique, qui existaient entre les FTPF et l'AS
Développer celà se révèle très ardu, compte tenu que les situations n'étaient pas les mêmes d'un secteur à un autre.

Je connais plus particulièrement ce qui se passa dans le Lot, lorsqu'il s'est agi de créer le groupe Vény par la fusion des groupes FTP du colonel Georges et du groupe de l'AS Vény de St-Céré, commandé alors par Raymond Picard (Cdt Raymond)
J'ai bien connu ce dernier qui fut mon chef hiérarchique, de 1953 à 1978, pendant ma carrière professionnelle.
J'ai aussi bien connu son second, Georges Bru (capitaine Gilbert), dont le fils exerçait avec moi.
C'est dire que nous avons souvent discuté d'un sujet qui m'a passionné...

L'acceptation de la tutelle du général Koenig fût très laborieuse et cependant ce n'était pas l'autorité du dit général qui lui faisait défaut...
A noter que dans ce secteur il y eut des querelles de chefs, et non des moindres, s'agissant de Serge Ravanel et de André Malraux (colonel Berger)
Ce type de différent s'est révélé dans d'autres régions...
Seule une hiérarchie supprême "à pogne" pouvait mettre de l'ordre.
De Gaulle, dont la stature ne se dément pas à connu lui-même d'énormes difficultés pour se faire accepter par tous et même si le résultat final ne fût point parfait, il fût tout de même positif.

Donc je le répète, Charles Tillon a beaucoup apporté à la résistance, mais pour ma part, je ne l'aurais pas inscrit pour tenir le rôle de chef que tint Charles De Gaulle.

Bien cordialement
Roger

Pour répondre à Magali, je ne vois vraiment pas un seul politique national de 1940 à la hauteur ; et surtout pas THOREZ et les communistes à la solde de Moscou ! Dans ce sens, TILLON est une exception, mais il ne pouvait pas beaucoup rassembler. IL reste qui après ? MANDEL peut être, mais il était certainement trop proche des parlementaires, et pas "moderne" dans le sens où il fallait aussi savoir communiquer vers les masses en direct. ( DE GAULLE était excellent dans ce rôle.) REYNAUD, si on gratte, ne valait pas très cher. HERRIOT pas plus.
Côté militaires, il n'y avait pas beaucoup de chefs capables de dépasser la fonction militaire et surtout d'accepter l'idée que dans une guerre de ce genre il était possible et nécessaire de quitter la métropole sans trahir. Envisager une guerre "mondiale", il faut le reconnaître, ce n'était pas concevable pour nombre de généraux ou amiraux. C'est le mérite de DE GAULLE.
Le vrai drame, c'est que ce français emblématique, capable de "passer médiatiquement", nous l'avions, c'était PETAIN. Même en 1942, il pouvait encore capitaliser sur son image. Nous savons qu'il n'a jamais saisi l'occasion ...

Bonsoir Roger

Je n'ai jamais voulu dire que Tillon aurait pu tenir le rôle que tint De Gaulle. Je pense seulement qu'à la place qui était la sienne en Juin 1940, il sut prendre ses décisions. Quoiqu'on ait pu raconter politiquement ensuite, il sut être le chef des FTP même si ce ne fut sans doute pas toujours chose facile.
Comme tu le dis, il ne serait pas facile d'expliquer comment des hommes comme Guingouin chez toi ou Pétri chez moi ont pu se donner corps et âmes à ce qu'ils ont fait pendant l'Occupation pour en être aussi mal traités ensuite par ceux dont ils ont été l'honneur.
Pour cela, il faudrait sans doute expliquer qu'après avoir grandi dans des maisons sans confort, sans eau ni électricité, on pouvait être patriotes tout en restant idéalistes, risquer ou donner sa vie pour des raisons qui n'ont plus guère de sens aujourd'hui.
Pour les divisions qui existèrent dans le Lot, je pourrai t'en citer autant en Bretagne; mais cela n'empêcha pas qu'au moment venu, "attentistes" et FTP se battirent ensemble avec la même rage au ventre pour libérer le pays.
Ces divisions furent très accentuées par ceux que cela arrangeait politiquement. Ce fut au point que Mme Pétri n'accepta de déposer le dossier de son mari aux archives qu'en 2007.
Pour le général De Gaulle, j'ai fait partie de ceux qui ont souhaité son retour en 1958 et ai participé dans ce sens, mais pas son entourage dont certains ne furent que des opportunistes.
Amicalement
Roger

Bonjour Roger

Je constate que tu t'es exprimé en "couche tard" pour afficher avec passion le fond de ta pensée.... ceci explique celà...
Aujourd'hui, je serai peut-être un peu à court de temps pour échanger avec toi, en détail, mais saches que, globalement, je partage ton anlyse.

Amicalement,
Roger

Bonjour Roger

Cest vrai qu'il m'arrive souvent de jouer les "couche-tatd", mais cela m'ennuyait de te laisser sans réponse. A chacun ses obligations, et je constate qu'il t'en reste.
Amitié
Roger

L'apport de M. Lenevette est toujours intéressant parce qu'il tend à remettre les pendules à l'heure sur le rôle des résistants communistes qui a longtemps été occulté à cause de raisons politiques.

Il n'est peut être pas inutile de rappeler que la France entrant en guerre le 3 septembre 1939 il n'était plus possible de rester communiste autrement que mobilisé, clandestin ou emprisonné à partir du 26 septembre de cette même année, et cela sans parler des fusillés.
Roger