Takata a écrit:Bruno Roy-Henry a écrit:Le problème des Polonais, c'est qu'ils ne croyaient pas à l'efficacité des PzD. Ils n'avaient pas tout à fait tort, dans la mesure où les 2/3 étaient composées de Panzer I et II. A peine mieux que des auto-mitrailleuses. Mais ils avaient complètement ignoré l'impact des stukas. La leçon ne nous servira pas, malheureusement...
Je ne suis malheureusement pas du tout sûr de ça. Le problème des Polonais tient avant tout de la géographie, de la disproportion des forces et de l'incapacité des « alliés » pour mettre en place une intervention rapide et efficace. En s'emparant de la Tchécoslovaquie, les Allemands ont rendu la position des Polonais totalement intenable. Tout le monde en est malheureusement bien conscient, y compris en Pologne, quelle que soit la volonté de se battre et la bravoure des Polonais. La seule possibilité de sauver la Pologne passait par une entente avec les soviétiques mais on sait à quel point l'antagonisme entre les Polonais et les Russes était grand (et vice-versa). C'est ce qui a été tenté un peu tard par la diplomatie française en cherchant à rapprocher ces deux pays (ce fut aussi le cas pour la Roumanie et l'URSS), et c'est aussi la raison pour laquelle on a pris autant de précautions dans nos « engagements » envers la Pologne. L'attitude des Polonais dans l'« affaire Tchécoslovaque » n'y était pas non plus étrangère.
Renseignez-vous ! Le colonel Beck avait une piètre opinion de l'armée allemande... Il était persuadé que le courage et la vaillance polonaise l'emporterait sur les masses nazies fanatisées, mais peu aguerries (sic) ! Quant au maréchal Rydz-Smigly, il n'était pas loin de penser la même chose. Le fait d'avoir mobilisé un million d'hommes en juillet 1939 leur paraissait suffisant pour se mettre à l'abri d'un "coup de main"... Surtout -je me répète- ils considéraient les panzers allemands comme des "tankettes" dont leur artillerie viendrait facilement à bout. Peut-être avaient-ils eu vent des propos de Giraud à ce sujet ?
Bref: au pire, ils pensaient que la Pologne pourrait tenir trois mois, ce qui était un délai largement suffisant pour que la France s'engage à fond contre la ligne Siegfried. C'est pourquoi Beck prît de haut toutes les tentatives allemandes pour l'amener à reconnaître Dantzig à l'Allemagne et même, pour leur accorder un droit de passage au travers du corridor. Ce fut un "nein" absolu et sans concessions. Ces dirigeants polonais -il faut malheureusement le dire- avaient la tête folle...