Post Numéro: 7 de Albert 13 Mai 2008, 20:22
Eh bien bonsoir à tous et à toutes peut-être. Je suis vraiment ravi d'être avec vous ce soir pour répondre à toutes vos questions...
Alors sans plus attendre je reviens sur les questions qui m'ont déjà été posées.
A propos du turn over au sein du commando Kieffer durant la première partie du conflit.
Ce turn over est du à l'inactivité du groupe Kieffer constitué en compagnie depuis pourant janvier 1942. Or en janvier 1943, aucune affectation précise ne lui a été donnée. Il va falloir attendre le raid de Dieppe du mois d'août pour voir 15 Français engagés enfin dans un raid. Des volontaires réunis depuis juillet 40 puis le groupe Trépel venu de l'armée de Terre qui arrive en 1942, ne se sont pas engagés pour s'entrâiner encore et encore. Beuacoup donc , Kieffer parle d'une quinzaine d'hommes, ont quitté le commando entre janvier 42 et janvier 43. pour les para, le BCRA, le SOE, ou retour à l'unité d'origine, voire la marine marchande FNFL.
Pour la position du général de Gaulle vis à vis du commando Kieffer.
Effectivement de Gaulle n'a pas apprécié qu'une unité française soit mise au service de l'armée britannique, avec entraînement en Grande Bretagne, formateurs anglais, ordres donné en anglais, notes et brevets de comandos délivrés par les Anglais. Il les a bien passé en revue le 14 juillet 1942, mais c'est tout. C'est Giraud qui ira les voir à Londres un an plus tard et l'Amiral D'Argenlieu qui ira les voir en normandie durant l'été 44 alors que de Gaulle est quand même venu à Bayeux dans le même temps. Bref pas de grand amour entre de Gaulle et les commandos de Kieffer. D'autant plus que c'est Muselier, premier commandant des FNFL qui a permis sur la demande expresse de Kieffer la création de cette unité. Et quand on connaît l'état des relations entre Muselier et de Gaulle et la fin de de cette relation (l'éviction de Muselier pour placer l'Amiral Auboyneau), il ne faut pas être surpris par le dédain du Général pour le groupe Kieffer.
La viste du général Giraud aux commando Kieffer.
Ce que je sais c'est que lors du défilé du 14 juillet 43, certains hommes ont décidé de ne pas venir défiler. Certains ont été punis, mais ils préféraient être punis plutôt que d'être passés en revue par Giraud qui pour beaucoup représentait Vichy, pour faire court.
Les rapports entre le bataillon et l'Etat Major des FNFL à LOndres.
D'après les rapports et les notes d'archives, les rapports sont plutôt bons. Kieffer dont l'unité dépend administrativement des FNFFL à LOndres rend compte régulièrement de l'activité et du moral de ses hommes. Les FNFL sont plutôt réceptifs. Les seuls problèmes que l'on retrouve dans les archives sont les problèmes de recrutement de personnels et notamment de cadres officeirs et sous-off, les problème de promotions, de décoration. ET du temps où Kieffer avait en charge l'instruction du 3e bataillon Basque en formation avant sa dissolution en mars 1942, beaucoup de problèmes entre Kieffer et l'EMFNFL qui a un peu de mal à contrôler l'oficier français et son excès d'autorité semble t'il.
L'unité est complètement coupée des autres unités free french. Elle est entièrement mises à la disposition des Britanniques.
Sur l'après-guerre des commandos en général.
Beaucoup de volontaires de l'épopée 1940-1945 ont "raccroché" après la guerre, ayant fini leur engagement dans les FNFL (durée de la guerre + 3 mois) pour reprendre leur vie civile, leurs études ou travailler pour nourir leur famille. En 1945, en juillet 146 hommes sont démobilisés, et rapatriés vers la GB, les autres étant en permission ou portés manquant. En novembre 35 officiers, dont Vourch, Chausse, Lavezzi, Hulot, Sénée, Bagot, Mazéas forment l'ossature du 1er BFMC comandé dès lors par LOfi. Ce sont ecs hommes qui vont partir pour le Centre Sirocco en Afrique du NOrd puis pour l'Indochine comme Sénée et Hulot par exemple.
Voilà donc des premières réponses aux questions...