Bonsoir,
Plusieurs chars de combats US (M2, M3 et M4) fonctionnaient effectivement avec des moteurs en étoile type aviation. Ces moteurs - essentiellement des Curtiss-Wright R 975 ou sa version construite sous licence par Continental étaient abreuvés par des essences avec un indice d'octane d'environ 80, mais cet indice n'est pas extrêmement élevé ni représentatif d'une essence de cuvée "exceptionnelle", ce n'est pas une essence "avia" à proprement parlé (un P-51 Mustang tournait avec une essence d'indice 100, parfois 145 à 150). Les moteurs Curtiss ou Continental étaient des moteurs de puissance moyenne pour avion léger ou d'entraînement et ils n'étaient pas d'un taux de compression très élevé, et avec leur essence d'indice 80 (pas la peine d'en voir plus, puisque justement le taux de compression est peu élevé), la puissance n'est pas extraordinaire (350 à 400 ch pour un moteur de Sherman de 16 litres). C'est surement dans un soucis de standardiser les carburants que bon nombre de chars US conservèrent des motorisations "aéronautiques" qui étaient fiables, pas compliquées à construire et qui, c'est important marchait aussi avec de l'essence "80" comme une grosse partie du parc US, du Dodge au GMC, excepté bien sûr le Mack 6 x 4 Diesel.
En fait, un indice d'octane inférieur n'est pas incompatible sur un moteur (les premiers Curtiss Wright pour les avions des années 1930 fonctionnaient avec des essences de 50 à 70 d'indice). Mais les performances peuvent s'abaisser avec une essence de mauvaise qualité ou à faible indice d'octane : on a du cliquetis, le moteur tourne parfois mal sur tous ces cylindres ou bien fait de l'auto-allumage mais ce n'est pas très méchant, sauf qu'on perd un peu de cavalerie et puis sur le long terme... Mais le long terme n'existait pas pour un engin militaire qui passait régulièrement en grande révision et dont la durée de vie était de toute façon réduite.
Ceci pour dire que les engins allemands fonctionnaient avec un indice inférieur (autour de 74). Mais là encore, si un Panzer tombait sur des Jerrycan de gazoline US, il ne faisait pas la fine bouche et pouvait avaler le contenu sans rechigner, surtout dans des conditions de combat !
Une autre idée qui court, c'est de dire qu'à cause de l'essence type aviation embarquée par le Sherman, celui-ci avait tendance à prendre feu et à se consumer rapidement. Effectivement, le Sherman avait tendance à s'enflammer vite et bien mais je ne pense pas que ce soit à cause de cette essence avia mais plutôt à cause du blindage un peu faible au niveau non pas des réservoirs mais des rateliers de munitions (ce n’est pas pour rien que les munitions seront logées par la suite dans des caissons "humides"). D'autre part, la réputation de "briquet" du Sherman a semble t’il été colportée par les unités britanniques qui faisaient largement usage de ce char. Or, les Anglais - avant de toucher les Sherman lors des combats en Afrique du Nord - possédaient des Matilda, réputés pour leur blindage épais qui les mirent un temps à l'abri des antichars allemands (un temps seulement). Puis il y eut ensuite le Churchill, lent mais encore mieux blindé... Dans la tête d'un tankiste anglais, être bien à l'abri dans derrière une cuirasse (qui plus est, de production nationale), était perçu comme une capacité à survivre à un coup direct nettement plus envisageable que dans un tank au blindage peu épais (qui plus est, produit par des Américains). Il était dés lors plus facile de critiquer le Sherman, surtout quand on appartenait à l'armée de sa Très Gracieuse Majesté....
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