2) 21 novembre 1943
Au début du 21 novembre, Smith décide devant la demande de Shoup de faire débarquer le 1st Bn du 8th régiment sur Red 2. À 6h15 la première vague est débarqué dans le lagon et doit franchir les dernier 500m avec de l'eau jusqu'à la taille voir jusqu'aux épaules. Les 4 premières vagues sont dirigées vers la frontière entre Red 1 et REd 2, zone battue par les tirs nippons qui s'étaient servis de cette position pour prendre de flanc les Américains la veille. Ainsi les Américains désorganisés arrivent sur la plage dans une situation confuse et sans aucun matériel lourd pour réduire les points forts japonais. Sur les 199 hommes de la première vague, 90 sont encore en état de combattre. Le major Hays chef du bataillon arrive à regrouper ses hommes et se posta à l'extrémité ouest de Red 2 pour se préparer à rejoindre Red 1. De leur côté les 1st et 2nd Bataillon du 2d régiment présent sur Red 2 devront se porter vers le sud pour atteindre l'autre rive de Betio. Le major Kyle réunit donc 300 hommes à peu près et se prépare à l'assaut. Peu avant un peloton de mitrailleuses avait été chargé de mettre en place un feu nourri sur les Japonais. En début d'après-midi, 3 compagnies du 1st bataillon, la plupart des survivants du 8th Marines et l'ensemble du 2nd Bataillon. Après la traversée difficile du terrain d'aviation, les Américains découvrent des positions japonaises abandonnées de l'autre côté de l'aérodrome et s'y établissent avant finalement d'atteindre la côte Sud mais entourés de fortes positions ennemies et séparé du reste de la tête de pont par la piste d'envol non sécurisée. Ainsi à 19 heures se trouvent dans cette poche :
– Company B (capitaine Williams) : 60 hommes ;
– Company C (capitaine Clanahan) : 75 hommes ;
– Company E (capitaine Tynes) : 15 hommes ;
– Company F : 10 hommes ;
– Company H : un peloton de mitrailleuses ;
– unité lourde régimentaire : 10 hommes.
Ces 180 hommes sans vivres ni eau et manquant cruellement de munitions viennent de plus de subir une contre-attaque japonaise. Devant la situation Shoup envoie plusieurs LVT chargé de vivres et de munitions et enfin vers 18h le major Kyle arrive dans la poche et le lieutenant-colonel Jordna lui laisse le commandement des hommes.
Du côté de Red 1, les hommes du major Ryan reçoivent l'ordre de conquérir Green Beach sur la côte Ouest de l'île. Avec l'aide du sous-lieutenant Greene observateur d'artillerie de la marine, il obtient un soutien de deux destroyers qui après leur préparation d'artillerie cèdent leur place à l'infanterie. À 11h10, les Marines se lancent à l'assaut et en une heure suppriment toutes défenses nippones du secteur de Green Beach. Les Japonais, ayant il est vrai, opposé une résistance bien faible. Malgré la faible profondeur de la tête de pont (200m), le général Smith envoie le 1st Bataillon du 6th régiment sur Betio le 2nd Bataillon devant suivre. Mais le haut-commandement américain apprenant par des sources peu sûres que les Japonais ont décidé de se replier sur Bairiki (manœuvre possible à marée basse) décide d'envoyer le 2nd bataillon sur l'île. Les hommes du major Jones (1st Bn) eux débarquent bien sur Green Beach à 18h40, en retard sur l'horaire prévu (17h00. Plusieurs chars légers M3 sont aussi débarqués mais avec une heure de retard. Malgré ces contretemps, Jones prévoit une attaque pour 20h. Mais devant la demande de Shoup de reporter l'attaque au lendemain, Jones annule l'offensive.
3) 22 novembre 1943 : La progression américaine
Dans la nuit du 21, Edson et Shoup mettent en place les opérations pour le 22. Conscient que les échecs précédents ont été dus à un manque d'intervention de l'artillerie de marine, ils décident de faire intervenir les batteries des cuirassés. Ainsi de 7h à 10h30, l'artillerie navale tire sur les positions japonaises avec l'aide de quelques batteries débarquées sur l'île. Edson et Shoup prévoient trois attaques :
* Celle du 1st Bn du 6th régiment qui devra essayer de prendre contact avec les unités présentent au sud de l'aérodrome en attaquant plein est.
* Au même moment, le 1st bn du 8th régiment devra attaquer vers l'ouest depuis Red 2 pour anéantir la poche japonaise située entre Red 1 et Red 2.
* Enfin le 8th régiment à l'est, devra agrandir la tête de pont au-delà de la petite jetée.
L'attaque contre la poche japonaise débute à 7h avec le soutien des chars légers (trois de la compagnie C). La force d'assaut est ainsi composée du nord au sud de :
– la compagnie B le long de la plage ;
– la compagnie A au centre ;
– la compagnie C au sud.
L'attaque est lente, les Marines devant éliminés méthodiquement les points de résistances japonais. Malgré le soutien des chars M3, les Américains ont du mal à en venir à bout (le calibre des obus des M3 qui sont de 37mm sont insuffisants). Les fantassins essaient alors ici ou là d'utiliser des Bangalores et des charges de TNT. Avec la perte d'un des chars, les deux autres sont remplacés par une section de Halfs Tracs fraîchement débarqués possédant des canons de 75mm. Ainsi à la fin de la journée, la poche japonaise est toujours existante.
Pendant ce temps l'attaque du 1st Bn sur Green Beach commence bien. Malgré un retard dans l'attaque qui débute à 8h15 l'offensive réussit grâce à une forte cohésion entre chars et infanteries. Les chars Sherman détruisant les bunkers et autres nids de mitrailleuses, les fantassins abattant les Japonais se lançant sur les chars avec une mine magnétique. À 11h00, les hommes du 1st Bn réalisent la jonction avec les hommes situés dans la poche. Les Japonais perdent 250 hommes alors que les Américains ne perdent que très peu d'hommes. Ainsi excepté la poche entre Red 1 et Red 2, l'ensemble de la partie occidentale de l'île est conquise. Le major Jones disposera pour l'offensive du lendemain de l'ensemble des chars et d'une aide substantielle de l'artillerie navale et aérienne. De plus l'ensemble du 8th régiment (excepté le 1st Bn) devront aussi attaqué à l'est malgré l'opposition de leur chef considérant ses hommes comme trop fatigués.
Enfin l'assaut du 2nd Bn du 8th régiment près de la jetée Burns Philips a comme but de capturer trois points de résistance japonais (un nid de mitrailleuses sous coupole blindée, un autre nid abrité par des troncs de cocotiers et un abri bétonné). À 9h30 des tirs de mortier permettent de détruire l'abri en cocotier qui explose en flamme, sa cargaison de munitions étant touché. À peu près au même moment, des chars Sherman tirent sur la coupole blindée permettant aux fantassins de partir à l'assaut. Face à l'abri bétonné l'avance ce fait grâce aux lance-flammes des forces du génie. Malgré une contre-attaque japonaise, l'abri est capturé au bout d'une heure de combat. Les Japonais encore coincé dans le bunker tentent de s'enfuir mais les Marines bouchent systématiquement chaque entrée et causent un véritable massacre à la mitrailleuse et à la grenade. Enfin des bulldozers du génie bouchent les entrées enfermant les nippons dans le bunker. La prise de ces points fortifiés permet aux Marines de progresser sans aucune difficulté à l'est, rencontrant en faisant sauter les défenses japonaises, les cadavres des Nippons s'étant fait hara-kiri[7].
Pendant la journée, le 3rd bataillon du 6e régiment débarque enfin sur Betio après avoir passé une nuit dans les péniches. À 12h le général Holland Smith (chef de la 2nd division de marines) débarque lui aussi à Green Beach. Il décide d'installer son PC sur Red 2 et pour éviter de traverser le terrain nouvellement conquis (où subsistent parfois quelques Japonais), le général se rend à Red 2 en Amtrac qui se fait toucher par une mitrailleuse. Holland Smith est alors secouru par une autre péniche qui l'amène à bon port. Le plan d'attaque pour l'après-midi est le suivant : -Le 1st bataillon du 6e régiment devra attaquer vers l'est et capturer un fossé antichar à l'est de la piste d'aviation.
L'acance commence à 12h30. Malgré la fatigue accumulée par l'offensive du matin, la compagnie A soutenue par un Sherman et 7 chars M3 Stuart se met en route. Légèrement en arrière, se trouve la compagnie B et la compagnie C est gardée en réserve. L'assaut commençant à 13h30 est stoppé dès les premiers mètres par une tourelle blindée. Il faut une heure et demie de combat et l'intervention du Sherman pour continuer l'avance. À 15h, les Marines assoiffés reçoivent de l'eau et la compagnie B passe en tête pour continuer l'attaque à 16h00. Le compagnie C est elle envoyée relever le 2nd bn du 8th régiment au sud de la poche japonaise située à proximité de la jetée Burns-Philips. Les autres Marines malgré leur attaque ne peuvent avancer et à 18h30, s'enterrent. Dans la soirée, les Américains comptent 200 morts nippons sur le terrain conquis et la poche japonaise de Burns-Philips est enfin réduite. Malgré le fait qu'excepté la poche entre Red 1 et 2 toute la partie occidentale de l'île est conquise, l'optimisme ne règne pas encore parmi l'état-major américain. Le général Smith demande que soit débarquer pour le 23 novembre le 2d bataillon du 6th Marines sur Green Beach et que le 3rd Bn du 6th régiment débarquant sur Green Beach se porte vers l'est de l'île avec tous les chars.
4) La contre-attaque japonaise
Néanmoins le soir du 22 novembre, pour la première fois, les Japonais vont lancer une offensive importante contre les Américains. En effet acculés sur la partie orientale de l'île, les Nippons ne peuvent gagner qu'en lançant une offensive leur permettant de repousser les Américains à la mer. À 19h30, une première offensive de faible envergure lancée par 50 hommes arrive avec détermination à forcer le passage dans les lignes américaines mais les Marines réussissent sans trop de problèmes à combler la brèche. Les Américains convaincus qu'une offensive plus conséquente est en préparation mettent en place un tir d'artillerie à 75m des premières lignes américaines. Bien que les tirs des batteries ne gênent en rien la préparation japonaise, ces derniers ne peuvent localiser les nids de mitrailleuses américains empêchant l'offensive de débuter. À 23h00, deux petites offensives devant tester les positions américaines sont lancées et repoussées sans aucunes difficultés ; dans l'attente d'une nouvelle grande offensive, le tir de barrage redouble d'intensité et le major Jones demande à la marine le bombardement des arrières japonais.
À 3h du matin, les Japonais tirent à l'aide de mitrailleuses et de canons sur les positions des Marines, ces derniers ripostent avec des mortiers et en envoyant des volontaires lancés des grenades près des canons japonais. Finalement à 4h du matin, une offensive de 300 hommes est enfin lancée par les Japonais qui sont stoppés net par l'artillerie. Puis à la suite d'une heure de lutte, les nippons battent en retraite et laissent sur le terrain 200 des leurs. De plus à la suite de la progression américaine, ces derniers vont découvrir 125 cadavres tués par les destroyers USS Schreder et USS Sigsbee. La contre-attaque japonaise bien que courageuse n'avait aucune chance de repousser les Américains à la mer car ils étaient au soir du 22 novembre sur des positions solides. On peut sûrement penser qu'une contre-attaque japonaise au soir du débarquement aurait eu toute les chances de repousser les Américains mais cette offensive arrive à un stade trop avancé de la bataille et avec bien peu trop d'hommes.
5) La fin de la bataille
Avec l'échec de la contre-attaque japonaise, la résistance sur l'île faiblit fortement. Néanmoins, les Marines doivent encore conquérir l'est de l'île. C'est le 3rd bataillon du 6th régiment dirigé par le lieutenant-colonel MacLeod qui a pour but de conquérir la partie orientale de Betio. La compagnie I est placée au nord, la compagnie L au sud et la compagnie K est en réserve. L'assaut débute à 8h précédé par un violent bombardement de l'aviation puis de l'artillerie et enfin de la marine. Malgré tout 500 Japonais sont encore présents sur Betio. À 8h, le 3rd bataillon franchit les lignes américaines pour assaillir les positions japonaises défendues par deux fossés antichars. 2 Sherman et 7 chars M3 ouvre la route aux fantassins et à des équipes de lance-flamme. L'objectif est conquit très rapidement et quasiment sans combat et les Américains continuent leur progression. C'est la compagnie qui rencontre la première vraie résistance japonaise constituée d'abris bétonnées et de mitrailleuses. Devant l'impossibilité d'une attaque de front pour la compagnie I, la compagnie L décide de flanquer les nippons par les sud et continuer leur avance. Assez rapidement, les Marines atteignent l'extrémité est de l'île car les Japonais plutôt que de se rendre décident de se donner la mort. Les derniers nippons cantonnés dans leurs abris sont éliminés au lance-flamme.
Les pertes japonaises durant la bataille furent extrêmement nombreuses, en effet sur les 4744 hommes et travailleurs, seuls 146 hommes furent capturés dont 16 soldats.
source : http://fr.wikipedia.org/wiki