Pour nous en tenir au sujet et au dialogue, je ferai juste un petit rappel à l'usage de ceux qui prennent les choses en route. Nicolas m'applique un vouvoiement-sanction, amusant au début, mais inadmissible à la longue; d'autre part et surtout (et je crois que cela va dans le sens des intérêts du visiteur novice, donc du fil tout entier), il manque de sa part, pour que le jeu soit égal, UN message clair et synthétique exposant sa thèse historique en tenant compte de toutes les pièces et en justifiant scientifiquement de privilégier celles qui coïncident avec le récit traditionnel. Je m'abstiens donc en principe d'un dialogue direct avec lui, ce qui ne veut pas dire que je ne le lise pas... et je pense aussi que cette attitude a un mérite dans la survie du fil... tiendrait-elle à un fil !
Par ailleurs, mes journées ont 24h, mes semaines 7 jours, deux en général sur l'année sont consacrées à des recherches à l'étranger, dont l'exploitation s'étale sur toutes les autres (semaines), alors patience ! J'ai horreur de la rétention d'information, jamais rien sous le coude en 20 ans de publication, juste les délais incompressibles de celle-ci -parfois allongés par des caprices d'éditeurs mais ici je suis mon maître.
La présomption d'honnêteté est une règle absolue dans le présent exercice et je suis heureux qu'elle vienne d'être rappelée avec force. On peut s'accuser de négliger un pan du réel mais non de le faire de mauvaise foi, en raison de la capacité d'auto-aveuglement de celui qui croit à une thèse dans un domaine quelconque, et du fait qu'on ne vit pas avec lui (en principe ! avec les pseudos et le vague des profils, allez savoir !), et encore moins dans sa tête. Et puis il y a tous les contacts privés, on se soutient, on s'encourage à tenir bon, parfois pour une bonne cause et parfois non. Bref, il y a assez de choses improuvables en histoire, sans en rajouter avec l'histoire immédiate de nos échanges ! Le fait historique, comment il est établi : il n'y a pas à sortir de ce cercle déjà fort riche.
Donc pour en venir à lui, l'arrivée de Himmler et de ses deux gardes du corps au camp "O31" dirigé par Selvester s'étale désormais de "tôt le 23" à 18h 40, ce qui me fait soupçonner avec de bons arguments un resserrement, très militaire (et non nécessairement "comploteur"), des horaires dans leur partie finale; et, j'ajoute, essentiellement en amont : dans la doc écrite d'époque, le décès vers 23h est universel. Cependant les témoignages respectifs de Selvester et de Murphy en 1963 et 1964 parlent tous deux de "minuit", l'un pour le départ du camp, l'autre pour le décès, et cela laisse ouverte la piste d'un resserrement, plus léger, vers l'aval.
Il va sans dire que si on a demandé au capitaine de retarder, sur le papier, l'heure de la prise en charge, il n'a pas pu caser tous les actes qu'il dit avoir faits dans son témoignage (fouillé, précis, sous le contrôle du ministère -mais par lettre uniquement semble-t-il) de 1963. Les deux textes (ce témoignage et son journal) sont d'autre part tellement contradictoires que là nous sommes bien forcés de mettre en doute son honnêteté; j'ai tendance (pour les raisons ci-dessus et bien d'autres, déjà exposées) à choisir le texte de 63, et donc à penser que le texte de 45 est fait sous la dictée et au nom de la discipline. Mais je conçois très bien qu'on puisse prendre le texte de 45 au premier degré et en inférer qu'il n'a fait aucune fouille sérieuse avant l'arrivée de Murphy.
Attention cependant : ma récolte de Toussaint 2008 a des allures de pêche miraculeuse pour mes contradicteurs... un peu trop miraculeuse. D'ailleurs, en se jetant dessus, ils risquent de donner à penser que ce qu'ils racontaient auparavant, sur la grande vraisemblance du stationnement de l'ampoule en bouche pendant 9 heures, ne les convainc plus tout à fait aujourd'hui
!