Un article intéressant publié par l'Agence russe Novosti sur les Juifs soviétiques dans la guerre:
http://www.col.fr/article.php3?id_article=766
Je résume l'article pour les paresseux :
Selon l’historien Ilia Altman, qui copréside la fondation Holocauste, pendant la guerre quelque 450 000 soldats et officiers juifs ont combattu dans les rangs de l’Armée Rouge. Ce qui représentait à peu près, à l’époque, un dixième de la population juive de l’URSS.
De 160 à 200 000 combattants juifs de l’Armée Rouge, selon les diverses estimations, ne sont pas revenus de la guerre.
Pour ce qui est du nombre de décorations militaires, les Juifs arrivent en quatrième position parmi les peuples de l’URSS, derrière les Russes, les Ukrainiens et les Biélorusses. Pour le nombre de Héros de l’Union Soviétique (150 combattants environ), ils sont cinquièmes, derrière les Tatars.
Selon Ilia Altman, les statistiques mettent à mal le mythe selon lequel, pendant la Grande Guerre patriotique, on aurait veillé à décorer le moins possible de Juifs.
David Ortenberg, rédacteur en chef du grand quotidien militaire Krasnaïa zvezda (L’Etoile rouge) de 1941 à 1943 se souvient qu’au printemps de 1943 le chef du Département politique central de l’Armée Rouge, Alexandre Chtcherbakov, lui avait signifié : "Il y a beaucoup de Juifs dans votre rédaction... Il faut réduire ". Il lui avait alors répondu : "C’est déjà fait : les correspondants de guerre Lapine, Khatsrevine, Rozenfeld, Chouer, Vilkomir, Sloutski, Ich, Bernchtein et d’autres sont tombés au front. Je peux en licencier encore un : moi-même...".
A la fondation Holocauste, Ilia Altman a eu l’occasion de s’entretenir avec de nombreux anciens combattants, ce qui lui permet de dire que, dans l’ensemble, l’antisémitisme ne fut pas un phénomène de masse durant la guerre. La situation a quelque peu changé après 1944, avec la mobilisation d’hommes provenant de territoires précédemment occupés. Il s’agissait souvent de jeunes marqués par la propagande nazie. D’où leur hostilité vis-à-vis des Juifs.
Une dizaine de détachements de partisans juifs opéraient aussi sur le sol de l’ancienne Union Soviétique. Quelque 25 000 Juifs, dont beaucoup s’étaient échappés des ghettos, combattaient dans les détachements de partisans en Biélorussie, en Lituanie, en Ukraine et en Russie. Nombre d’entre eux dirigeaient des groupes de partisans. Le chef de la clandestinité, à Minsk, était Issaï Kazintsev. Une bonne centaine de sabotages ont été effectués sous sa direction. Le 7 janvier 1942, Issaï Kazintsev a été pendu dans un square de Minsk. Mais c’est en 1965, seulement, que le titre de Héros de l’Union Soviétique lui a été décerné à titre posthume.
Macha Brouskina, dix-sept ans, est considérée comme le symbole de la résistance des Juifs de l’ancienne Union Soviétique. Elle a été la première résistante exécutée en public par les fascistes en territoire soviétique occupé. Macha travaillait dans une infirmerie accueillant les prisonniers de guerre soviétiques et elle aidait à s’évader ceux qui étaient remis sur pied. Un des fuyards fut repris et dénonça la jeune fille et ses camarades. Le 26 octobre 1941, Maria et ses camarades furent exécutés dans le centre de Minsk. Une photo prise par les nazis pendant le supplice figure dans de nombreux livres d’histoire. Cependant, jusqu’à la fin des années 1960, le nom de cette jeune fille est resté inconnu
Enfin j'ai pu mettre un nom sur cette malheureuse suppliciée, victime de la barbarie nazie :
Repose en paix, Macha Bruskina !