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SNCF et Resistance

Répondant à l'appel du Général de Gaulle, des milliers de combattants français se lèvent en Europe et en Afrique. Retrouvez ici la 1ère DFL, la 2ème DB, les FAFL, FNFL... Mais aussi celles et ceux qui ont résisté à l'occupant en entrant dans la clandestinité pour rejoindre le maquis ou les groupes de résistants.
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Re: SNCF et Resistance

Nouveau message Post Numéro: 41  Nouveau message de betacam  Nouveau message 13 Jan 2010, 15:21

bonjour,

.....face à l'acheminement des trains de requis du travail et de déportés, l'attitude des cheminots est à l'image
de celle du reste de la résistance.

cacher les pourchassés avant leur arrestation est plus réaliste que de prétendre stopper des trains, ce qui
n'empêche certains d'aider à des évasions aux passages des convois et plus souvent d'avoir des gestes
individuels de solidarité ( ravitaillement, transmition de messages aux familles.........


les cheminots dans la résistance. Dossier de presse

http://www.paris-france.org/musees/memo ... ots-dp.pdf

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Re: SNCF et Resistance

Nouveau message Post Numéro: 42  Nouveau message de Barbu  Nouveau message 27 Jan 2010, 21:54

Bonsoir. Je ne suis pas tout à fait d'accord quand on affirme que l'on savait pour la déportation: mon père m'a expliqué que le vulgus pecum de la Résistance ou d'ailleurs ignorait tout de le solution finale ou des conditions des camps de concentration, ils pensaient qu'il s'agissait d'une sorte de bagne comme à Cayenne, mais en aucun cas une telle extrémité.
Pour ce qui est d'une action contre un train de déportés le problème majeur est: que faire des prisonniers libérés? On ne peut pas les laisser dans la nature, et les groupes de Résistance n'ont pas les moyens d'héberger tant de monde à la fois; quand à les faire fuir à l'étranger... assez impensable. Il faut voir les problèmes que posaient déjà les fuyards isolés pour leur faire franchir les Pyrénées.Le réseau "Françoise" de Marie-Louise Dissard ( une grande dame dont on ne parle pas assez) a fait fuir environ 700 personnes dans de drôles de conditions,pendant la durée de la guerre; alors pour s'occuper de 700 à 1000 personnes de tout âge ou de toutes conditions physique d'un seul coup... impossible.
En outre, ces trains là n'étaient pas annoncés.
Il faut que je vérifie, mais une action était prévue par un groupe de résistant de Cazères (HG) contre le train fantôme, en juillet 44, pour récuperer l'un des chefs du maquis. Je dois pouvoir retrouver celà.
N'oublions jamais que la déportation était plus ou moins, pour les allemands, "nuit et brouillard", et qu'en parler était tabou. Amitiés Bernard


 

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Re: SNCF et Resistance

Nouveau message Post Numéro: 43  Nouveau message de Signal  Nouveau message 27 Jan 2010, 22:24

Barbu a écrit:Bonsoir. Je ne suis pas tout à fait d'accord quand on affirme que l'on savait pour la déportation: mon père m'a expliqué que le vulgus pecum de la Résistance ou d'ailleurs ignorait tout de le solution finale ou des conditions des camps de concentration, ils pensaient qu'il s'agissait d'une sorte de bagne comme à Cayenne, mais en aucun cas une telle extrémité.


Entièrement d'accord. Mais il faut appliquer cette remarque à la presque totalité de la population mondiale. On ne peut pas dire d'un côté que "tous les Allemands savaient" et d'un autre qu'ils étaient les seuls.
Tout le monde savait qu'il existait un système de camp, que les personnes déportées partaient "quelque part à l'Est", et que ce voyage avait tout d'un voyage d'agrément.
L'idée de génocide n'était pas nouvelle, et il s'agissait d'une possibilité, mais une parmi d'autre. Mais l'idée que l'on puisse industrialiser le système en utilisant des camions et des chambres à gaz, dans le but d'exterminer une partie entière de la population, ça c'est tout simplement hors de portée de l'imagination de qui que ce soit avant le procès de nuremberg.

Je l'ai déjà dit à ce sujet : qui parmi nous aurait cru saine d'esprit une personne qui aurait demandé le 10 septembre 2001 de protéger l'espace aérien new-yorkais contre une attaque aérienne par des avions de ligne transformés en missiles ? Le seul agent américain qui ait parlé de la chose quelques mois avant n'a pas été écouté. "Impossible", lui disait-on. C'est la même chose pour les chambres à gaz. Les rares qui en ont parlé n'ont pas été cru... Et après la guerre les anciens déportés ont cru durant des années ne pas pouvoir être crus, tellement ce qu'ils avaient vécu dépassait l'entendement.

Bonne soirée,

Seb.


 

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Re: SNCF et Resistance

Nouveau message Post Numéro: 44  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 28 Jan 2010, 06:51

Bonjour,
A la question du "pourquoi pas d'attaques de la Resistance sur les trains de deportes", Barbu a trouve la bonne reponse :
Barbu a écrit:Pour ce qui est d'une action contre un train de déportés le problème majeur est: que faire des prisonniers libérés? On ne peut pas les laisser dans la nature, et les groupes de Résistance n'ont pas les moyens d'héberger tant de monde à la fois

Je n'ai pas de document a apporter, mais les commentaires de mon grand-pere. Il etait un peu espion pour Resistance-Fer, prenant avec ses copains cheminots des notes sur le contenu et les dates de passages des convois militaires.

J'etais gamin, j'avais des cauchemars apres avoir attaque la lecture des livres de Christian Bernadac et je lui ai demande un jour pourquoi il ne notait pas aussi les trains de deportes, ses messages et ceux de ses copains allant a la Resistance qui aurait pu (etc, conte de fees de gamin).

Il m'a regarde comme s'il allait m'engueuler, a change d'avis et m'a emmene dans son grenier. Il a ouvert la trappe de la fausse cloison qui cachait un reduit "special" et m'a demande :
"Tu en mets combien, des prisonniers, la ?" (il parlait de prisonniers, jamais de deportes)
"Ben 6 ou 7"
"Et les autres, je les mets ou ? Dans la fosse septique pendant que les boches fouillent la ville ?"

Au sujet des temoignages, ni lui ni ses camarades cheminots ne se sont exprimes apres la guerre qu'il s'agisse de faire "enregistrer" leurs actions ou denoncer, je le cite texto, "ces fumiers de collabos". Un petit effort de memoire me montre que, entre mon Pepe Joseph et ses copains d'une part et "ces fumiers de collabos" d'autre part, il y avait un paquet majoritaire de cheminots qui faisaient leur boulot et se tenaient a carreau.
J'ai en idee que ce cas peu fort bien etre generalise.

Pardonnez le langage, mais quand je me souviens de ses phrases exactes, je le cite toujours textuellement.


 

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Re: SNCF et Resistance

Nouveau message Post Numéro: 45  Nouveau message de norodom  Nouveau message 29 Jan 2010, 18:12

Bonsoir,

Les dernières interventions de Bernard (un proche voisin qu'il me serait agréable de rencontrer), de Daniel et j'y ajoute celle de Sebastien, permettent d'imaginer le cas de conscience d'un cheminot non collaborateur, décidé à agir, selon qu'il s'agisse du sabotage d'un convoi strictement militaire, troupes, matériel, munitions, carburant etc et l'attitude à prendre lorsqu'il s'agit d'un convoi de "déportés".

Tenons-nous en ici à ce dernier type...
Dans quel cas il faut prendre en compte des individus arrêtés, juifs, communistes, tziganes et autres, plus que des STO (pas les condamnés au travail obligatoire).
Les STO, pour la plupart volontaires ne voyageaient pas en wagons à bestiaux...
Ceux-là, c'était leur choix et ne manquaient pas de moyens de s'y soustraire.

Une remarque à l'intention de Sebastien :
Non! tout le monde ne savait pas (pour ne pas écrire "personne ne savait") la destinée de ces "voyageurs"... les nazis?... on connaissait pas, l'existence des camps était inconnue... certes, on pouvait tout imaginer, mais pas le destin tragique qui se révéla plus tard dans toute son horreur!
Et je voudrais me rappeler si la radio de Londres, que j'ai eu souvent le privilège d'écouter a évoqué cette situation...

Peut être les prises de conscience auraient été différentes si ce destin avait été connu?.

Vous noterez que j'ai employé le terme convoi et non celui de train...
Car, ici dans ma région, il s'agissait le plus souvent de convois de un ou deux wagons, tout au plus, accrochés à des trains de marchandises et à destination de gares de triages diverses pour en arriver, de triage en triage à la formation des trains qui franchissaient la frontière vers leur funeste destination...
Notez que le personnel français de convoyage était relevé à chaque étape...

Un convoi était bien entendu escorté par un détachement allemand fortement armé (je parle de la période postérieure à 1942)
Alors que pouvait faire le cheminot "téméraire" pour retarder ou arrêter ce convoi?... RIEN!
Retarder le convoi, pourquoi?...c'était entre autres conséquences retarder le "ravitaillement" prévu à la prochaine étape... pain, patates et eau!
De plus le mécanicien aurait-été tenu de rendre des comptes et se mettait en situation de danger, d'autant que la plupart n'étaient pas des jeunes mais des hommes d'âge mûr, en majorité chefs de famille, dont la suite pouvait être prise en otage.
Envisager une opération d'évasion?... à défaut de venir à bout de "l'arroseuse" de l'escorte, c'eût été une opération suicide, un massacre!
Et dans le cas d'une "demie" réussite?... quoi faire des évadés, les relacher dans la nature?.. les cacher où?.. les nourrir comment?.. celà ne passe pas inapperçu...
Restait donc la solution d'informer Londres par radio comme c'était le cas pour tous les mouvements de rames, y compris pour les déplacements d'engagés LVF.

A la question initiale de lebel:
"Pourrait on m'en dire plus sur le role des cheminots de la SNCF dans la Resistance ?"
Je puis répondre qu'ici, à Toulouse, le groupe "Matabiau" comprenant des résistants opérant dans les gares, sur les voies et aussi dans les services postaux fût très actif, et paya le prix lourd de multiples sacrifices.
J'ai connu pas mal de ces hommes et femmes-là et j'ai recueilli beaucoup de témoignages, notamment sur les astuces techniques de sabotage des locos de tous types.
Notez que je souris à la lecture de l'article de l'AHICF:

VI - Le développement de la résistance des cheminots,1943-1944
Certaines pratiques de sabotage semblent alors plus le fait de cheminots, telle l'introduction de sable ou de graviers dans les boîtes d'essieux, ici contre des rames militaires allemandes, la coupure des accouplements de frein, ou le sabotage en ateliers de véhicules destinés à la Reichsbahn.


Le coup du sable et de la limaille dans la graisse et autres traficotages grossiers ne firent pas "long feu"!...

Mais les récits de l'AHICF sont par ailleurs, excellents!

Allez, peut-être y aura t'il une suite sur le sabotage des convois militaires?...

Bonne soirée à tous...
Très cordialement
Roger


 

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Re: SNCF et Resistance

Nouveau message Post Numéro: 46  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 29 Jan 2010, 18:56

norodom a écrit:Les STO, pour la plupart volontaires

Verifies, Norodom, il doit y avoir la une erreur de terme.
Mais fais vite, je ne pourrais pas retenir longtemps les anciens deportes du travail et leurs descendants que j'entends d'ici en train d'affuter leurs haches.
;)


 

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Re: SNCF et Resistance

Nouveau message Post Numéro: 47  Nouveau message de brehon  Nouveau message 29 Jan 2010, 19:20

Bonsoir,
norodom a écrit:Les STO, pour la plupart volontaires ne voyageaient pas en wagons à bestiaux...
Ceux-là, c'était leur choix et ne manquaient pas de moyens de s'y soustraire.

Heu... pour échapper au STO il fallait entrer en clandestinité.
C'est-à-dire trouver un endroit pour se "camoufler" et trouver un moyen de subsistance car plus de carte de rationnement.
Mon père avait la chance d'être un "rural". Il était caché dans une ferme isolée. Les seules personnes au courant était, hors les habitants de la ferme, mon grand-père et les gendarmes de la commune (celà se passe dans le Morbihan). Pour tout le reste de la commune, il était "disparu".
Cordialement.
Yvonnick

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Re: SNCF et Resistance

Nouveau message Post Numéro: 48  Nouveau message de norodom  Nouveau message 29 Jan 2010, 19:31

Salut Daniel,

Je maintiens mes propos...
J'ai bien précisé "des STO (pas les condamnés au travail obligatoire)"
Beaucoup de jeunes français ont rejoint l'allemagne comme travailleurs volontaires, avec le sentiment que leur geste permettait la libération de prisonniers français.
C'est l'idée qui leur avait été inculquée...
Force est de reconnaître que par la suite, les choses ne fûrent pas exactement ainsi.
C'est vrai que pour ceux-là le terme "volontaires" dans son vrai sens!....
J'ai personnellement assisté au départ, ovationné, de certains d'entre-eux, conscients de leur bonne action.
Cette situation vaut à elle seule tout un chapitre!
Et puis il y eux qui, soit par manque de travail, soit par esprit de collaboration, respectant naïvement les consignes de Vichy étaient motivés pour se rendre Outre-Rhin. C'étaient des vrais "volontaires"
Pour les désignés, c'était un choix, soit ils avaient la faculté de s'y soustraire, en rejoignant les maquis, ce qui fût le cas de beaucoup d'entre-eux ou en choisissant la milice, par exemple...
Voilà... es-tu rassuré?
Cordialement
Roger


 

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Re: SNCF et Resistance

Nouveau message Post Numéro: 49  Nouveau message de brehon  Nouveau message 29 Jan 2010, 19:57

Il ne faut pas confondre la "relève" et le STO.
Cordialement.
Yvonnick

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Re: SNCF et Resistance

Nouveau message Post Numéro: 50  Nouveau message de norodom  Nouveau message 29 Jan 2010, 20:29

Bonsoir Yvonnick

"Il ne faut pas confondre la "relève" et le STO"

Soit!
Ce qui entre dans l'amalgame qui ressort du texte suivant:

L'exploitation de la main d'œuvre française par le IIIe Reich a concerné des travailleurs obligatoires (« les requis du STO »), mais on vit aussi partir en Allemagne des travailleurs volontaires attirés par la rémunération, ou voulant faire revenir un parent proche. Ces derniers ne furent ni mieux ni moins bien traités que les requis, mais contribuèrent dans l'opinion, après la guerre, à un amalgame fréquent et injustifié entre requis du STO et volontaires. 250 000 prisonniers de guerre durent également travailler pour le Reich à partir de 1943 après avoir été "transformés" de gré ou de force en travailleurs civils.

Peut-être suis-je un peu victime de ce travers!

Cordialement
Roger


 

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