Post Numéro: 2 de Igor 16 Juin 2004, 11:28
Avec un peu de retard, suite et fin de l'article:
LA CONTRE-OFFENSIVE BRITANNIQUE :
Durant le mois de novembre, le général Wavell et son adjoint le général O’Connor élaborent un plan pour chasser les Italiens d’Egypte. Grâce à des patrouilles et à une reconnaissance aérienne, ils décident d’attaquer à Sidi-Barrani, ce qui permettrait de tomber sur les arrières du premier échelon des troupes italiennes. Ils disposent pour cela de 36 000 hommes qui forment le XIIIe corps, avec la 7e DB, la 6e DI australienne et la 4e DI hindoue. De leur côté, les Italiens ont 80 000 hommes, toujours faiblement armés et avec seulement 22 chars M11/39. Alors qu’en face la 7e DB aligne 275 blindés ( soit 10 pour 1). Du 6 au 9 décembre, la 4e DIH et la 7e DB parcourent 120 kilomètres afin de se placer en position. Leur mouvement a été repéré par le colonel Vittorio Revettra qui commande l’aviation de chasse italienne. Il prévient immédiatement le maréchal Graziani, mais celui-ci ne juge pas utile d’en informer les commandants d’unité.
Le 9 décembre à 7h15 les Britanniques lancent donc l’opération Compass. Ils attaquent d’abord Nibeiwa où se trouve le groupement blindé du général Maletti. La surprise est complète et le combat inégal. Le général italien est tué aux cours des affrontements. A 9 heures tout est fini et Nibeiwa est tombé. Les 1ère et 2ème division libyenne sont à leur tour anéanties les 3 jours suivants. Au soir du 11 décembre le premier échelon italien n’existe plus. Le même jour Graziani ordonne aux troupes du second échelon de se replier vers Solloum. La division « Cyrene » parvient à se dégager sans trop de dégâts, mais l’autre unité, la division « Catanzaro », est surprise en plein mouvement par la 7e DB et subit de très lourdes pertes. De son côté la division fasciste « 3 Janvier », après avoir subi un bombardement naval, se retire à son tour après avoir du sacrifier plusieurs bataillons. Le 13 décembre, en 5 jours de combat, les Italiens ont perdu plusieurs grandes unités et 38 000 hommes mis hors de combat.
Le lendemain les troupes britanniques franchissent la frontière libyenne et encerclent la place forte de Bardia, avec la 7e DB et la 6e DI australienne. La position est défendue par le XXIIIe corps d’armée du général Annibale Bergonzoli. Il dispose de 45 000 hommes, de 430 canons périmés et de 128 tankettes L3. Il faut y ajouter une ceinture fortifiée composée de barbelés, casemates et mines. Le 3 janvier 1941 les Britanniques passent à l’attaque, précédés par un bombardement aérien. A midi les positions sont enfoncées sur 11 kilomètres de large et 3 kilomètres de long. A cela s’ajoute un bombardement naval ( avec notamment 3 cuirassés). La situation devient vite désespérée pour les Italiens. Le 5 janvier au soir, Bardia est tombée et 40 000 hommes se sont rendus. Une nouvelle étape commence.
L’ INVASION DE LA CYRENAIQUE :
La stratégie du général O’Connor est la suivante : rattraper les Italiens qui se replient en catastrophe vers la Tripolitaine à l’est. Ils ont enfin reçu des renforts avec l’arrivée de la brigade blindée du général Babini, composée de 70 chars M13/40. Un premier combat l’oppose le 24 janvier à la 7ème DB qui aligne 80 Crusader. Malgré la supériorité britannique, Babini et ses hommes parviennent à échapper à l’encerclement, après avoir perdu 9 blindés ( contre 6 pour l’ennemi). O’Connor est furieux et il ordonne à la 7ème DB de foncer dans le désert afin de couper la retraite aux Italiens, qui eux utilisent la route côtière. Le 5 février à midi, après avoir parcouru 240 kilomètres, les 130 blindés arrivent à Beda-Fomm avant les Italiens. Ces derniers apparaissent le même jour une demi-heure plus tard. Le piège a donc parfaitement fonctionné. Bien que surpris, les soldats du Duce tentent de forcer le passage le lendemain. Les blindés de Babini passent à l’attaque mais échouent malgré de durs combats ; 53 sont détruits en deux jours ce qui fait que la brigade est quasiment anéantie.
De son côté la 6ème DI australienne n’est pas restée inactive. Le 24 janvier elle attaque la position de Derna. Elle presse ensuite les Italiens en retraite vers Beda-Fomm. Avant cela elle doit s’emparer de la ville de Benghazi. Celle-ci est défendue par deux bataillons parachutistes, qui doivent donc faire face à une division entière. Ces deux unités d’élite doivent couvrir la retraite de la Xème Armée. Le colonel Freri décide alors de mettre au point une nouvelle tactique. En première ligne les paras sont placés dans des trous individuels, tandis que cent mètres en arrière des pièces antichars sont camouflées. Les paras doivent donc laisser passer les chars d’accompagnement et s’en prendre à l’infanterie qui les suit. Cette tactique fonctionne à merveille. En effet lors du premier assaut le 6 février 18 chars sont détruits et 215 Australiens sont tués ou blessés. La seconde attaque est de nouveau un échec avec 13 autres blindés mis hors de combat. Durant deux jours 1 600 Italiens tiennent tête à 13 000 Australiens. Les deux bataillons paras ont lutté jusqu’au bout et sont quasiment anéantis.
BILAN :
La résistance italienne a cessé en Cyrénaïque lorsque les Britanniques arrivent à El Agheila le 9 février 1941. En deux mois les troupes de O’Connor ont parcouru 850 km, fait 130 000 prisonniers, capturé ou détruit 400 chars et 900 véhicules. La Xème Armée italienne est anéantie, bien que les soldats transalpins se soient battus avec bravoure et courage. Mais à cause d’un armement désuet et d’un manque de mobilité, ils n’ont pu faire face aux forces mécanisées britanniques. Néanmoins des combats ont toujours lieu dans le sud de la Cyrénaïque, à l’oasis de Djaraboub. La garnison italienne comprend 1 300 Sahariani, des troupes méharistes. Elles réussissent pendant 3 mois à repousser les attaques des 10 000 hommes d’une brigade. Commandés par le lieutenant-colonel Castagna, bien équipés en armement lourd, les Italiens opposent une résistance acharnée. Ils font face à de nombreux assauts et à plusieurs raids de la RAF. Ils ne se rendent que le 20 mars 1941 après épuisement total des vivres, de l’eau et des munitions. Quatre-cent Sahariani ont été tués tandis que les survivants ont droit aux honneurs de la guerre.
A la mi-février le rapport de forces commence à s’inverser. En effet les troupes britanniques doivent s’arrêter car leurs lignes de communication sont très allongées. La 7ème DB ne compte plus que 60 chars sur 275 au départ. D’autre part le 14 février des renforts débarquent à Tripoli : la division blindée « Ariete » et la division motorisée « Trieste », ainsi que le général Rommel qui arrive avec la 15ème Panzerdivision et la 5ème division légère. Enfin à la suite de l’invasion de la Grèce, Churchill décide de retirer 2 divisions de Libye. La contre-offensive de l’Axe est lancée le 24 mars …
source: LORMIER Dominique, Les guerres de Mussolini, Grancher
Dictionnaire de la SGM, article de P. Gourmen