Goering et le Reichstag

Bonjour Francois,

mais je crains fort que Somua, car c'est de lui qu'il s'agit, puisse venir se justifier ici. Il est en effet "Persona non grata" sur ce forum.

Donc banni... et c'est pour cela que personne ne t'a prevenu ! Au nom du grand principe : "Les chiens aboient, la caravane passe"
Et considerant aussi que tu a bien autre chose a faire que de lire et repondre a ce genre de choses...

À ce niveau, il est vrai qu'on peut déterminer scientifiquement si le gugusse a agi seul ou non. Merci de m'éclairer Daniel, je ferais un pauvre enquêteur. Je lirai les écrits de M. Delpla à cet effet. Il semble donc que la seule piste est celle des nazis qui mettent le feu volontairement au Reichstag et utilisent van der Lubbe comme bouc émissaire.

Je vous recommande, à ce propos, deux ouvrages démontrant la culpabilité nazie. Le premier, assez daté, n'est autre que celui d'Edouard Calic, Le Reichstag brûle !, Stock, 1969, lequel croit à l'intervention d'un commando de S.A., et démontre - non sans inexactitudes et interprétations tendancieuses - que Van der Lubbe n'a pu agir sans aide extérieure. Gilbert Badia, dans Feu au Reichstag, Messidor, 1983, admet également la thèse d'une conspiration, et de manière plus convaincante.

Merci M. Bernard pour les suggestions, j'en prends bonne note.

Le 21 septembre 1933, au moment ou s'ouvre le procès de Van der Lubbe, une fête SA bat son plein.

Pendant cette soirée on évoque l'ouverture du procès et les culpabilités des communistes et/ou de Van der Lubbe; l'Obergruppenführer Ernst dit alors : "Si je dis oui, c'est moi qui ai mis le feu, je serai un foutu imbécile. Si je dis non, je serais un foutu menteur"

Confession? Bravade ?

(Source : Max Gallo - La nuit des longs couteaux - Ed. texto p73)

Si je ne me trompe pas, Göring était alors chef des SA, non ?

SK

Si je ne me trompe pas, Göring était alors chef des SA, non ?

Au moment de l'incendie, c'est Roehm le Stabchef SA.
Mais ça n'est pas vraiment important, ceci dit les déclarations d'"aveux" des chefs nazis sur leur responsabilité dans l'incendie semblent assez nombreuses, même Goering l'aurait admis, mais bon des propos de soirées ne font pas des preuves indiscutables. Par contre, il semble assez établi que les communistes n'ont rien à voir là dedans, d'où le caractère toujours un peu tendancieux des constatations genre Van der Lubbe était bien communiste, sous-entendu cqfd.

Carlo,

Merci de m'avoir corrigé, j'ai posté un peu vite ce matin sans prendre le temps de vérifier.

Quant à la phrase de Ernst, elle est bien entendu à prendre avec des pincettes. Il n'en reste pas moins qu'elle a été relevée et peut être considérée comme un semi aveu (désinhibé par l'alcool ?)

SK

Une question me turlupine alors au plus haut point. Pourquoi donc messieurs Ian Kershaw et John Toland, deux excellents biographes d'Adolf Hitler, en viennent-ils à la conclusion que Marinus van der Lubbe a agi seul ? Pourtant, William Shirer et François Delpla me semblent quant à eux convaincus que ce sont les nazis qui ont mis le feu à l'édifice. Je penche également très fortement pour cette dernière affirmation mais la notoriété de Toland et Kershaw font en sorte qu'un léger doute subsiste dans mon esprit. Quelqu'un sait si l'un ou l'autre s'est rétracté après l'écriture des biographies respectives ?

Ce n'est pas comme cela que le problème se pose : il sied de comparer les sources et les arguments !

Je suis bien d'accord M. Delpla, mais j'aurais quand même aimé savoir si l'un ou l'autre avait revu ce point qui me semble pourtant clair suite à l'enquête, à savoir que van der Lubbe ne pouvait pas avoir agi seul.

Bonjour,
Une autre source qui va dans le sens d'un attentat nazi : M. Jacques Delarue dans son "Histoire de la Gestapo" (Fayard, 1962).

Je vous epargne un long copier-coller, que ceux qui ont ce livre aillent lire ou relire le chapitre 3.

Juste un detail revelateur :
L'incendie intervient en pleine campagne electorale. Cette campagne est tres importante pour les nazis, fraichement arrives au pouvoir et pas encore en mesure d'installer la dictature absolue dont ils ont besoin.

Hitler menait une campagne epuisante, volant de villes en villes et prononcant moult discours. Chaque jour, il devait participer a de nombreuses reunions, souvent fort eloignees les unes des autres. Il ne pouvait pas perdre une minute de son precieux temps.

Son calendrier electoral est diffuse au sein du NSDAP des le 10 fevrier.
Detail surprenant que M. Delarue rapporte : Aucune reunion publique prevue les 25, 26 et 27 fevrier. Il fut meme precise que le Fuhrer ne pourrait participer a aucune reunion le 27, donc le jour de l'incendie.

Etrange coincidence ! Hitler avait-il eu une de ses habituelles "intuitions geniales" ? A moins qu'Himmler ne l'en aie convaincu apres avoir consulte un de ses mages ou astrologues ?