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"Mousse"2 à Kervernen

Répondant à l'appel du Général de Gaulle, des milliers de combattants français se lèvent en Europe et en Afrique. Retrouvez ici la 1ère DFL, la 2ème DB, les FAFL, FNFL... Mais aussi celles et ceux qui ont résisté à l'occupant en entrant dans la clandestinité pour rejoindre le maquis ou les groupes de résistants.
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"Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 08 Avr 2008, 12:36

Il y zavait à Kervernen un autre "Mousse", celui des paras. Coincidence qui n'a rien d'étrange, car dés la formation d'un groupe dés avant la guerre et pour quelque motif que ce soit, la tradition populaire voulait que le plus jeune soit rapidement surnommé "Mousse"
Le plus jeune des parachutiste se trouvait donc avec la compagnie encerclée.Il se bat avec courage mais doit également se replier. Se trouvant cependant dans l'impossibilité de franchior le barrage il grimpe à temps dans un arbre touffu et s'y camoufle Il ne faut absolument pas qu'il bvouge et se fasse repèrer, sinon, c'est pour lui la mort comme pour ces blessés dont il assiste avec horreur à l'achèvement par les sadiques nazis
Le rapport original du resoponsable de la Croix Rouge de Pluméliau certifie ce fait et raconte comment ce parachutiste fut finalement sauvé.
Aprés unelongue attente, l'aprés-midi seulement, les Allemands consentirent que les équipes de la Croix Rouge formés de volontaires pris dans la population voisine, pénétrent sur le terrain pour évacuer les corps des patriotes tués au combat. Une camionnette arrive fort heureusement non loin de l'arbre où plusieurs patriotes ont été achevés
"Mousse", le para se laisse alors choir, est ramassé avec empressement, balancé dans le véhicule. Les autres cadavres encore chauds, mutilés et sanglants viennent s'entasser par dessus lui.
La camionnette revient au bourg, franchissant le barrage ennemi sous l'oeil méfiant des hitlériens. Tous les volontaires de la Croix Rouge avaient risqué leur vie pour arracher ce jeune à une mort certaine.


 

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Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de iwann  Nouveau message 13 Avr 2008, 15:59

Bonjour Roger

Le parachutiste Mousse est Guy PRIGENT, Caporal au 4ème SAS, né le 15/10/1925 à Hanoï (Indochine) et tué au combat de Dien Bien Phu (Nord Vietnam) le 10/04/1954, il était adjudant au 6ème Bataillon Parachutistes Coloniaux

Par contre aucun parachutiste SAS n'a participé au combat de Kervernen

Yves


 

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Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 13 Avr 2008, 17:13

Merci pour la précision Yves. Pour les parachutistes voir ce qu'écrit Roger Le Hyaric dans "Les Patriotes".
As-tu trouvé les noms qui temanquaient pour Kervernen
Que devient ton projet avec un disque externe ?
Amicalement
Roger


 

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Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de iwann  Nouveau message 13 Avr 2008, 18:05

Roger
Concernant Kervernen il me reste une douzaine de patriotes à identifier, mais je dois rencontrer un ancien lieutenant FTP qui était au combat et j'espère qu'il pourra m"aider
Pour mon disque dur externe dès que je suis pret je te contacte
yves


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 27 Juil 2009, 10:45

Tu trouveras ci dessous un dossier sur Kaderven en espèrant que cela peut t'aider.
Bonne chance
Roger

Kadervenn
En 1936, Célestin Lainé crée le Kadervenn qui comprend alors une douzaine de membres. Dans l'esprit de Lainé, c'est l'embryon d'une future armée bretonne. En 1938, les effectifs ont doublé. En 1938, le Kadervern se dote d'un service de renseignement, le « Service Spécial ». C'est ce dernier qui récupère les armes du Gwalarn en 1939. (voir : Débarquement d'armes de Plestin). C'est une unité paramilitaire conçue sur le modèle de l'IRA, comprenant une douzaine de membres environ engagés dans des manœuvres militaires. Cette organisation instruit les nouvelles recrues et participe à des manœuvres dans les Monts d'Arrée en 1937 puis dans les landes de Lanvaux en 1938.
Lu Brezhon
1940
À l'été 1940, Lainé transforme son Kadervenn en « Lu Brezhon ». Lors de l'établissement du Comité National Breton à Pontivy début juillet 1940. Lainé prend à cette occasion de façon officielle possession du château des Rohan, qu'il transforma en caserne pour héberger les premiers membres de sa future légion bretonne (une quarantaine de personnes). Le 24 juillet 1940, le château de Rohan, quartier général de ce Service Spécial est attaqué par la population de Pontivy. Ils abandonnent par la suite ce casernement pour rejoindre le manoir de Ker Riou en Gouezec, près de Pleyben. Leurs actions et leur présence suscitèrent l'hostilité ouverte de la population du bourg. Lainé fut convoqué par Olier Mordrel, pour lui rappeler que sa formation faisait partie du Parti National Breton, et devait en accepter les directives dont la première était de mettre fin au désordre (comportement en pays occupé) et de ramener le calme à Gouezec. Lainé, refusant d'accepter ce contrôle, Mordrel menaça d'abord de réduire son allocation puis coupa les vivres au Service Spécial. Lainé licencia des hommes de troupe, ne conservant que quelques éléments qui se retirèrent avec lui à la Trinité-sur-Mer, pour entreprendre en décembre 1940, une collecte d'armes dans tous le pays breton (avec Bubriad, l'un des principaux animateurs de cette opération).
1941
Organisation
Disposant d'un stock d'armes et d'explosifs que ses lieutenants avaient récupérés dans les hameaux et les bourgs, à la fin de 1940, il commença à tisser, dès le début de 1941 la toile de l'organisation de la future Armée de Libération de la Bretagne. Cette armée disposait d'un "pendall" état-major situé à Rennes. Elle était subdivisée en un certain nombre d'unités de base ou "bodoù", composés chacune de cinq hommes placés sous la direction d'un caporal-chef ou "kentour". A leur tour, 4 "bodou" constituaient un "ker" ayant à sa tête un "kerrenour" ou lieutenant. Une quinzaine de centres de recrutement et d'instruction avaient été répartis en Bretagne : Rennes, Nantes, Quimper, Saint-Brieuc, Vannes, Lannion, Guingamp, Ploërmel, Châteauneuf-du-Faou, Landerneau, Plouguerneau, Landivisiau et Paris, placés sous la responsabilité d'un délégué. Complétant cette infrastructure figuraient aussi un "groupe de sécurité" ("Kevrenn ar Surentez", chargé d'assurer la police et la protection de l'Armée secrète et un tribunal militaire siégeant à Saint-Brieuc, sous la présidence d'un éminent professeur de droit, adepte intransigeant du nationalisme breton. Le rôle de Lainé et de ses lieutenants était simple. Il consistait à donner une instruction militaire, dérivée des règlements des manuels de l'infanterie et de la cavalerie françaises, aux volontaires du prochain soulèvement de la Bretagne. L'utilisation précise et ultra-rapide de commandos s'inspirait de l'enseignement des raids de l'IRA. Tout ceci avait été, dit-on mis au point par le général Lainé, qui politiquement étranger au nationalisme breton, était le frère de Célestin Lainé.
Bagadoù Stourm
Au cours de l'année 1941, la direction du parti charge Célestin Lainé et ses officiers de la Lu Brezhon d'assurer l'instruction militaire de sa milice les Bagadou Stourm, placée sous la direction de Yann Goulet. Au cours de l'année 1941, les cadres du Service Spécial procédèrent une fois par mois, le samedi et le dimanche, dans la plupart des centres de Bretagne à l'entrainement des jeunes recrues nationalistes : cours théoriques - enseignement du morse, étude de la balistique - connaissance des gaz de combat, cours pratique : répétition d'opérations. L'emprise exercée par les cadres de l'organisation de Lainé sur les effectifs des Bagadou Stourm ne devait pas tarder à créer un malaise proche de la subversion. Chef de cette milice, Yann Goulet réagit vigoureusement pour maintenir l'unité du Parti, en rappelant qu'"instruire et diriger sont deux choses différentes", et que dans une école militaire, il n'est pas admissible qu'un maître d'armes s'arroge un pouvoir de commandement". Suivi par Raymond Delaporte, Goulet resta la seule autorité reconnue. A partir de cet instant, les inconditionnels du Service spécial, et les volontaires des Bagadou s'observèrent avec une méfiance évidente (prélude à la scission qui devait aboutir deux ans plus tard à la formation du Bezen Perrot).
En juillet 1941, les Allemands confisquent le stock d'armes récupérées en 1939 et 1940, devant la formation de cette Armée Secrète de la Bretagne Libre.
En 1943, hostile à la politique temporisatrice du P.N.B. de Raymond Delaporte, Célestin Lainé constitue une légion de volontaires séparatistes en uniformes allemands, prête à combattre non seulement les Français, mais aussi les ennemis du Reich, un certain nombre de jeunes garçons du "Bagadou Stourm" s'enrôlèrent spontanément dans les rangs du "Bezen Kadoudal" en demeurant persuadés qu'ils étaient en accord avec leur chef, Yann Goulet. Cette armée ne fut pas reconnue par Raymond Delaporte, qui déclara que "cette armée bretonne" ne pouvait avoir aucune réalité légale étant donné qu'elle n'était composée que de volontaires sans uniforme national et directement engagés dans les forces allemandes.
Bezen Cadoudal
En novembre 1943, il le transforme en Compagnie Bretonne en guerre contre la France sous le nom de Bezen Cadoudal. La moitié des effectifs du Kadervenn (soit une douzaine d'hommes) passeront dans le Bezen Perrot autour de Lainé et basculeront dans la collaboration militaire avec les Allemands.
Bezen Perrot
La double appartenance (Bagadou Stourm, Bezen Cadoudal) est interdite par la direction du PNB. Le 15 décembre 1943, cette milice prend le nom de Bezen Perrot (milice Perrot), en référence à l'abbé Perrot (prêtre tué par la résistance communiste), sur la suggestion d'un de ses leaders Ange Péresse.
Composition
C'est une milice bretonne de collaboration avec le nazisme, créée par Célestin Lainé. On l'appelle aussi La Formation Perrot, Perrot Gruppe, Der bretonische Waffenverband der SS ou Die bretonische SS. Le groupe recrutera 66 personnes de la fin 1943 jusqu'en juillet 1944. L'adjoint de Célestin Lainé est Alan Heusaff. Il y a aussi comme leaders Jean Chanteau (alias Mabinog) et Ange Péresse. Cette organisation cherche à protéger et à défendre les militants politiques et culturels contre la Résistance qui en avait déjà assassiné bon nombre.
Organisation
Les premiers volontaires du Bezen Perrot sont engagés sur le front de Bretagne, depuis le début de l'année 1944. Sur le plan militaire, l'unité dépendant du Hauptscharfuhrer Hans Grimm, dit Lecomte, du Sicherheitsdienst (S.D.) de Rennes. L'Obersturmbannfuhrer Pulmer avait la responsabilité directe des unités qui combattaient les maquis de Bretagne. Les soldats du Bezen Perrot s'enrôlent dans le Sicherheitsdienst sous uniforme allemand. L'action de Bezen Perrot n'a duré que six mois.
Actions
La Milice Perrot aura mission de garder l'immeuble de la Gestapo à Rennes et ses prisonniers, d'attaquer les groupements des FFI et FTP, d'établir des souricières, de préparer des équipes de sabotage et de guérilla devant agir dans les territoires libérés par les alliés.
Action contre la Résistance
En 1944, le groupe est installé à Rennes, caserne du Colombier et participe à des actions contre les maquis de Bretagne. Ces volontaires, encadrés par Ange Péresse et Léon Jasson, portent l’uniforme vert de gris avec la calotte à tête de mort. Pour les forces d’occupation, ils sont la Bretonische Waffenverband der S.S. Au lendemain de la libération de Rennes, la Sécurité militaire établissait des synthèses sur la collaboration. De même, le descendant de l'auteur du Barzaz Breiz ; le capitaine de La Villemarqué, officier de la sécurité militaire à Rennes, rédigea un document sur la génèse du Bezen Perrot, depuis la création du Gwenn-ha-Du.
La fuite
Les principaux protagonistes de l'alliance avec les nazis n'avaient pas attendu la chute finale de l'hitlérisme pour prendre la fuite. Dès juin 1944, certains s'étaient enfuis en Allemagne (ce fut le cas de Fred Moyse qui réussit à se faire naturaliser allemand et qui s'installa plus tard à Francfort. Philippe Aziz, « L'histoire secrète de la Gestapo en Bretagne », paru en 1975, écrira « Pendant toute la journée du 1er Août, Célestin Lainé lance ses lieutenants Ange Péresse et Léon Jasson à la recherche des »gours" du Bezen afin que ceux-ci rejoignent la rue Lesage, centre de rassemblement. Il se rend à deux reprises rue Jules Ferry, au siège de la Gestapo, pour mettre au point avec Pulmer les modalités du repli et organiser les convois et les itinéraires. Le 1er août au soir, un premier contingent de trente membres du Bezen, mélé à un groupe d'employés de la Gestapo, prend la route. Le 2 Août, le reste de la troupe suit. Il y a, outre les autres gours du Bezen, l'imprimeur de « l'Heure bretonne »; Marcel Guieysse, sa femme et leur fille Denise, Mme Peresse et ses enfants; Roparz Hemon, fondateur de l'Institut celtique; Jos Youenou, beau-frère de François Debeauvais ; Françoise Rozec-Andouard, alias Meavenn...) ". Le 3 août 1944, le VIIIe corps d’armée américain entre à Rennes que la Wehrmacht avait évacué plusieurs jours avant. À l’étape de Paris, les désertions se multiplient : certains (comme celui qu’on surnomme Tintin la Mitraille) rejoignent les FTP, d’autres les FFI (Le Bihan...) et quelques uns enfilent discrètement des vêtements civils ...
Durant sa fuite vers l'Allemagne en août 1944, le Bezen Perrot se signale à Troyes par l'exécution sommaire de résistants sortis de leur geôle (Xavier Théophile Mordelet, André Geoffroy, Chevillotte, dit Bleiz). Christian-Joseph Guyonvarch, alias Cadoudal est arrêté à Colombey-les-Deux-Églises, alors qu'il était en fuite avec d'autres membres de l'organisation. (Il sera condamné à 10 ans de travaux forcés à la Libération.)
Célestin Lainé et les reliquats du Bezen Perrot gagnèrent l'Allemagne. Ils ont le choix de travailler dans des usines allemandes, ou de suivre un cours de radio-opérateur au titre de l'Abwehr, ou encore de rejoindre les commandos SS de Otto Skorzeny. La plupart furent arrêtés en tentant de rentrer en France. Lainé vécut clandestinement en Allemagne avant de rejoindre l'Irlande.
Une demi-douzaine de séparatistes furent condamnés à mort et exécutés, à commencer par Vissault de Coetlogon. Celui qui se disait l'apôtre de Sir Roger Casement termina comme supplétif de la Gestapo. On le fusilla le 24 avril 1945. André Geffroy fut également condamné à mort.
Procès
Le cas Bezen Perrot et d'autres cas de collaboration furent traités par la Cour de Justice établie à Rennes en 1944. Ses pouvoirs furent transférés au Tribunal Permanent des Forces Armées à Paris le 1er février 1951 qui était chargée de revoir tous les cas. Parmi une douzaine de bretons exilés en Allemagne de 1946 à 1948, 5 furent condamnés à mort par contumace dont Yann Bourc’hiz.


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 27 Juil 2009, 12:20

Bonjour,
Pour ceux qui ici pourraient s'etonner que Roger ne cite pas ses sources, je tiens a preciser qu'il en est barde pour avoir connu ces evenements a l'epoque et sur le terrain, avoir lu a peu pres tout ce qui a ete publie sur le sujet depuis, notamment les ouvrages de Kristian Hamon avec qui il est en relation privee, et m'avoir aide, pieces en main, a rediger cet article sur le Bezen Perrot :
http://www.histoquiz-contemporain.com/H ... /bezen.htm
Au-dela de ses multiples qualites qui me rendent fier de le connaitre et d'avoir avec lui des relations tres amicales, il presente le defaut d'etre une tete dure bretonne et de n'avoir jamais donne suite a mes appels genre "Roger, cites tes sources !".
:D
Il faut le comprendre. ll n'est pas un plumitif intello comme la plupart des membres de ce forum, dont moi, mais un combattant qui a raccroche en 1946 son fusil et l'a troque ensuite pour un clavier. Quand on tire sur l'ennemi, on ne lui donne pas a l'avance le numero de serie du flingue ni le calibre de la balle...


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 27 Juil 2009, 12:53

Salut Daniel

Laisse ma tête comme elle est, je me sens bien avec. Je vais te faire mentir avec le texte ci dessous sur Kadervern qui est mieux approprié pour répondre à "doussineau"
Amitié à vous tous
Roger



Kervernen

Le matin du 14 juillet, aux premières lueurs de l'aube, éclataient les fusillades de la bataille de Kervenen-en-Pluméliau qui devait durer jusqu'au début de l'après-midi.
Une compagnie entière du 5ème bataillon F.F.I. était encerclée. Par malchance les compagnies les plus proches qui auraient pu porter rapidement secours étaient parties assurer la protection d'un parachutage.
Les sentinelles les plus avancées s'étaient fait surprendre et l'alerte n'était donnée aux maquisards qu'au dernier moment. Ils furent plusieurs à être abattus en sautant des greniers de foins où ils venaient de passer la nuit.

Récit de la bataille pris sur le livre "Les Patriotes" de Roger Le Hyaric :

" Faisant une ronde lors de la nuit à 2 h 30, l'adjudant de sécurité Georges, passant à la 3ème section cantonnée à Kergant fut avisé par l'adjudant chef Gustave, commandant la dite unité, qu'une sentinelle avait entendu du bruit dans un petit sentier attenant au village. Quelque temps auparavant, ce sous officier avait fait effectuer plusieurs patrouilles aux environs pour essayer d'identifier le bruit, mais celles-ci s'avérèrent vaines.
Passant par la suite à la 2ème section, cantonnée à Kervernen, l'adjudant Georges ne remarqua rien d'anormal, toutes les sentinelles étant à leur poste.
L'aube commençait à pointer, la fraîcheur du matin de faisait déjà sentir sur tous les membres engourdis par le sommeil. La nature semblait se réveiller, quend tout à coup, en rentrant de sa tournée, le sous-officier de sécurité Georges put entendre le bruit sec et cinglant d'un coup de feu dans le lointain; 5 heures venaient de sonner.
L'alerte à peine donnée par ce bruit, une vive fusillade retentit de toute part, les sentinelles F.T.P.F. attaquées ripostaient vivement, les boches attaquaient le camp; il fallait se défendre.
La bataille fit aussitôt rage, principalement du côté des 2ème et 3ème sections, c'est-à-dire à Kergant et Kervernen. Une profonde infiltration allemande s'amorça dès le début de la lutte. Nos gars résistèrent farouchement en employant leurs faibles moyens. Les Allemands appuyant leurs attaques par des tirs de mortier et de mitrailleuse à balles incendiaires et dum-dum. Simultanément les 2ème et 3ème sections arrivèrent à décrocher tant bien que mal, pour se replier sur une deuxième ligne de résistance, passant aux abords immédiats des bâtiments habités.
Les boches prévoyant un tel repli attaquèrent alors de toutes parts pour essayer de désarticuler notre système défensif. Le point de convergence de leurs attaques étant l'intérieur et le centre même du camp.
Les hommes de la 1ère section s'étant regroupés, décident de se porter en avant, au secours des 2ème et 3ème sections en difficulté, mais ce mouvement ne peut se traduire en fait, car immédiatement, de vives fusillades leur apprennent qu'ils sont eux-mêmes encerclés. La situation générale de nos unités s'aggravait, empirant de minute en minute. Une décision rapide pouvait seule mettre fin à cette situation. Elle fut prise par la 1ère section qui décida de briser le cercle de feu qui l'entourait en se lançant en avant et réussit en trouvant un point faible, à franchir la ceinture qui l'étouffait.
Aussitôt le cercle franchi, une fois regroupée, la 1ère section revenant à la charge, amorça une manœuvre de diversion sur le revers des troupes ennemies pour permettre aux 2ème et 3ème sections de preofiter d'un moment de trouble de l'adversaire et se dégager aussitôt.
La manœuvre ne réussit qu'à demi, car les moyens employés étaient bien restreints. La 1ère section attira quand même l'attention de l'ennemi qui crut avoir affaire à des forces importantes et fut de ce fait obligé de relâcher son étreinte sur les 2ème et 3ème sections qui profitèrent aussitôt de l'occasion pour mieux s'organiser sur leurs positions.
Il était environ 8 heures du matin et la population aperçut très bien les fusées vertes que les Allemands lançaient pour demander du renfort.
Une heure après, les renforts ennemis arrivèrent simultanément de Baud et Melrand et, avec le gros des effectifs allemands, attaquèrent violemment, mais furent une nouvelle fois repoussés.
Loin du lieu de bataille, sur le terrain de parachutage, la capitaine Bernard entendait très bien le bruit des fusillades et revint en toute hâte avec son unité vers Kervernen.
Ayant réussi à déterminer les positions de l'ennemi, Bernard avec ses hommes attaque vers 11 heures entre Halifat et Port-Arthur (situés sur la route de Baud-Pontivy). Ils rencontrèrent un convoi de plusieurs camions venant de Baud en renfort. L'ennemi mitraillé est obligé de rebrousser chemin après avoir subi de lourdes pertes.
Pendant toute cette bataille, les liaisons fonctionnaient tout de même, le Comité Régional était avisé de la situation, et le commandant Pierre était appelé à prendre des dispositions urgentes pour pallier cet état de choses. Il prit la responsabilité d'envoyer "la Marseillaise", 2ème compagnie du 1er bataillon, commandée par le capitaine Albert, vieux renard du maquis, d'une trempe ety d'une énergie magnifiques, occuper tous les passages du Blavet (écluses et barrages).
Cette mission fut réalisée en un temps record, et les boches attaqués d'un côté par la 1ère section, de l'autre côté sur la route de Pontivy, entre Port-Arthur et Halifat, puis menacés par les attaques venant du Blavet ("La Marseillaise") portant ses coups en avant des écluses, perdirent momentanément l'initiative de la bataille et manifestèrent un certain flottement. N'arrivant pas à briser la résistance de nos vaillants soldats, ils eurent de nouveau recours à l'emploi des fusées vertes pour demander de nouveaux renforts.
Les attaques des différentes unités F.T.P.F. se multipliant sans cesse et allant toujours en s'accentuant arrivèrent à obtenir une efficacité de rupture, telle que celle-ci entièrement réalisée vers les 16 heures par une brèche faite dans le dispositif de la Wermarcht , put être exploitée à fond.
Les unités F.T.P.F. se trouvant entièrement dégagées de l'étau qui les enserrait purent sous la protection de " La Marseillaise", passer le Blavet et se diriger sur le point de repli, au travers des Landes de Bieuzy et des forêts de Quistinic. Pendant toute la durée de la bataille, les habitants des villages avoisinant avaient fermé leurs volets.
La bataille de Kervernen pour les F.T.P.F était pratiquement terminée.
Pour les bandits hitlérienc, elle ne l'était pas encore. La rage de l'ennemi allait maintenant se retourner contre la pauvre population civile. La ferme de Kervernen fut complètement incendiée ainsi que celle de Kergant-Bocart.
La bête nazeie signait son crime.
Une trentaine de nos meilleurs soldats furent tués sur place, en combat, tandis qu'une trentaine d'autres sans armes, faits priosonniers, après avoir été odieusement torturés à Locminé seront assassinés à Kergrist.
Les pertes allemandes très élevées ne purent être évaluées exactement, les boches ayant interdit à la Croix Rouge de pénétrer sur le terrain. Malgré cela, on put estimer le chiffre minimum des pertes ennemies à 130.
La bataille de Kervernen peut être considérée comme un grand combat dans la lutte libératrice de Bretagne. Gloire à ces héros morbihannais, ils ont bien mérité de la Patrie. "

Le recensement fait avec précision a montré qu'il y avait eu exactement 64 patriotes perdus à Kervernen. Leurs noms sont gravés sur le monument commémoratif de Saint-Nicolas-des-Eaux au bord du Blavet en une longue liste qui se termine par des X.
Six héros peut-être originaires comme beaucoup de la région parisienne ou de toute autre région de France, n'ayant jamais été identifiés. Le texte cité confirme et démontre, que si les maquisards décrochaient avec rapidité, jamais ils ne fuyaient.
J'ai déjà raconté sur ce forum l'histoire des deux "Mousses" de Kervernen.

Roger


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 27 Juil 2009, 22:39

Vous trouverez ci dessous un résumé que je baptiserais " Kadervern - Avant, Pendant et Après " que j'ai réalisé à partir du livre " Les Maquisards " de Roger Le Hyaric.
Bonne lecture à tous
Roger

Kervernen (Avant, Pendant et Après)

A propos de la bataille de Kervernen, pour ceux qui ne le sauraient pas, le commandant "Pierre" n'est autre que Roger Le Hyaric lui-même.
Le 18 juin 1944, c'était l'échec prévisible de Saint-Marcel, le courage des hommes ne parvenant pas toujours à compenser l'incapacité des chefs à comprendre la situation.
L'erreur militaire avait cette fois une formidable conclusion positive, le grand E.M. allié reconnaissait la valeur de la tactique des petits maquis F.T.P. et acceptait leur armement, sans exclusive. Une phase nouvelle commençait qui portait la guérilla à un niveau supérieur.
Le maquis de Saffré en Loire Inférieure a été pareillement anéanti le 28 juin suivant.
L'E.M. Allié commétait l'imprudence de vouloir organiser ces maquis mobilisateurs départementaux.
Mais ces défaites imputables à une incompréhension totale de la tactique de guérilla chez les militaires de carrière n'a pas trop entamé le mordant des F.F.I. – F.T.P.

C'est tout à fait par hasard qu'un jour "Pierre" est tombé sur le major anglais Smith. Ce matin là le maquisard entendit parler d'un parachutage de quelques hommes seulement, tombés dans une lande pas trop loin de Malvoisin. Intrigué, il était parti se rendre compte, et à un moment pour se réchauffer, car l'aube était humide et fraîche, il était entré dans la pièce commune d'une toute petite ferme, sur la terre batue de laquelle s'agitait un grand diable d'Anglais. L'Anglais ne l'ayant pas remarqué, le F.T.P. n'avait rien dit se contentant d'obser ver cet olibrius qui voulait se faire cuire des œufs.
La présence de ce gars là faisait se poser bien des questions à notre chef F.T.P. qui en reçut les réponses en début d'après midi. Le Major était reçu à bras ouvert, logé même à Kérustène au P.C. de Libé-Nord et ce devait être le responsable pour les parachutages pour la Bretagne. Alors "Pierre" fonça pour l'inviter au nom des F.T.P. et Smith lui répondit :
- " Ce soir, je viens avec vous "
Il devait rester avec les FTP jusqu'au 13 juillet à Hénon dans les Côtes du Nord.
L'orientation générale du F.N. était : toujours s'unir le plus largement possible pour sans cesse agir, pour cela, s'armer encore, toujours et mieux pour pourchasser le boche jusqu'à l'hallali. Pour cela les patriotes maquisards F.T.P. n'avaient pas besoin de longs discours pour prendre des initiatives.
La décision prise était que l'E.M. régional se transforme pour être apte sur place à recevoir le plus d'armes possibles, pour ensuite veiller à étendre leur répartition afin d'améliorer les possibilités combatives au maximum d'unités de maquis sachant conserver leur dispersion.
"Thierry" était donc confirmé comme principal responsable, c'est-à-dire C.E., tandis que "Pierre" assumerait les fonctions de C.O. (Chef aux Opérations), le C.T. "Gérard" ayant aussi la tâche particulière de pouvoir joindre Courtois, nommé Chef Régional, mais avec qui la prise de contact n'était pas si facile. "Max" conservait la fonction d'adjoint au C.M.I.R. (Comité Militaire Inter Régional), de plus, "Thierry" était subdivisionnaire F.F.I. adjoint, c'est-à-dire qu'ils avaient en principe la charge de régler les problèmes des E.M.F.F.I. des quatre départements, ce qu'ils ne firent qu'imparfaitement, le commandement des F.T.P., à l'offensive sur toute la Bretagne, suffisant à leur bonheur.
Accompagné du Major Anglais, l'E.M. régional des F.T.P. décrochait de nuit de Malvoisin pour rejoindre Coët-Bigot en Saint-Tucdual, à une vingtaine de kilomètres à travers champ. Une telle distance de nuit, à travers l'infinie succession des landes bretonnes, dans l'écheveau des chemins creux, équivaut à une pérégrination nocturne des plus dangereuses pour qui sait que l'ennemi est aux aguets aux quatre coins de l'horizon.
Il faut s'imaginer ce que pouvaient être le déplacement de l'E.M. Précédé d'un guide.
"Thierry" et "Pierre" suivaient, accompagnés de "Chantale" et "Christiane" avec Smith qui ne les quittait pas d'une semelle. Les deux agentes de liaison étaient accompagnées de leur vélo pour revenir le lendemain.
A quelle date nos quatre hommes et les deux filles avec toute une cargaison arrivèrent-ils à Ty-Glass ? Faute de carnet de route qui ne pouvait être tenu dans une guerre clandestine, on peut supposer que c'est le 23 juin puisque c'est après leur arrivée que les maquisards apprennent la tragédie de du combat de Guilfosse en Plouray. C'est le 21 juin que les allemands arriveront à cette ferme, mais ce n'est que le 24 qu'ils pilleront le village et ne revinrent que le lendemain 25 pour tout incendier.
Le Front National s'étant déclaré d'accord avec la perspective développée par les jeunes chefs de son organisation militaire, tous ses militants : hommes, femmes, jeunes se dévouaient sans compter pour la réussite de ce plan.
Partout sur le terrain, des hommes du Morbihan, des Côtes du Nord, du Finistère, d'Ille et Vilaine ainsi que de toute la France, n'attendaient que l'armement pour entrer en action.
Une première réponse leur parvint alors qu'ils se trouvaient toujours sur Glomel. Trois parachutages importants leur était accordés à Sainte-Tréphine, Saint-Nicodème et Lamiscat avec pour chacun d'eux, une lettre indicative transmise au poste de radio.
Le problème posé simple dans son énoncé était complexe pour sa solution. Ces trois lieus étaient distants chacun d'un nombre assez important de kilomètres et du moment où les avions vont se faire entendre ils doivent recevoir une réponse avant de lâcher leurs chargements. En chaque endroit de nombreux jeunes encadrés devaient être présents pour s'en occuper.
Dans la nuit du 12 au 13 juillet un télégramme réceptionné dans la nuit disait : "Planquez les armes. Cessez Guérilla". C'est tout au moins ce que prétendaient des officiers français des missions parachutées qui se préparaient à exécuter l'ordre reçu. Déjà dans les premières unités contactées, le doute et l(incompréhension semaient le désarroi. Des responsables s'insurgeaient, d'autres s'inquiétaient, mais tous s'interrogeaient. L'attitude du major Smith restait dubitative.
Une très grande majorité de chefs F.T.P. ne comprenaient pas ce télégramme et décidèrent de ne pas en tenir compte, décision à laquelle "Pierre" se rallia également.
La deuxième réflexion inspirée par la bataille de Kervernen, est des plus amères car elle est la confirmation que les E.M. alliés ont modifié leur attitude par rapport aux maquis du Front National et n'envisage plus du tout de les soutenir. Il semble bien qu'en Bretagne, le moment semblait venu pour freiner l'élan des maquis, comme tentait de le démontrer le télégramme du 12 juillet, ainsi que les réflexions et l'attitude des plus réservées des missions alliées, avec leurs nouvelles tentatives de débaucher les cadres maquisards et leur inertie devant les attaques subies par l'armée du Front National comme "Pierre" en eut la preuve ce 14 juillet 1944.
Après avoir évité de justesse le barrage de Saint-Hilaire, le chef maquisard avait foncé au plus pressé pour obtenir la contre-attaque des maquis les plus proches, l'occupation des passerelles sur le Blavet et des campagnes alentour. La bataille va faire rage toute la journée et par trois fois, l'ennemi devra appeler du renfort. La première fois dès 8 H du matin où des fusées vertes d'appel au secours furent aperçues de loin dans le ciel. Dès lors il fut possible de voir de longues colonnes de camions souvent non bâchés, surchargés de soldats grimpant lentement les longues pentes du Blavet. A cette vue, le responsable maquisard n'eut alors qu'une idée : l'aviation.
Si elle intervenait comme elle l'avait fait deux jours plus tôt dans les Côtes du Nord, elle pouvait faire des dégâts considérables, stopper les renforts, apportant ainsi une aide inestimable aux encerclés.
Sans plus attendre une agente de liaison l'avait conduit sur la commune de Guern joindre le lieutenant de paras D… planqué en rase campagne, à plusieurs kilomètres du bourg, bien protégé par des maquis sur cette région.
Le patriote eut une surprise, le para partageait sa planque avec un capitaine anglais, Fay, dont il apprenait seulement la présence. En réponse à sa demande, l'officier français s'abritait derrière l'autorité de l'Anglais dont le refus était catégorique. Le maquisard insistait, donnait l'exemple précédent avec Smith, mais à chaque argument, le capitaine de renseignement britannique cherchait une échappatoire, se dérobait, prétextant principalement que ce n'était pas son heure de vacation et qu'il était dans l'impossibilité absolue d'entrer en liaison avec Londres. Ce qui était absolument faux comme de nombreux exemples l'avaient démontré.
Le plus triste, c'était la lamentable attitude de l'officier para français qui ne faisait absolument rien pour aider son compatriote, conservant une passivité qui renforçait l'Anglais dans sa position. Le F.T.P. dut donc revenir bredouille alors que ses troupes se battaient magnifiquement, encerclant à leur tour les assiégeants, les obligeant trois fois à demander du renfort, pour finalement dégager leurs camarades survivants vers 16 heures.
Au total, tués au combat ou fusillés peu après, 69 patriotes devaient succomber à Kervernen. Il est possible d'estimer que quelques uns auraient pu être sauvés si l'aviation était intervenue, ce qui souligne la responsabilité de ceux là qui, par calcul politique et par peur du peuple auto-libéré, acceptaient froidement la perspective de nouveaux sacrifices.
Ils pensaient être venus pour apporter une libération qui leur apporterait éternelle reconnaissance et soumission et non pas pour assister à une levée en masse de gens retrouvant conjointement dignité et fierté nationale. Mais à ce stade du combat, l'élan était tel qu'il se déjouait de tous les mauvais calculs, bousculant tous les pièges, arrachant tous les verrous pour approcher irrésistiblement l'insurrection libératrice.
Avant d'arriver à cette exaltante conclusion, il reste encore plus d'une vingtaine de jours qui connaîtront une intense activité absolument indescriptible dans son ensemble, la grandeur du peuple en colère, laissant chacun pantois et le ramenant à n'être plus qu'une minuscule unité consciente de l'utilité de son rapport dans le gigantesque mouvement de force qui s'ébranle. Ici chacun ne peut donc apporter qu'un bien modeste témoignage personnel, respectueux autant que possible de la vérité historique.
Donc ne pas faire comme ce lieutenant de para D… qui plus d'un quart de siècle plus tard écrira un livre sur la libération du Morbihan. Pour commencer, il se nommera capitaune, ce qu'il est peut-être devenu après, mais il avait été parachuté comme lieutenant. Alors, pourquoi ce petit mensonge d'une anodine fatuité ? Peut être pour se permettre un deuxième bien plus gros, celui de prétendre avoir commandé les quatre bataillons F.T.P. de l'Arcoät du Morbihan ? Un peu gros, lorsque l'on sait qu'il n'avait ni le grade, ni le titre, ni le droit, ni sans doute la capacité de le faire.
En réalité, il avait dû se contenter de la protection au milieu de leur dispositif dans sa planque de Guern, ce qui ne l'empêche pas de se faire appeler le "Libérateur de Pontivy" alors qu'il n'est sans doute entré dans la ville que deux ou trois jours après les premiers éléments libérateurs des F.T.P. et de l'A.S. Tout cela peut paraître ridiculement mesquin, mais n'est mentionné que parce qu'il marque dès les premières heures de la libération, ce qui ne cessera de se poursuivre en se développant sous des formes multiples sous des formes sans cesse renouvelées : la tentative d'usurpation et de falsification de la résistance populaire.
Rapidement, dans les instances populaires se mettant en place, les officiers para d'active ou ceux venant d'Afrique, se sentiront par leur formation et leurs préjugés de classe, plus proches des cadres inactifs de l'ex armée d'armistice vichyste que de ces va-nu-pieds de 1944 surgissant hirsutes des halliers, pour, sans eux et même malgré eux, remporter un indéniable succès militaire salué de façon presque Dithyrambique par "Radio Londres".
Leur apport à la victoire commune sera donc rapidement minimisé, l'inexpérience de leur jeunesse sera utilisée pour leur inculquer comme un complexe d'infériorité pour faire admettre leur dégradation maximum au profit des sages anciens donneurs de conseils qui avaient fait une guerre du "café du commerce".
Le moment approche mais n'est pas encore venu de donner des exemples de la duplicité de ces gens là en ce 14 juillet 1944. Seuls ce jour là, comme précédemment, si l'on accepte quelques soldats paras isolés qui combattent comme eux, avec eux, les maquis F.T.P. se battent bien, et pas un seul instant, malgré la cruauté du combat, ils ne seront effleurés par l'idée du renoncement.
Pour en, terminer avec Kervernen, disons que les pertes allemandes sont estimées à 130 morts. Toute la journée et les jours qui suivirent, la région fut parcourue par un grand nombre de chevaux de "cosaques" sans cavalier, errant pour retrouver leurs écuries, parfois interceptés par des paysans pour leur plus grand bonheur. Les pertes de l'ennemi, importantes pour un seul lieu en un seul jour, sont bien moindres que celles qu'il a déjà subies, ou qu'il va devoir subir encore davantage avec la multiplication des petites escarmouches.
Un exemple parmi tant d'autres : une patrouille de soldats montés, ayant commis l'imprudence de s'aventurer dans un chemin creux, un maquisard surgit sur un des talus, fusil mitrailleur à la hanche et balaie à bout portant les sept cavaliers dont les torses offrent une cible idéale. Cette fois là encore, il n'y avait pas de survivants, quand aux chevaux, l'histoire ne dit pas s'ils furent récupérés ou réexpédiés vers leurs écuries pour saper un peu plus le moral de l'occupant.
La bataille de Kervernen avait été une épreuve très dure pour les F.T.P. et l'ensemble de la résistance de l'Argoät du Morbihan. Pour avoir renouvelé l'erreur de concentration de Saint-Marcel, certes bien moins importante et moins longue, mais erreur quand même, les unités du 1er bataillon devaient subir des pertes qui auraient pu être encore plus sévères si elles n'avaient bénéficié d'un environnement de maquis actifs, contrariant le développement de l'avancée allemande par des attaques de diversion et la dispersion des renforts.
Cette même densité de maquisards fut, par la suite, un empêchement pour les hordes hitlériennes, à se venger sur la population civile comme elle l'avait fait à Saint-Marcel. Bien sûr, elles incendièrent la ferme, mais ne purent aller plus loin, bien trop préoccupée de se défendre et de retourner à leur cantonnement, ce qui fait que malgré les pertes, la bataille, par sa longueur dans le temps, son ampleur dans l'espace, son intensité dans les attaques de diversion et son succès final contre l'encerclement, fut considérée comme une victoire. Dès lors, pas question de vider les lieux en rentrant à la maison, quand au fameux télégramme à "ranger les armes – cessez guérilla", son existence même était oubliée et les combats continuaient comme s'il n'avait jamais existé. Mieux même, les pertes étaient compensées au décuple par les jeunes enthousiasmés par l'exemple de leurs "anciens", désormais dotés d'un armement suffisant pour les encadrer et les instruire à grande vitesse.
Un soir de début du mois d'août, "Pierre" terminait sa randonnée en arrivant à Gouarec dans les Côtes du Nord, sur le canal de Nantes à Brest, où il savait retrouver l'E.M. inter-régional. Cette fois encore il avait évité le bourg de Silfiac qui, depuis longtemps était déconseillé aux militants du F.N. Il était arrivé assez tard au rendez vous où seulement les deux filles : Chantale et Christiane attendaient. C'est alors que Christiane lui annonça qu'il était officiellement nommé par le F.N. Inter Régional aux Opérations des F.TP. de Bretagne, ce qui s'ajoutait à son titre de subdivisionnaire-adjoint des F.F.I. La reconnaissance de ses camarades ne lui déplaisait pas, mais quelle importance, lorsque la fin approchait …
Il en était là de ses réflexions, discutant tranquillement dans le noir avec les deux filles, attendant l'autre inter, lorsque sur la route, là haut sur la côte dominant le canal, se fit entendre le crissement des chenilles des chars s'avançant sans crainte sur la chaussée surveillée par les patriotes, dégagée de toute possibilité d'embuscade, entièrement libérée très loin alentour et déminée lorsqu'il en était besoin.
Au même instant, un peu plus loin, commençait un parachutage prévu pour un complément d'armement dans la région. Alors ce fut du délire ….


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de Kristian Hamon  Nouveau message 27 Juil 2009, 22:45

Bonsoir Daniel,
Permettez moi de réagir, puisque vous me citez, à la contribution de Roger Lenevette, auquel j'adresse mes salutations. Roger cite trois membres du Bezen Perrot : Mordellet, Geffroy et Chevillotte comme ayant participé aux exécutions de Troyes. Je n'ai jamais désigné ces personnes. Le 22 août 44, en effet, 49 jeunes résistants vont être extraits de la prison de Troyes et exécutés (dans le dos) à Creney. Plusieurs témoins locaux parlent de trois français qui auraient participé à ces meurtres. Le Bezen Perrot était effectivement à Troyes à ce moment, du 15 au 23 août, ainsi que la SD de Rennes. Les noms cités par Roger ne correspondent pas à ceux que j'ai pu retrouver dans les dépositions des membres du Bezen Perrot et aux recoupements que j'ai effectué. Trois pseudos reviennent sans cesse : Bleiz, Eskob, Pipo. Un seul membre du Bezen cite également Foster.
Xavier Mordellet alias "le mousse", pure coïncidence, était le plus jeune membre du Bezen (17 ans) et n'a strictement rien à voir avec cette affaire. Il est décédé il y a un ou deux ans. Il n'a jamais porté l'uniforme allemand ni tiré un seul coup de feu...
Quant à "Cadoudal", qui a effectivement été condamné à 10 ans de TF, sa peine a été commuée en 2 ans d'emprisonnement.
"Yann Bourc'hiz", est en réalité Jean Bourhis, alias "Guével", né en 1920 à Pluguffan, a effectivement été condamné à mort par contumace. Ancien instituteur, il a été à l'école normale de Quimper avec Alan Heussaf, ils sont bretonnants tous les deux, avant d'intégrer le Bezen. Il a la réputation d'être violent, chef du groupe "Dahut", très apprécié par Lainé et Péresse.
K.H.


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 28 Juil 2009, 12:49

Bonjour Mr Hamon

Désolé, mais à priori il semble pour Daniel que je prends tous mes textes dans ma lecture de vos livres que j'ai beaucoup apprécié et défendu lorsque nécessaire.
Mais le texte en question avec les trois noms cités : Mordellet, Geffroy et Chevillotte sont pris dans la fuite de la Bezen Perrot du dossier (Kadervern) de Wikipédia redirigé depuis Bezen Perrot et que j'ai retransmis sur le forum sans y citer votre nom, mais également, comme me le reproche souvent Daniel, sans y donner mes sources.
Pour les non bretonnants : Kadervern (Sillon de Combat ou Service Spécial) Organisation Nationaliste Bretonne devenue plus tard "Lu Brezhon" (Armée Bretonne)


 

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