orpo57 a écrit:Il est assez intéressant de voir des hommes politiques qui passent d'un extrême à l'autre sauf qu ils y retrouvent des partis de masse avec une organisation très hierarchisée et un "idéal" fort.
En Allemagne, dans les années 30 des sections entières de communistes rallièrent avec armes et bagages la SA :elles furent immédiatement baptisées "sections beefsteack" : brunes à l'extérieur et rouges à l'intérieur.
Hitler autorisa ces adhésions car il se sentait plus proche des ouvriers que des petits bourgeois socio-démocrates de la "Réaktion".
A l'inverse, à la naissance de la RDA, un certain nombre de cadres national socialistes "dénazifiés" ont retrouvé des hauts poste au sein du SED et de l'appareil d'Etat Est Allemand.
On lit pas mal ce genre d’affirmations sur les nazis postés dans la RDA, permettez-moi de citer Jacques Poumet (
L’antifascisme en RDA et sa mise en question in
La RDA au passé présent, coll., Paris, 2006, p.212) :
« En 1948, le parti national démocratique, le NDPD, a été créé (3 ans après les autres partis) pour élargir la base politique sur laquelle s’appuyait le SED et permettre aux anciens membres du NSDAP de réintégrer la vie politique. Cette situation n’a pas empêché que d’anciens membres du parti nazi fassent partie du SED. Mais à la différence de la RFA, la RDA n’avait pas d’anciens nazis notoires aux postes de responsabilité. »
Une liste très succincte de quelques uns de ses responsables de la RFA « mouillés» à des degrés divers :
Hans Globke, un des principaux conseillers d’Adenauer, il ne fut jamais membre du parti mais a activement participé à l’application des lois de Nuremberg.
Kurt Georg Kiesinger, chancelier fédéral et membre dès 1933 du parti nazi.
Heinz Reinefarth, SS-brigadefuhrer et un des responsables de la repression de l’insurrection de Varsovie, maire de Westerland après guerre.
Karl von Halt et
Guido von Mengden, deux hauts responsables du sport à l’époque nazie et qui le resterons après guerre, mais bien sûr, le sport c’est apolitique…
Theodor Oberlander, participant du putsch de Munich, avocat de la germanisation de l’est et ministre d’Adenauer.
Hanns-Martin Schleyer, ex-officier SS devenu patron des patrons allemands. Un parcours qu’on connu pas mal d’ex-nazis devenus managers bon teint du miracle allemand . Sans parler de tous les criminels de guerre jugés et non exécutés (genre
Speer ou
Von Schirach), dont pas un seul, à ma connaissance, n’a été s’installer en RDA.
Je pourrais encore parler de
Rudolf Ruscheweyh et son octogon trust dont les réseaux d’anciens nazis ont permit le financement occulte de la CDU et sa mainmise électorale. Tout cela pour dire que si la RFA n’est pas l’héritière du troisième Reich (même si financièrement il semble qu’elle le soit en partie), la RDA ne l’est pas non plus et qu’un schéma « totalitaire » s’applique difficilement en cette circonstance, puisque, pour la plupart, les acteurs du nazisme ont préférés la RFA à la RDA.