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Eva Braun dans l'intimité d'Hitler

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Nouveau message Post Numéro: 91  Nouveau message de Nicolas Bernard  Nouveau message 09 Juil 2007, 17:06

[hide]Le pari de Lénine répond à un contexte. Il a promis au peuple russe épuisé la fin de la guerre étrangère. Il a besoin de la paix avec Berlin pour mieux écraser les oppositions à son projet totalitaire. Il n'a enfin pas les moyens de s'opposer à une invasion allemande, même menée par des Truppen fort réduites. Bref, il y a urgence, que vient justifier sa propre théorie révolutionnaire : à quoi bon continuer une guerre avec l'Allemagne sachant qu'il suffira de la vaincre, en temps et en heure, par une Révolution intérieure ?

La situation n'est pas transposable à notre histoire alternative de 1941. Tous les efforts imposés aux Soviétiques (pour ainsi dire réduits en esclavage par les plans quinquennaux) sont justifiés par l'édification d'un paradis socialiste défendu par une formidable puissance idéologique et surtout militaire. La militarisation de la société est un fait acquis. Staline signe certes le pacte germano-soviétique, qui lui vaut une crise mémorable parmi les appareils communistes de la planète, mais peut s'en d'autant plus s'en vanter qu'il joue au faiseur de paix qui ajoute à l'empire une poignée de territoires : bref, un genre de Hitler annexionniste mais pacifiste de l'époque 1936-1939. Va-t-il pour autant céder des territoires soviétiques sans se battre ? L'Ukraine fait partie de l'URSS, et même, si je puis dire, de la nation soviétique. La famine de 1933 a accéléré la soviétisation de cette région. Si Staline devait abandonner ce vaste territoire, il perdrait toute considération auprès de son peuple, qui ne pourrait que constater le caractère frauduleux des purges sanguinaires : à quoi bon arrêter, déporter, fusiller, si c'est pour capituler sans se battre à la première menace allemande ?

Staline n'a pas le choix. Sous peine de perdre toute légitimité, il ne peut raisonnablement donner l'Ukraine - et les Etats baltes, et la Biélorussie, et la Crimée, et le Caucase, autres objectifs hitlériens. Ce serait l'aveu d'un échec. Le réarmement de l'URSS aurait perdu tout intérêt. Les sacrifices consentis auraient été inutiles.

Dans la réalité, Staline a certes envisagé un tel Brest-Litowsk, mais en plein été 1941, alors qu'il a tout lieu de croire que la guerre va être perdue. Mais cette offre de paix, qui transitera par la Bulgarie, sera rejetée par Hitler.

Non, soyons sérieux : une guerre à l'Est était inévitable. Et le plus tôt possible, pour profiter de l'affaiblissement militaire soviétique consécutif aux purges et aux déboires finlandais. Une autre preuve de ce que j'avance réside dans les efforts désespérés de Hitler de conclure la paix avec la Grande-Bretagne entre le 22 juin 1940 et la mission Hess de mai 1941, en passant par la tentative d'anéantissement de la R.A.F., puis le bombardement des villes, de même que la tournée méditerranéenne de l'automne 1940 (pseudo-alliances avec Franco, Pétain, Mussolini), la signature du pacte tripartite, les contacts pris avec le Duc de Windsor, l'écrasement de la Yougoslavie et de la Grèce, le soutien apporté à Rachid Ali en Irak, les pourparlers avec le Japon pour que ce dernier attaque immédiatement Singapour, etc. Une telle campagne a cohabité avec la préparation de Barbarossa : c'est la preuve ultime et décisive que Hitler comptait éliminer l'Union soviétique dès 1941, et d'un coup, malgré une paix conclue entre-temps avec Londres.[/hide]
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Nouveau message Post Numéro: 92  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 10 Juil 2007, 10:32

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François Delpla a écrit:Il y a dans le nazisme une logique de meurtre, mais non une essence qui fait que ça tue

Est-ce une "logique de meurtre" ou une logique du "tous les moyens sont bons", le meurtre n'etant qu'un outil parmi les autres ?

Le nazisme a une logique interne structuree et organisee avec le but unique d'atteindre ses objectifs ultimes et, pour ce faire, peu importe les methodes.

S'il faut tuer, tuons, s'il faut seduire, seduisons, s'il faut mepriser, meprisons, etc...

Les "quotas" d'otages a executer en cas d'attentat en France a varie tout au long de l'occupation, par exemple, passant de zero a 100 otages pour chaque allemand abbatu, en fonction de criteres, ou de parametres comme dirait Francois, qui ne sont pas clair pour moi, mais qui devaient l'etre pour eux.

Qu'il en soit autant pour les Juifs ne me surprendrais pas.[/hide]


 

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Nouveau message Post Numéro: 93  Nouveau message de François Delpla  Nouveau message 10 Juil 2007, 11:32

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Nicolas Bernard a écrit:(...)

Une autre preuve de ce que j'avance réside dans les efforts désespérés de Hitler de conclure la paix avec la Grande-Bretagne entre le 22 juin 1940 et la mission Hess de mai 1941, en passant par la tentative d'anéantissement de la R.A.F., puis le bombardement des villes, de même que la tournée méditerranéenne de l'automne 1940 (pseudo-alliances avec Franco, Pétain, Mussolini), la signature du pacte tripartite, les contacts pris avec le Duc de Windsor, l'écrasement de la Yougoslavie et de la Grèce, le soutien apporté à Rachid Ali en Irak, les pourparlers avec le Japon pour que ce dernier attaque immédiatement Singapour, etc. Une telle campagne a cohabité avec la préparation de Barbarossa : c'est la preuve ultime et décisive que Hitler comptait éliminer l'Union soviétique dès 1941, et d'un coup, malgré une paix conclue entre-temps avec Londres.


et ça continue !

l'étude de l'année charnière 22 juin 40-22 juin 41, initiée par Hillgruber, a été considérablement creusée par votre serviteur qui, le premier, a analysé Montoire et Hendaye comme des trompe-l'oeil.

Qu'on m'utilise sans me rendre justice ne me pose pas de problème, et me donne même un plaisir plus raffiné que ne pourraient le faire des éloges.

Mais parlons plutôt de toi... ou plus précisément de ton analyse. Même si la période est relativement courte, tu pèches par compression chronologique.

J'ai fait une nouvelle découverte dans mon ex-livre de 2003 Churchill et Hitler, encore provisoirement inédit, mais il me semble que je m'en suis ouvert sur divers forums, ainsi que dans la revue Histoire de guerre lorsqu'elle était au mieux de sa forme (cf. http://www.delpla.org/article.php3?id_article=78; voir aussi http://www.delpla.org/article.php3?id_article=194) : les effets sur Hitler de Mers el-Kébir.

Cette canonnade destinée à convaincre le monde que Churchill a les moyens de se maintenir au pouvoir et, en conséquence, de maintenir son pays dans la guerre, en convainc d'abord Hitler. Désolé, ce n'est pas non plus très moral : un grand bien cause dans un premier temps de grands maux.

C'est très clair d'après les journaux de Jodl et de Halder : avant le 3 juillet, il n'est question que de ménager la bonne entente avec l'URSS pour isoler la Grande-Bretagne et la contraindre à la paix; après, il n'est question que de liquider l'Etat soviétique.

Hitler mesure parfaitement la puissance de l'adversaire, ce Churchill qui utilise largement les mêmes moyens que lui pour obtenir le soutien de son peuple : une éloquence nourrie de grandes fresques historiques. Sauf que Churchill en appelle à des valeurs humanistes, et lui-même à la violence nationaliste dissimulée (et il le sait) derrière des dénonciations d'agression et d'encerclement frauduleuses.

Donc si Churchill est là, et est là en ce moment, c'est que la Providence le charge, lui Hitler, d'une mission plus haute et difficile que prévu : jouer le tout pour le tout, cesser d'accomplir le programme par petites touches et déchaîner la "guerre de races".

Je ne crois donc plus qu'il y ait, au cours de cette année, du moins après ce 3 juillet, d'offres de paix sincères... sinon celle de Hess justement. On est revenu au cas de la drôle de guerre : des offres de paix faites pour être refusées, mais destinées à être saisies brusquement dans un contexte nouveau; dans le cas de la drôle de guerre, la percée de Sedan (au fait tu me soutiens toujours dans mon positionnement radicalement anti-Frieser sur ce sujet ? càd l'idée que l'ampleur et la rapidité de la poussée ne surprennent nullement Hitler, qui avait bien joué le coup de cette façon ?).
Dans le cas de Barbarossa et du vol de Hess, le fait nouveau qui détermine un effort suprême pour "assagir" Londres, c'est la mise en place du dispositif d'assaut et sa révélation par Hess s'il trouve une oreille complaisante, ainsi que celle de la détermination allemande d'attaquer quoi qu'il arrive. Mais il s'agit aussi bien sûr, au cas où cela ne marcherait pas immédiatement, de placer un pion en Angleterre pour faciliter l'entente et le démarrage des négociations si, comme il l'espère, Hitler contraint en quelques semaines Staline à implorer la paix ou, mieux, obtient son renversement, la fin du bolchevisme et une situation entièrement nouvelle où la liquidation de l'empire russe nécessitera de toute manière des ententes internationales.

En conséquence, la maintien paradoxal de Churchill au pouvoir en général, et la canonnade de Mers el-Kébir en particulier, créent une abyssale rupture et toi qui estimes que la cession de l'Ukraine par la Russie à une Allemagne surpuissante se pose en de tout autres termes en 1940 qu'en 1918, tu devrais y être sensible. On ne peut absolument pas inférer de la cohabitation entre offres de paix à l'Angleterre et préparation de Barbarossa, entre juillet 40 et juin 41, la thèse que la paix survenue en mai 40 aurait été suivie du même Barbarossa.

Je confirme : cela, c'est de l'histoire essentialiste, càd indifférente à la chronologie et à la spécificité de chaque situation.[/hide]

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Nouveau message Post Numéro: 94  Nouveau message de Nicolas Bernard  Nouveau message 10 Juil 2007, 15:37

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François Delpla a écrit:et ça continue !


Cette remarque m'étonne. Vous ne répondez pas à mes arguments (notamment pas à la question de savoir qui est en mesure de demander des comptes à l'Allemagne si elle envahit l'URSS et extermine les Juifs - je vous pose cette question depuis trois ans), et embrayez directement sur Mers el Kébir...

Récapitulons.

Vous écrivez : Hitler n'aurait pas envahi la Russie si la paix avait été signée avec la Grande-Bretagne en juin 1940, et aurait épargné les Juifs.

Je réponds : Hitler, consécutivement au programme édicté par Mein Kampf, comptait bel et bien envahir l'URSS, paix avec la Grande-Bretagne ou pas, et ce dès 1941. La preuve ? Il prépare activement Barbarossa d'un côté et se démène pour amener Londres à la table des négociations de l'autre : c'est donc qu'il espère détruire le stalinisme sans déclencher de guerre sur deux fronts. L'écrasement de l'Union soviétique permettait également de poser les fondements du génocide juif (je n'aime décidément pas cette formule de "judéocide" - à quand l'"arménocide" ? le "tutsicide" ? le "cambodgicide" ? l'"ukrainocide" ?). La logique la plus élémentaire préside à ce mécanisme décisionnel : il ne faut pas laisser au Kremlin le temps de réarmer, après avoir tiré les leçons du fiasco finlandais et des grandes purges.

François Delpla désapprouve cette thèse. Or donc, les appels du pied du Führer à la Grande-Betagne, soit par la prise de contacts avec le Duc de Windsor (ou autres appeasers à Madrid), soit par voie officielle (ses discours de juillet), soit par l'impression suscitée (Hendaye, Montoire, le pacte tripartite), ne sont rien d'autre que du bluff. Quant à la mission confiée à Hess, en revanche, il s'agit d'une véritable offre de paix - elle -, offre de paix qui dément totalement la version delplaïque de l'Histoire (puisque révélant que Hitler est résolu à envahir la Russie même avec une paix signée avec la Grande-Bretagne), mais François Delpla croit avoir trouvé la parade en y opposant une explication passablement nébuleuse... Bref, ce qui ne colle pas avec votre thèse, François, c'est du bluff, ou bien un plan si tordu que l'on peine à s'y retrouver.

Vous nous causez Mers el Kébir. Vous nous dites que Hitler a pris la décision d'envahir la Russie après cette attaque britannique : "C'est très clair d'après les journaux de Jodl et de Halder : avant le 3 juillet, il n'est question que de ménager la bonne entente avec l'URSS pour isoler la Grande-Bretagne et la contraindre à la paix; après, il n'est question que de liquider l'Etat soviétique."

Ce qui se révèle là être une interprétation tendancieuse des journaux de Jodl et Halder. En vérité, ce dernier songe depuis le mois de mai à préparer l'invasion orientale. C'est à la mi-juin qu'est élaborée une première mouture du plan, baptisé Otto. Dès le 25 juin, des troupes sont redéployées à l'Est - voir Benoît Lemay, Erich Von Manstein. Le stratège de Hitler, Perrin, 2006, p. 200. Si Hitler n'en sera informé que le 21 juillet, il est difficile à admettre que de telles manoeuvres aient pu s'effectuer à son insu : il a ainsi laissé faire, préférant voir ses généraux agir d'eux-mêmes plutôt que de les solliciter, quitte ensuite à jouer la surprise. Et ce n'est que le 29 juillet que le Führer communique sa décision à Keitel et Jodl, puis à ses autres haut-responsables de l'armée deux jours plus tard. C'est qu'entre-temps, l'Angleterre a officiellement rejeté sa dernière proposition de paix... avant la suivante.

Ces faits prouvent que Hitler a laissé se développer l'idée d'une invasion de la Russie parmi ses généraux avant Mers el Kébir. Vous prétendez, mais sans le prouver, que le raid britannique a scellé sa décision : en réalité, cette décision était déjà prise depuis longtemps. Tout au plus l'intransigeance britannique lui permet-elle de mieux faire avaler, aux plus récalcitrants de ses généraux, la pilule de Barbarossa - et encore, certains ne vont-ils pas s'inquiéter d'une guerre sur deux fronts ?

Bref, Hitler comptait bel et bien liquider l'URSS au plus tôt, et vous n'êtes pas en mesure de le contester. C'est pourquoi, afin d'enfoncer le clou, je vous repose ma question, François : en cas de paix avec la Grande-Bretagne, qui est en mesure de s'opposer à l'invasion de la Russie et au génocide juif ? QUI ??? Allez-vous y répondre, une bonne fois pour toutes ?[/hide]
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Nouveau message Post Numéro: 95  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 10 Juil 2007, 16:10

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Nicolas Bernard a écrit:Hitler, consécutivement au programme édicté par Mein Kampf, comptait bel et bien envahir l'URSS, paix avec la Grande-Bretagne ou pas, et ce dès 1941.

Ce que j'ai pu (Peniblement) lire de Mein Kampf parle d'espace vital a l'Est, pas d'envahissement total de l'URSS. Je viens (Peniblement) de verifier, cela sent plus l'Ukraine qu'autre chose.
en cas de paix avec la Grande-Bretagne, qui est en mesure de s'opposer à l'invasion de la Russie et au génocide juif ? QUI ??? Allez-vous y répondre, une bonne fois pour toutes ?

Hitler.[/hide]


 

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Nouveau message Post Numéro: 96  Nouveau message de François Delpla  Nouveau message 10 Juil 2007, 16:35

[hide]là ça commence à se gâter et il ne faudra pas trop m'en vouloir si je laisse reposer quelques jours.

Nous ne sommes plus dans le débat mais dans les effets de manche : m'sieu il n'a pas répondu à cela, c'est donc qu'il est gêné et se dérobe !

Or ceux qui me lisent savent que ce n'est pas mon genre et donc évidemment j'ai répondu. Mieux, tout, ce que je dis depuis le début est réponse.

Le nazisme, entreprise réaliste et astucieusement menée, prétend obtenir en une série de passes très rapides une révolution profonde des rapports de force planétaires. Profonde et, surtout, durable ("mille ans"). Donc, il faut rééquilibrer et rendre, très vite, acceptable ce rééquilibrage. Un des buts de l'opération, pour ce chef qui comme ceux des autres puissances est obsédé par le scénario de la guerre précédente, est que les Etats-Unis persistent dans leur très sage résolution de n'avoir aucune armée de terre. Faire suivre le coup de tonnerre de mai 40 en France par une paix armée, dissimulant mal les préparatifs d'une campagne de bien plus grande ampleur vers l'est ?

Nicolas suppose remplies une tonne de conditions aléatoires :

- la neutralisation de Churchill par l'assassinat (peu probable d'après lui) ou l'impuissance politique (d'après lui certaine)

- le maintien de la diplomatie soviétique dans l'attitude frileuse et suicidaire qu'elle avait eu dans l'histoire réelle... alors que, la paix n'étant pas survenue à l'ouest, elle pouvait espérer que l'Allemagne attaque l'Angleterre et même misait tout là-dessus; victime désignée, prochaine et unique, Staline s'accrocherait-il au pacte germano-soviétique comme à sa planche de salut ainsi que le montrent les travaux de Gorodetsky pour lesquels nous avons une dévotion commune ?

-la passivité totale des Etats-Unis incapables même de freiner l'expansion japonaise alors qu'ils n'ont plus de soucis dans l'Atlantique.

On pourrait ajouter des questions sur le devenir de la France, dirigée d'une main de fer par Reynaud et Mandel (qui sont restés au pouvoir au moment de l'armistice, puisque l'Angleterre aussi le signait et qu'ils n'avaient aucune responsabilité dans la catastrophe), sans parler de De Gaulle, tous trois favorables comme jamais à l'alliance soviétique...

Non, vraiment. Soit Hitler n'est pas sincère dans ses offres de paix de mai 40 et ne veut pas en fait que la guerre s'arrête, soit il a besoin d'une pause militaire, démobilise son armée etc. et ne s'empare pas tout de suite de l'Ukraine. Il n'y a pas beaucoup de moyens termes, si ce n'est en imposant à Staline une coopération économique qui préserve les apparences de sa souveraineté.

Et ce Hitler minimaliste, jouant à nouveau les agneaux pacifiques, expliquant avec une certaine crédibilité qu'on a vu ce qu'on a vu parce que de vilains bellicistes l'ont cherché, laissant l'exécutif à Göring pour dessiner avec Speer des arcs de triomphe, épousant Eva Braun et vivant avec elle dans une chaumière près de Linz cependant qu'elle tourne avec Riefenstahl une romance sur leur idylle façon Sissi impératrice, ce Hitler-là aurait une belle chance de mettre fin aux carrières de Churchill, de Rooesevelt et de Mandel en faisant avorter celle de De Gaulle !

Et ce nazisme aurait tout l'avenir devant lui... enfin pas 1000 ans, puisque la démocratie est dans l'ordre des choses, mais que de sang et de larmes pour remontrer la pente...[/hide]

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Nouveau message Post Numéro: 97  Nouveau message de Nicolas Bernard  Nouveau message 10 Juil 2007, 20:37

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Daniel Laurent a écrit:Ce que j'ai pu (Peniblement) lire de Mein Kampf parle d'espace vital a l'Est, pas d'envahissement total de l'URSS. Je viens (Peniblement) de verifier, cela sent plus l'Ukraine qu'autre chose.


Attention. Nous causons ici de la question de savoir si Hitler comptait envahir l'URSS en cas de victoire à l'Ouest (incluant un traité de paix avec la Grande-Bretagne) en 1940. François Delpla prétend que non, au mépris de tous les arguments qui lui sont adressés. Or, bien avant l'armistice de Rethondes, les généraux hitlériens planchent déjà sur un plan d'invasion - officiellement à son insu, pratiquement avec son accord tacite.

Dans Mein Kampf, Hitler estime que la conquête des territoires soviétiques sera rendue facile par l'effondrement du système communiste, lequel n'est pour lui pas viable (Mein Kampf, p. 652-653) :

Aussi, nous autres nationaux-socialistes, biffons-nous délibérément l'orientation de la politique extérieure d'avant guerre. Nous commençons là où l'on avait fini il y a six cents ans. Nous arrêtons l'éternelle marche des Germains vers le sud et vers l'ouest de l'Europe, et nous jetons nos regards sur l'Est.

Nous mettons terme à la politique coloniale et commerciale d'avant guerre et nous inaugurons la politique territoriale de l'avenir.

Mais si nous parlons aujourd'hui de nouvelles terres en Europe, nous ne saurions penser d'abord qu'à la Russie et aux pays limitrophes qui en dépendent.

Le destin même semble vouloir nous le montrer du doigt : en livrant la Russie au bolchévisme, il a ravi au peuple russe cette couche d'intellectuels, qui fonda et assuma jusqu'à ce jour son existence comme Etat. Car l'organisation de l'Etat russe ne fut point le résultat des aptitudes politiques du slavisme en Russie, mais bien plutôt un exemple remarquable de l'action, créatrice d'Etats, de l'élément germanique. au milieu d'une race de moindre valeur. Bien des Etats puissants de cette terre ont été ainsi créés. Des peuples inférieurs, ayant à leur tête des organisateurs et des maîtres de race germanique, se sont souvent enflés jusqu'à devenir, à un moment donné, des Etats puissants, et ils le sont restés aussi longtemps que se conserva inaltéré le noyau -de la race créatrice d'Etat. Ainsi, depuis des siècles, la Russie vivait aux dépens du noyau germanique de ses couches supérieures dirigeantes qu'on peut considérer actuellement comme extirpé et anéanti. Le Juif a pris sa place. Et tout comme le Russe est incapable de secouer le joug des Juifs par ses propres moyens, de même le Juif ne saurait, à la longue, maintenir le puissant Etat. Lui-même n'est pas un élément organisateur, il n'est qu'un ferment de décomposition. L'Etat gigantesque de l'Est est mûr pour l'effondrement. Et la fin de la domination juive en Russie sera aussi la fin de la Russie en tant qu'Etat. Nous avons été élus par le destin pour assister à une catastrophe, qui sera la preuve la plus solide de la justesse des théories racistes au sujet des races humaines.

Et notre tâche, la mission du mouvement national-socialiste, consiste à amener notre propre peuple à ces conceptions politiques, qui lui feront voir son avenir non dans les enivrantes impressions d'une nouvelle campagne d'Alexandre, mais dans le travail laborieux de la charrue allemande à laquelle le glaive n'a qu'à donner la terre.


Bref, il compte bien s'emparer de ces territoires.

Mais admet-il pour autant la possibilité de coexister avec un Etat soviétique (simplement amputé de l'Ukraine, à suivre la thèse delplaïque) ? Certainement pas. Qu'on en juge (op. cit., p. 659) :

Ceux qui, actuellement, détiennent le pouvoir en Russie, ne pensent pas du tout à conclure une alliance honnête, ni surtout à l'observer.

Il ne faut jamais oublier que les gouvernants de la Russie actuelle ne sont que de vulgaires criminels tout souillés de sang ; il s'agit là d'une lie de l'humanité, qui, à la faveur d'une heure tragique, assaillit un grand Etat, abattit et extermina par millions, avec une sauvagerie sanguinaire, les intellectuels de ses classes dirigeantes et qui exerce depuis bientôt dix ans la plus cruelle tyrannie de tous les temps.


Il ne faut pas oublier non plus que ces gouvernants appartiennent à un peuple qui unit, à un rare degré, une cruauté bestiale avec un art incroyable du mensonge et qui, maintenant plus que jamais, se croit prédestiné pour imposer son oppression sanglante au monde entier. Il ne faut pas oublier que le Juif international, qui exerce actuellement une domination absolue sur la Russie, voit dans l'Allemagne non pas un allié, mais un Etat voué au même sort.

On ne traite pas avec un partenaire dont le seul intérêt est la destruction de l'autre partie. On ne traite surtout pas avec des individus pour qui aucun accord ne serait sacré, car, dans ce monde, ils sont non pas les représentants de l'honneur et de la vérité, mais bien ceux du mensonge, de la duperie, du vol, du brigandage, du pillage. L'homme qui croit pouvoir se lier par traités à des parasites ressemble à l'arbre qui essaierait de conclure à son profit un compromis avec le gui.


Certes, Hitler a signé un pacte avec Staline, mais il est bien évident qu'il ne comptait pas le respecter. Il avait besoin d'avoir les mains libres pour détruire la Pologne (pourquoi la détruire, d'ailleurs, sinon pour disposer d'un tremplin vers Moscou ?) et l'armée française.

Bref, Mein Kampf prévoit noir sur blanc la conquête de l'URSS. A ceci près qu'en 1924, Hitler sous-estime la solidité du régime marxiste-léniniste. C'est que Staline n'a pas encore repris en main le système. De fait, une conquête militaire deviendra nécessaire.




en cas de paix avec la Grande-Bretagne, qui est en mesure de s'opposer à l'invasion de la Russie et au génocide juif ? QUI ??? Allez-vous y répondre, une bonne fois pour toutes ?

Hitler.


Et qui est en mesure de stopper ce génocidaire en puissance ?

1) La France ? Soyons sérieux : elle a été militairement écrasée, et il est fort peu probable qu'au vu de la réaction de droite qui en surgira Mandel et Reynaud sauront se maintenir au pouvoir - dans des circonstances exceptionnelles, il faut un homme providentiel. Pétain, qui a préparé le terrain, deviendra chef de l'Etat, avec l'aide de Laval. Napoléon III n'a pas survécu à Sedan, et son régime avait pourtant été plébiscité peu avant la guerre : la IIIe République était un régime en crise, et aurait réussi à surmonter le choc de Dunkerque ?

2) L'Angleterre ? Elle n'a pas d'armée de terre, et la paix venue la contraint à démobiliser. Cela fait belle lurette que la Livre Sterling ne joue plus de rôle déterminant en Europe. Et la victoire allemande à l'Ouest donnera à l'Allemagne le vaste marché balkanique, et sur un plan politique, et sur un plan économique.

3) Les Etats-Unis ? Seule une guerre impliquant directement Washington est à même de susciter chez eux la levée d'une armée de terre (voir la situation de 1917). Et Hitler peut compter sur l'existence d'un puissant courant isolationniste.

4) Le Japon ? C'est un allié.

Non, vraiment, je ne vois pas. Le Koweit, peut-être ? :mrgreen:

Hitler a besoin de détruire l'URSS au plus vite, c'est à dire dès l'été 1941. Le temps joue contre lui, et il le sait. L'Armée rouge réarme. L'industrie soviétique n'est pas à sous-estimer. Et il est peu probable que Staline - sauf à vouloir se (faire) suicider - lâche l'Ukraine aussi facilement.

Ce d'autant qu'il est stratégiquement inepte de se limiter à l'Ukraine. Un tel saillant est à la merci d'une attaque en revers venant de la Biélorussie au nord, de la Crimée et de Rostov au sud. Pour protéger l'espace vital, mais aussi le coeur de l'Allemagne, il convient au contraire de contrôler les Etats baltes, la Biélorussie, la Crimée et le Caucase, riche en pétrole.

Enfin, Hitler dispose d'un remarquable instrument de guerre. Et il n'en ferait pas usage contre une armée malade et méprisée ? Allons donc ! Une opération Barbarossa me paraît bien plus crédible que Hitler cédant le pouvoir au gros Hermann pour tourner des pornos champêtres avec Eva et Leni dans les Alpes bavaroises ![/hide]
Dernière édition par Nicolas Bernard le 10 Juil 2007, 21:14, édité 2 fois.
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Nouveau message Post Numéro: 98  Nouveau message de Nicolas Bernard  Nouveau message 10 Juil 2007, 21:12

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François Delpla a écrit:là ça commence à se gâter et il ne faudra pas trop m'en vouloir si je laisse reposer quelques jours.

Nous ne sommes plus dans le débat mais dans les effets de manche : m'sieu il n'a pas répondu à cela, c'est donc qu'il est gêné et se dérobe !


C'est pourtant le cas.

Cela étant, vous voir vous plaindre que j'en fasse la remarque me laisse rêveur, quand on sait que vous ne vous privez pas d'agir pareillement. Deux poids, deux mesures, François ? "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" ? ;)

Bref, j'attends toujours une réponse claire et précise à la question que je vous pose depuis l'an de grâce 2004 : dans l'éventualité d'un triomphe de Hitler à l'été 1940, qui aurait été mesure de s'opposer à l'invasion de l'URSS et au génocide juif ? N'hésitez pas à citer vos sources et à produire des chiffres.[/hide]
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Nouveau message Post Numéro: 99  Nouveau message de hilarion  Nouveau message 10 Juil 2007, 21:25

[hide]:arrow: Messieurs vous frisez le hors sujet. Le sujet initial est Eva braun dans l'intimité d'hitler.
:!: Si le debat ne retrouve pas le cap initial, les administrateurs se verront obligés de clore ce sujet... Motif querelle de clocher
Me suis-je bien fait comprendre
Merci[/hide]


 

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Nouveau message Post Numéro: 100  Nouveau message de François Delpla  Nouveau message 11 Juil 2007, 06:26

[hide]Si je puis me permettre un avis, le dérapage de ce riche fil est récent et les deux principaux protagonistes du débat annexe (où je me suis tout de même ingénié à faire réapparaître Eva, et en vedette s'il vous plaît !) ont jeté tous leurs arguments.

Pour ne pas paraître me dérober j'esquisse, avant de me taire en espérant que d'autres prennent le relais, deux parades-éclair aux deux derniers coups de griffe :

-qui peut s'opposer ? personne si l'entre-deux guerres 40-41 voit un tremblement général devant le prochain coup de Hitler, mais je doute qu'il en aille ainsi;

-il est déconcertant de lancer sur son propre blog des accusations de conformisme académique et politique envers un grand nombre d'historiens et de ne jamais y revenir, alors qu'il y a des réponses : ce défaut n'étant pas partagé par Nicolas, sa citation est diversion pure.[/hide]

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