Bonjour,
Les civils qui récupérent ce qu'ils peuvent sur des vestiges de guerre, ce n'est pas du pillage mais de la survie compte tenu de l'état de dénuement dans lequel ils se trouvaient. Une épave de char Panther n'était pas un patrimoine à sauvegarder, mais une masse d'acier qui allait permettre de réparer un pont ferroviaire détruit par exemple. Il faut toujours prendre du recul par rapport aux évènements et se demander ce que chacun d'entre nous aurait fait en de pareil circonstance.
Les destructions contemporaines relèvent d'une autre problématique. Chacun voit midi à sa porte. Le passionné d'histoire de la Seconde Guerre mondiale s'insurgera contre le dynamitage d'un bunker et restera de marbre devant la destruction d'une usine de filature ayant vu passer plusieurs générations d'ouvriers. Ceci est vrai pour les bâtiments, les véhicules, mais aussi également pour les archives et tous les objets usuels. Chacun d'entre nous fait les mêmes choix chaque jour. Qui a conservé le journal annonçant la chute du Mur de Berlin ou le début de la guerre en Irak?
Les sociétés humaines ne peuvent pas conserver l'intégralité des traces du passé. Au IIIe Sièce Ap. JC le forum antique romain était loin d'avoir la magnificience des siècles précédents parce que les monuments s'y sont amoncelés. Il faut faire des choix. Le Paris que l'on connaît aujourd'hui ne serait pas ce qu'il est si Haussmann n'avait pas détruits les vieux quartiers insalubres. Ainsi va la vie.
Si l'on conserve tout, les collections n'auraient plus de raison d'être.
Ysto