Post Numéro: 28 de Mimile 24 Juil 2008, 15:44
LES CONCESSIONS D'ANTOINE REDIER
(Un auteur anti-nazi)
Elle est extraite d'un livre d'Antoine Redier.
Conservateur,patriote et germanophobe,A.Redier prévoyait que la honteuse paix de 1919 engendrerait des catastrophes.
Dans les années 30,il fit paraitre(chez Alexis Redier) un ouvrage intitulé:
La tragédie du Danube ,dans lequel il dénonçait le traitement qu'avait subi l'Autriche-Hongrie depuis 1919....
En 1937,il publia chez Flammarion un autre ouvrage:
Les Allemands dans nos maisons
Son objectif était de mettre en garde les Français car, prétendait-il,l'Allemagne hitlérienne" s'apprêt(ait),avec une fureur accrue à revenir dans nos maisons,pour s'y vautrer comme naguère sans doute,mais avec le ferme dessein cette fois de les abattre après usage,de les faire sauter ou brûler toutes puis d'emporter nos meubles et nous-mêmes par derrière,mains enchaînéees,corde au cou"(p.6).
On le voit,l'auteur n'aimait pas l'Allemagne et encore moins le IIIè Reich.
Mais il estimait qu'il fallait connaître son ennemi,donc en premier lieu Hitler....
Voilà pourquoi A.Redier avait pris la peine,pour rédiger son étude,de lire Mein Kampf avec attention...
Mauvaise foi de l'auteur lorsqu'il s'agit de démontrer que Hitler voulait anéantir la France.
Naturellement,les passages anti-français et le racisme pro-allemand développés dans l'ouvrage de Hitler avaient renforcé son opinion selon laquelle les nationaux-socialistes étaient des gros méchants dont l'objectif principal était de conquérir le monde, ce qui impliquait,en premier lieu,de détruire la France.
L'auteur,en cela,était de mauvaise foi.Tout d'abord,il trahissait gravement la pensée d'Hitler...
A la page 24 de son livre,par exemple,A.Redier affirmait que,selon Hitler,la tâche consist(ait),pour les fils de la grande allemagne,mère de toute vie"( p.652) à devenir un jour les maîtres de la terre (p.686).
L'auteur avait certes cité textuellement deux passages de MeinKampf,mais il les avait retirés de leur contexte.
L'extrait de la page 686 avait été détaché de la conclusion du livre,une conclusion en 26 lignes,donc forcément très réductrice .
De plus,la phrase complète était la suivante:
"Un Etat qui,à une époque de contamination des races,veille jalousement à la conservation des meilleurs éléments de la sienne,doit devenir un jour maitre de la terre."
Or,pour bien comprendre cette phrase,il est nécessaire de se reporter à la page 400 de Mein Kampf,lorsque l'auteur écrivait:
"Mais il est à craindre que l'homme,une fois aveuglé,ne continue à abattre les barrières qui séparent les races,jusqu'à ce que ce soit définitivement perdu ce qu'il y avait de meilleur en lui.Il ne restera alors qu'une sorte de bouillie unitaire dont les fameux réformateurs que nous entendons aujourd'hui font leur idéal mais ce mélange informe signifierait la mort de tout idéal en ce monde.
Je le reconnais:on pourrait ainsi former un grand troupeau,on pourrait fabriquer par cette pot-bouille un animal grégaire,mais d'un semblable mélange ne sortira jamais un homme qui soit un pilier de la civilisation ou mieux encore un fondateur et créateur de civilisation...
On pourrait estimer alors que l'humanité a failli à sa mission.
Un Etat raciste doit donc,avant tout,faire sortir le mariage de l'abaissement où l'a plongé une continuelle adultération de la race et lui rendre la sainteté d'une
institution,destinée à créer des êtres à l'image du Seigneur et non des monstres qui tiennent de milieu entre l'homme et le singe." *
*(Voy.A.Hitler,Mein Kampf( Nouvelle Editions Latines,conforme à l'édition française de 1934,p.400)
La pensée de Hitler était claire: il prétendait que,par suite du métissage,
le monde était promis à la déchéance.
Dès lors,seul resterait capable de sauver la civilisation(donc,finalement de diriger),l'Etat qui aurait su préserver les meilleurs éléments de son peuple.
La mission qu'en 1924 Hitler assignait à son peuple n'était donc pas la destruction des autres,mais la préservation de soi en vue du sauvetage de la civilisation....
Quant au passage de la page 652,le voici remis dans son contexte:
"le droit au sol et à la terre peut devenir un devoir,lorsqu'un grand peuple parait voué à la ruine,à défaut d'extension.Et tout particulièrement quand il ne s'agit pas d'un quelconque petit peuple nègre,mais de l'Allemagne,mère de toute vie,mère de toute la civilisation actuelle.
L'Allemagne sera une puissance mondiale,ou bien elle ne sera pas.
Mais pour devenir une puissance mondiale,elle a besoin de cette grandeur territoriale qui lui donnera,dans le présent,l'importance nécessaire et qui donnera
à ses citoyens les moyens d'exister" (p.652 )
Et d'affirmer que: "les Allemands devaient se procurer des terres,en pensant "d'abord qu'à la Russie et aux pays limitrophes qui en dépendent",surtout qu'ils étaient alors livrés au bolchevisme,cette peste politique"(p.653)
On le voit sans vouloir faire d'apologie,juste à analyser les textes dans leur contexte:
1) Hitler, lorsqu'il développait ses idées,parlait de l'Allemagne qui devait devenir une puissance mondiale et pas la puissance souveraine du monde, comme par hasard,A.Redier avait omis cette phrase capitale ...
2) Hitler ne souhaitait nullement agrandir son pays aux dépens de la France.
Certes,à cette époque(1923-1924),connaissant la politique française à
l'encontre de l'Allemagne,il nourrissait des sentiments très hostiles envers le voisin d'outre Rhin.
Mais dix ans plus tard,la situation avait déjà évolué.
Une première preuve fut donnée en septembre 1934:le 3 de ce mois,
profitant du 7ème Congrès internationale de la Route qui,cette année-là,
se tenait en Allemagne(la décision avait été prise avant l'arrivée d'Hitler
au pouvoir), Rudolf Hess monta à la tribune et acheva son discours
en lançant: "Puisse le fait que le congrès de la Route ne célèbre pas son
25ème anniversaire en France,le pays historique de la construction des
routes,mais en Allemagne,ètre de bon augure pour la réconciliation des
deux nations." *
*(Voy.Le Matin,4 septembre 1934,p.3)
Une population allemande qui respecte la France.
Quelques jours plus tard,se déroula le deuxième Congrès de Nuremberg,dont la date coïncidait avec la victoire française de la Marne.Le correspondant du Matin,Philippe Barrès,qui couvrait l'évènement écrivit:
"Le Journal de Francfort publie ce matin un historique des combats des
premiers jours de septembre 1914 où une part magnifique est faite au courage de nos soldats et à la stratégie de Joffre.
Après les revues de ce matin,nous avons parlé de ces souvenirs avec quelques chefs nationaux-socialistes,les uns anciens combattants et les autres plus jeunes.
Outre les qualités des chefs et des soldats français,qualités qu'ils ne nient pas,ce qui émeut ces hitlériens,c'est toute l'action de Joffre pour redresser ses cadres." *
*(Voy.Le Matin,7septembre 1934,p.3)
Etat-ce là l'état d'esprit d'un pays qui aspire à prendre sa revanche en écrasant l'ennemi d'hier? Assurément non.
Un peuple qui se contente de savourer le bonheur retrouvé.
L'ambiance à ce congrès trahissait l'état d'esprit d'un peuple uniquement joyeux d'avoir retrouvé l'espoir,après 20 ans de cauchemar.
On n'y voyait aucun débordement.
Après avoir parcouru les rues de Nuremberg,être entré dans des bars,le
correspondant du Matin racontait:
"Je suis descendu dans une cave où l'on entendait des violons.
C'était un café chantant.Une foule de nazis écoutait un trio d'enfants "prodiges" qui faisait un petit concert.
Les traits de ces jeunes acteurs,leurs longs yeux,la précocité même
de leurs dons ne laissait guère de doute sur leur race.C'étaient des enfants juifs.
La petite fille,très bien douée,recevait beaucoup d'applaudissement et mème quelque argent quand elle fit la quête.
Dehors,on continuait d'entendre les trombones et les pas des partisans.
A mesure que vient le soir,la ville prend un indéniable charme.
A toutes les fenètres des visages,dans toutes les guinguettes des musiques et des chants..
On danse ici et là..
A toutes les devantures,Hitler ou quelque chose de lui apparait.
L'étranger circule dans tout cela sans difficulté.Parfois,des gens l'observent, discutent sur sa nationalité probable,mais personne ne l'inquiète."( Id.)
Trois jours plus tard,l'envoyé spécial eut la chance d'être dans la voiture qui suivait immédiatement celle d'Hitler..Il raconte:
"Je crois n'avoir jamais rien vu de pareil.
Sur huit kilomètres de campagne et de rues,le déchainement ininterrompu des clameurs populaires,des acclamations,des rires et des larmes.L'unanimité des femmes et des hommes,des vieillards et des enfants...
Un prodigieux mélange de sentiments nobles,de dévouement et d'hystérie...
Et Hitler,au milieu de tout cela,debout dans sa voiture,saluant et souriant." *
*(Voy.Le Matin,10 septembre 1934,p.1)