TROP DE MAGAZINES EN KIOSQUE?

Celà m'a surpris de lire que le lectorat 2e GM composait les gros bataillons du lectorat d'Histoire Militaire, je crois que c'est oublier un peu cavalierement les magazines napoléoniens.

D'autre part sur les sujets "allemands", à mon humble avis les Français/francophones semblent être beaucoup moins demandeurs que les lecteurs d' autres pays, je remarque que Militaria Magazine par exemple, revue de référence qui existe depuis plus de 20 ans sur le marché a ainsi mis en couverture, sur sa "une" en quelque sorte,
des soldats
1°) Français : 32,6 % des couv'
2°) Américains : 24 %
3°) Allemands : 23 %
un trio (80 % des couv') qui se détache loin devant
4°) Britanniques : 7,3 %
5°) Russes/Sovietiques : 3,6 %

d'où le peu de succés de sujets sur l'Armée Rouge qui n'intéresse pas beaucoup les francophones à l'appui de ce classement, d'ailleurs celà se sent bien dans les forums, dans un forum hispanophone les participants sont pétris de références sur l'Armée Allemande et le Front de l'Est, ces sujets sont assez peu familiers de la plupart des gens frequentant les forums francophones.

Voilà un point de vu de l'"autre côté"...

Entièrement d'accord avec cette analyse. Vue depuis "l'autre côté", la réalité s'impose le plus souvent d'elle-même, tout simplement. Le plus difficile est de la faire comprendre aux lecteurs les plus exigeants. Chacun, comme on dit, "voit midi à sa porte", mais face aux résultats des ventes et donc à la viabilité économique d'un titre, les goûts des "gros bataillons" sont d'une limpidité désarmante (voire parfois décourageante mais c'est une autre histoire...). Quant aux photos, tout est dit. La disponibilité, la qualité des clichés et... leur coût parfois absolument astronomique, oriente bien des décisions éditoriales, écarte de belles idées d'articles voire en impose d'autres. Quand on sait que chaque titre peut aligner jusqu'à une centaine de photos et plus par numéro, difficile d'éviter les répétitions ou les déceptions... Je pourrais citer un exemple cocasse et caricatural d'un lecteur extrêmement mécontent qu'un article sur les opérations d'Iwo Jima n'ait été illustré que de clichés américains... Que voulez vous répondre à cela, si ce n'est que nous sommes preneurs de toute collection de clichés japonais inédits sur la bataille

Plus sérieusement, le type de support le mieux adapté aux attentes (par ailleurs parfaitement légitimes) de lecteurs "pointus" tels que Mickael me semble résider avant tout dans les publications et revues de type universitaire, la Revue historique des Armées, ou encore l'Histomag, lesquels n'ont chacun dans leur genre, et c'est heureux, pas de véritable contrainte de "séduction" envers leurs lecteurs. Les titres "kiosque" spécialisés, chacun à sa manière, dans son propre style et avec sa propre approche, s'adresse à un public plus large et constitue une sorte de chaînon manquant entre l'histoire strictement scientifique nécessairement un peu aride voire difficilement accessible au "grand public", et ce qu'on pourrait appeler la "grande vulgarisation historique". Le récit, le ton, l'ambiance et l'iconographie y sont les éléments essentiels.

Toutefois, si ces titres (celui de Rommelkist comme les nôtres et d'autres) se marchent nécessairement un peu "sur les pieds" (concurrence oblige), ils offrent néanmoins un contenu varié et, pour peu que l'on approfondisse les sommaires, beaucoup moins "monolithique" qu'on pourrait le croire. Les sujets originaux passent curieusement souvent totalement inaperçus quel que soient leur intérêt intellectuel et la qualité des recherches qu'ils ont nécessité, voire occasionnent de véritables "flop" (n'entrons pas dans le détail mais je pourrais citer quelques exemples particulièrement significatifs). Pour résumer, si les thèmes de couverture se ressemblent si souvent, il n'y a pas de hasard. Toute la presse a ses "marronniers", dans notre secteur comme dans tous les autres... Bien sûr, il n'y a pas de véritable "martingale" fonctionnant à tous les coups mais il y a indubitablement des tendances très lourdes.

Celà m'a surpris de lire que le lectorat 2e GM composait les gros bataillons du lectorat d'Histoire Militaire, je crois que c'est oublier un peu cavalierement les magazines napoléoniens.

C'est vrai, les "Napoléoniens" constituent en effet la seconde "famille" d'amateurs d'histoire militaire (ou la première, comme on veut), mais les deux mondes sont selon mon humble avis et ma petite expérience assez largement distincts. Par ailleurs, la Grande armée en général et la Garde impériale en particulier y prennent une place sensiblement équivalente à celle de l'armée allemande chez les amateurs de 2e GM. Concernant Militaria, le monde des collectionneurs possède ses propres codes mais ceux-ci sont également très largement, en ce qui concerne le contemporain, tournés vers le vert de gris. J'ai pu constater par ailleurs, ce n'est encore que mon avis fruit de ma petite expérience, que les opinions se dégageant des forums spécialisés, rassemblant un public souvent particulièrement averti de son domaine, ne sont pas forcément révélatrices.

Cordialement et bonnes fêtes à tous
(pas de smiley "Champagne", désolé )

Bonjour,

Bien que généralement en accord avec ces derniers écrits, je persiste à penser qu'une partie des ventes dépend aussi d'autres aspects comme la qualité de rédaction et de l'iconographie, tout comme l'environnement marketing de la revue (mise en page, effets d'annonce, ...). Bien sur, ces éléments ne feront pas tout, mais une excellente base historique mal racontée, tout comme l'inverse, ne fera jamais un bon article. Il faut aussi se souvenir qu'un périodique est une éternelle course contre le temps, contraignant parfois les auteurs et les rédacteurs en chef à faire l'impasse sur certains éléments.

Cordialement
Eric DENIS

concernant le coût de l'iconographie, je confirme les propos de Vincent : Mis à part les photos de l'US Nara et des archives nationales du Canada, tout est payant et au prix fort... Le plus scandaleux est le cas du Bundesarchiv, mais cette analyse n'engage que moi. Lorsque l'on voit que l'allemagne a précipité le monde dans un conflit de six ans sur le continent européen et africain et continue de recevoir de l'argent de manière indirecte, la moindre des choses était de décréter la gratuité de ses archives, d'un strict plan moral c'eût été un minimum. Les archives anglaises de l'IWM sont hors de prix, celles de l'ECPA ne valent pas mieux.

Lorsque je tente de donner satisfaction aux lecteurs et écrire avec plaisir, mon redacteur en chef me vole dans les plumes parce ce que je bouffe l'enveloppe iconographique. Il m'agace avec ses histoires de dollars, mais il a raison. Si la boite coule, je n'écrirais plus du tout. Et à sa place, je ferais la même chose.

Lorsque je tente de concilier plaisir et enveloppe icono, le lecteur me vole dans les plumes parce qu'il me reproche de ne pas lui sortir des images inédites. Mon redac chef est content, mon article reste dans une limite budgétaire acceptable. Puis, il fait grise mine en recevant des commentaires négatifs de ses lecteurs qui lui reprochent de ne pas sortir des sentiers battus.

Lorsque je je propose un thème novateur, qui me tient généralement à coeur : mon redac chef va commencer à estimer le caractère vendeur ou non de mon article. Il me casse les pieds avec ses impératifs éditoriaux, le redac chef. Et pourtant il a raison : mon article sur le contingent anglais à Burma ne pèsera pas lourd au box office face à la Das Reich en Normandie ou à Kharkov...

Finalement, il est difficile de contenter tout le monde : le lecteur, l'auteur et le redacteur en chef.

[Jumbo]

Expérience personnelle auprès des archives allemandes. J'ai eu une réponse en Allemand à mon message en Anglais m'orientant vers des
particuliers qui travaillent pour eux avec le prix de recherche facturés au quart d'heure...
Peut être était-ce que parce-que j'étais un modeste particulier...

Bonjour à tous,

Moi j'ai une petit question : Hors SGM donc, quel autre sujet historico-militaire vous interesserait-il de trouver dans votre magasin de journaux ? Je veux dire : seriez-vous prêt à acheter un autre magazine traitant d'un autre sujet que la SGM ? Et donc, quel sujet ?
- Guerre Froide ?
- Guerre du Viet-nam
- Algérie etc... ?

pour répondre à ta question, le conflit qui m'interresse (à part la 2e GM), c'est la guerre d'Indochine.
C'est pour cela que j'apprécie une revue comme Tank Zone, qui -outre le fait qu'elle est bien écrite- n'a pas hésité à sortie des sentiers battus en proposant 2 articles sur le CEFEO en 2 numéros (et en plus, on n'y parle pas de Bruno ou des paras )

Sinon, pour le probleme des articles qui se chevauchent, il y a encore l'exemple ce mois-ci avec avec Tank Zone et ses articles sur "l'Allemagne, usine à panzer" et TnT et son article sur "la Panzerwaffe de 39 à 45", mais c'est vrai que le sujet n'est peut-etre pas inépuisable

[Jumbo]

Pour changer un peu, à quand un grand sujet de fond sur la fabrication des Morane 406 et de Dewoitine 520, çà nous changerait un peu des usines de FW190 et autres Me 109...
Mais comme abordé dans un autre post, l'armée française de 40 ne fait pas vendre. La wehrmacht si!

si l'Armée Française de 1940 ne fait pas vendre pourquoi Histoire & Collections a t'il converti une revue du groupe en un magazine totalement consacré cette thématique...
Ce n'est certainement pas les panzer-trucbidule-machin et les uaff N' SS qui me font acheter les magazines, tout le contraire celà aurait tendance à me faire fuir.

concernant le coût de l'iconographie, je confirme les propos de Vincent : Mis à part les photos de l'US Nara et des archives nationales du Canada, tout est payant et au prix fort... Le plus scandaleux est le cas du Bundesarchiv, mais cette analyse n'engage que moi. Lorsque l'on voit que l'allemagne a précipité le monde dans un conflit de six ans sur le continent européen et africain et continue de recevoir de l'argent de manière indirecte, la moindre des choses était de décréter la gratuité de ses archives, d'un strict plan moral c'eût été un minimum. Les archives anglaises de l'IWM sont hors de prix, celles de l'ECPA ne valent pas mieux.

Les Nord-Américains ont une approche particulière et plutôt juste. S'agissant d'oeuvre d'Etat (photos, cartographie par exemple) ils considèrent qu'elle a déjà été payée par le contribuable, donc qu'elle peut être mise à sa disposition gratuitement...

En cela le citoyen est au coeur du système et peut tirer parti de ce qui "en quelque sorte" lui appartient ! Une pratique dont les services des Etats européens seraient bien venus de s'inspirer.

J'y ajoute, s'agissant de photos de guerre, que les familles ont également payées parfois le prix fort dans les conflits pour lesquels la conscription a été de mise... Raison supplémentaire de considérer les documents comme partie intégrante du patrimoine des citoyens et donc de leur libre accès...

SK

A sujet des photos WW2 !
suite à mon experience d'auteur et d'éditeur
je vous fait un petit Topo pour les photos WW2

France = ECPAD
achat d'une photo 13x18 retirage d'après négatif = 4 euros
droit de publication = 20 euros (voir plus si la photo est pleine page et encore + en couve = 200 euros)

Agences privées de photos de Paris
en moyenne 120 euros par photos (droit inclus)

SHD Vincennes
idem ECPAD (mais faut passer pour un photographe pour la repro - pas de scan)

Belgique = SOMA CEGES
idem ECPAD mais pas de tirage images scannées et envoyées par mail ou CD

Allemagne = Bundesarchiv
Idem ECPAD (tirage en + à retourner après usage)

USA = NARA etc
Gratuit mais faut se deplacer sur place pour scanner
Payant parfois tout depend du fond photographique
et dans tout les cas comme le voyage est cher faut payer pour la recherche par des boites privées

GB = IWM & Keel
Très cher !!!!!!!!!!!

cordialement
AC