tietie007 a écrit:Combien l'armée polonaise possède-t-elle de chars ? Soyons un peu sérieux, la Pologne a une armée modèle 1ere guerre mondiale et elle aurait pu difficilement menacer l'URSS ...même si les rapports polono-soviétique n'étaient évidemment pas bons, ce qui poussa, d'ailleurs, le régime des Colonels à concrétiser un pacte de non-agression avec l'Allemagne nazie, en 1934, les polonais, comme les franco-anglais, craignant plus les soviétiques que les nazis. Mais Staline ne tenait guère dans son coeur le peuple polonais et le Parti Communiste Polonais fut assez méchamment purgé, étant le seul parti membre de la IIIe Internationale à être dissous, en 1938 !
[align=justify]L'amée polonaise une armée de la PGM? Tactiquement, le front de l'est en 1914-18 a été caractérisé par une plus grande mobilité, l'expérience polonaise, et en particulier celle issue de la guerre contre les Rouges est très différente de la guerre des tranchées, en tout cas elle lui ajoute une dimension de défense mobile caractéristique. Ainsi en 1939, la Pologne est dotée de 1200 canons Bofors, le nec-plus-ultra en matière d'antichar.
Nombre de blindés? La Pologne aligne moins de 900 blindés dont environ 150 sont dotés d'un armement convenable. En face, l'Allemagne en aligne environ 3000, dont moins de 500 dotés d'un armement convenable, parmi ces 500 notons que presque la moitié est composée d'engins tchèques... L'URSS aligne environ 5000 blindés dans cette campagne.
Ce qui fait la défaite polonaise, c'est moins son équipement et sa préparation que la pusillanimité de ses alliés et l'habileté (diplomatique et militaire) de ses ennemis. L'armée polonaise de 1939 est, en regard des possibilités de son industrie et de sa démographie, une armée puissante, entourée, il est vrai, de deux voisins plus puissants, mais dont la menace eût pu être contenue dans le cadre d'un réseau d'alliances efficace tel que celui qui avait vu le jour après la première guerre.
La menace polonaise perçue par la Russie? Il est de bon ton de sourire du fait que l'URSS ait pu se sentir menacée par ses voisins. Il est cependant intéressant de noter le traumatisme engendré par l'intervention étrangère pendant la guerre civile. Allemands (brièvement), Français, Anglais, Américains et Japonais ont tous voulu tirer parti des opportunités de la dislocation de l'empire russe et ont tous maintenu une présence militaire sur son territoire. Des pays comme la Finlande, la Pologne, les états baltes ou la Roumanie se sont construits à ses frontières dans un esprit radicalement hostile à l'URSS.
tietie007 a écrit:Mais comment considérer vous l'invasion de l'Est de la Pologne par les russes ? Serait-ce une guerre de libération, Carlo ? Ou la conséquence des Protocoles secrets liés au Pacte germano-soviétique ?
La campagne de Pologne, une guerre de libération? L'histoire est traversée de contradictions. A priori, je ne considère pas la campagne de Pologne comme une guerre de libération, mais qu'on puisse la considérer ainsi ne me trouble pas outre mesure, il est possible que certains aient pu légitimement la voir ainsi. Dans la pire propagande il peut y avoir un point de vue. Je peux voir aussi cette campagne comme un coup de poignard dans le dos, tout est question d'analyse. Je pense qu'il faut aborder l'histoire dans sa complexité, ainsi la campagne de Pologne, rendue possible dans cette forme par le pacte germano-soviétique, est vue par les Polonais comme un coup dans le dos, en même temps la "traîtrise" des Russes est à relativiser au regard des relations soviéto-polonaise. Est-ce une guerre de libération? Peut-être aux yeux de certains Biélorusses et de communistes...
Pour l'URSS, cette offensive s'inscrit, à mon avis, dans le cadre, défensif, d'une attaque par les pays "impérialistes". Cette perception de l'hostilité extérieure n'est pas un signe de paranoïa, mais bien une réalité, même si cette réalité ne prend pas nécessairement la forme d'une guerre directe et si elle est manipulée par la propagande du régime.
La Finlande n'est pas une menace pour l'URSS, mais en cas d'attaque peut-elle être sûre de l'efficacité de la neutralité de la Finlande, dangereuse tête de pont vers Leningrad deuxième ville du pays? Soit qu'elle s'allie avec l'agresseur (comme en 1941), soit qu'elle soit envahie par celui-ci (comme les P.-B. ou la Belgique), elle présente, sur les flancs de la Russie, un vrai problème pour sa défense. Ce qui ne signifie nullement que je trouve légitime l'attaque contre la Finlande, je ne cherche pas à prendre position ou à distribuer les bons points, juste à comprendre les réactions des uns et des autres.