Post Numéro: 27 de Nicolas Bernard 15 Oct 2007, 17:22
François Delpla a écrit:Vu le titre de ce fil et bien que ce n'ait peut-être pas été son objectif initial, ce n'est pas le faire dévier que d'en débattre enfin, de cette famine.
Votre applomb dans la mauvaise foi crasse est sidérant. Sans commentaire.
Mais après tout, qu'attendre d'un individu qui nous énonce tranquillement sans l'ombre d'un regret, que la militante stalinienne Annie Lacroix-Riz est
"un chercheur sérieux, arrivé au plus haut grade universitaire en passant par tous les filtres, que son regard porte à voir plus et mieux certains pans du réel que d'autres", alors que le contraire lui a été maintes et maintes fois démontré (et pas uniquement par moi) ?
Je viens d'acquérir un travail sur CD de Christian Ingrao intitulé "Le nazisme en guerre, publié en 2003 aux éditions "De vive voix". Il fait en son chapitre 6 ("Le temps du génocide"') l'hypothèse que cette famine, regardée comme intentionnellement génocidaire par les nazis, a pu leur inspirer leur méthode de meurtre par inanition pratiquée notamment dans les ghettos.
Des avis ?
Les nazis se sont évidemment intéressés à cette famine, puisque comme pour Katyn dix ans plus tard, ils l'instrumentaliseront à des fins propagandistes. Cela dit, aucune étude n'a à ma connaissance été menée sur l'impact de ce génocide sur leurs propres projets à l'encontre des Juifs.
Une telle influence reste probable, tant les nazis s'étaient faits du pouvoir stalinien une vision d'ailleurs assez conforme à la réalité, à savoir un tyran en guerre contre son propre peuple. Himmler causait d'ailleurs, dans son fameux mémoire de mai 1940 recommandant la déportation des Juifs hors d'Europe, de cette
"méthode bolchevique de l'élimination physique d'un peuple comme contraire à la germanité et impossible" - l'allusion ne pouvait que viser l'Ukraine. Hitler le ferait changer d'avis l'année suivante, à propos des Juifs : mieux valait les supprimer que les expédier sous les Tropiques.
En tout état de cause, les génocides herero, arménien et ukrainien ont certainement joué un rôle dans le processus de réflexion de Hitler d'une part, de ses sbires d'autre part.
« Choisir la victime, préparer soigneusement le coup, assouvir une vengeance implacable, puis aller dormir… Il n'y a rien de plus doux au monde » (Staline).