Nicolas Bernard a écrit:Cela dit, j'ai de bonnes raisons de croire qu'en ce qui concerne la "Solution finale" et le renseignement, Heydrich pouvait être en contact direct avec Hitler, lequel court-circuitait totalement Himmler sur ces questions.
Ce Heydrich est un homme très dangereux, dont il faut conserver les talents pour le mouvement. Mais on ne peut laisser faire ce genre de personnage que si on les tient bien en main. Son ascendance non aryenne est idéale à cet effet. Il nous sera éternellement reconnaissant que nous le gardions, et il obéira aveuglément.
Il me semble également que l'apport essentiel des travaux "fonctionnalistes" consiste en la démonstration que le nazisme était un panier de crabes, à ceci près que Hitler savait jouer de ces rivalités pour l'accomplissement de ses volontés.
François Delpla a écrit:Si on prend le chose à la lettre, Hitler est encore plus un surhomme que chez les intentionnalistes les plus extrêmes. L'autodicdacte maîtrise non seulement un grand Etat moderne, mais il en fait une jungle et la domine souverainement !
Il faut faire la part, certes pas évidente, entre une certaine dose de rivalités réelles et beaucoup de répartition consciente des rôles... avec entre les deux des situations intermédiaires diverses. Ainsi lors des contacts de février-avril 45 entre le Suédois Bernadotte et la direction SS, Schellenberg joue les gentils, Kaltenbrunner les méchants et Himmler les arbitres, annonçant de surcroît qu'il est suspendu à la décision de Hitler qui n'a pas encore tranché. Et de temps en temps on fait donner Ribbentrop, qui raconte encore autre chose. Cela ressemble beaucoup à des rôles appris, même si, comme tout bon metteur en scène, l'ordonnateur joue des marottes et du caractère de ses comédiens.
Et pour sortir de la mauvaise histoire, il ne suffit pas de se méfier du fonctionnalisme, il convient aussi de répudier un fatalisme facile qui prend sa source dans le goût ancestral du public pour l'épopée : Heydrich, cet archange du mal fauché en pleine ascension, est un nid à fantasmes. Jusqu'où n'allait-il pas monter ? Ne débordait-il pas irrésistiblement, par son virage de Prague et bientôt de Paris, le bureaucrate Himmler resté dans ses pantoufles ?
C'est vrai, nous sommes dans la spéculation, et elle a sa valeur pour peu qu'on ne la transforme pas, sans faits nouveaux, en certitude. Mais toutes les spéculations ne se valent pas. "Sous-entendez le moins de choses possible", disait mon professeur de version latine. Le fait est que Himmler et Heydrich ne se marchent guère sur les pieds car ils ont chacun un rôle aussi distinct que fondamental. Himmler forge l'instrument SS, Heydrich, sur un large secteur, l'anime.
Une question : en France n'y aurait-il pas la même répartition des rôles entre le bureaucrate Oberg et l'activiste Knochen ?
Retourner vers 1919-1939 : LES ORIGINES DU MAL
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