Et j'irais même plus loin : c'est carrément une soirée thématique qui va en ravir plus d'un ici :
Des chrétiens à l'épreuve du nazisme
vendredi 6 avril 2007 à 20 h 40
Sous le IIIe Reich, les chrétiens firent des choix opposés : alors que Kurt Gerstein devint SS pour combattre le nazisme de l'intérieur, le régime recrutait des alliés au sein des Églises allemandes. Une "Thema" qui s'ouvre avec Le neuvième jour, de Volker Schlöndorff, inédit en France.
Donc un film de Volker Schlöndorff pour commencer et un doc sur Kurt Gerstein, suivi d'un autre doc "Hommes d'église et croix gammée"
Le neuvième jour à 20 h 40 (rediff le 9 avril à 0 h 30)
En 1942, un prêtre libéré de Dachau pour neuf jours se voit proposer un terrible marché : convaincre son évêque de collaborer avec les nazis en échange de sa libération.
Au "bloc des prêtres"de Dachau, le Luxembourgeois Henri Kremer fait partie des catholiques arrêtés pour résistance au régime nazi. En janvier 1942, de manière inattendue, il se voit délivrer une permission de sortie pour neuf jours, bien sûr assortie d'une condition : s'il ne revient pas, tous ses codétenus seront exécutés. Une fois revenu dans son pays, il doit se présenter chaque jour au jeune sous-lieutenant Gebhardt, de l'armée d'occupation. C'est alors que ce dernier lui dévoile la véritable intention de cette permission inattendue. Si Kremer parvient à convaincre l'évêque du Luxembourg de renoncer à son attitude de résistance passive et de se rallier à la politique d'Hitler envers les Églises, il en sera récompensé par une liberté définitive. En cas de tentative de fuite, Kremer mettra en danger non seulement la vie des déportés de Dachau, mais aussi celle de sa famille. Déchiré entre les souvenirs insoutenables de l'horreur du camp et sa conviction de chrétien, Kremer est pris dans un dilemme d'autant plus éprouvant que Gebhardt, lui-même diacre, use d'arguments théologiques pour l'amener à trahir.
à 22 h 15 :
Kurt Gerstein - Témoin de vérité (rediff le 7 avril à 8 h 45)
Dès août 1942, Gerstein révélait l'existence des camps d'extermination. Son rapport, en 1945, fut pourtant rejeté par le tribunal de Nuremberg. Récit de la vie troublante d'un chrétien qui s'est fait SS pour témoigner et en est mort, sans être entendu.
Lorsqu'il écrit en 1945 ce qui entrera dans l'histoire sous le nom de "rapport Gerstein", Kurt Gerstein est prisonnier des Français - il rédige d'ailleurs ses notes en allemand et en français. Il y raconte de manière saisissante comment, à Belzec, il a découvert le fonctionnement des camps de la mort et la réalité de l'extermination des juifs. Deux ans plus tôt, il a tenté de transmettre au pape, aux Alliés et aux mouvements de résistance un premier témoignage de l'horreur nazie. Mais lui qui voulait saper de l'intérieur le travail des SS est victime de sa propre stratégie à la Libération. Il porte l'uniforme nazi et des factures de Zyklon B ont été établies à son nom. Il est donc coupable, complice à tout le moins. Les controverses se poursuivront longtemps après sa mort. D'abord traité comme un monstre, Kurt Gerstein devient ensuite un héros de la résistance au nazisme. En 1963, Rolf Hochhuth le prend comme modèle pour le personnage de sa pièce Le vicaire, participant ainsi à une forme de réhabilitation, tout comme Costa-Gavras à travers son film Amen, en 2002.
Mais la vie et le cheminement intérieur de Kurt Gerstein sont infiniment plus complexes que toutes les légendes créées autour de lui. Ce documentaire tente de rendre compte de l'imbrication des éléments personnels et culturels qui ont marqué l'existence de ce fils de magistrat. L'héritage de la tradition prussienne et luthérienne, dont il se sent redevable, rend possible l'alliance avec certaines idées du national-socialisme. Possible, mais pas inévitable. C'est sur cette profonde ambivalence et sur les choix ambigus qu'il a été amené à faire que Kurt Gerstein s'est brisé. Son action isolée avait-elle un sens dans le contexte totalitaire du nazisme ? Le 25 juillet 1945, le témoin Gerstein, devenu accusé, est découvert pendu dans sa cellule à Paris. Suicide ? Meurtre ? Comme sa vie, sa mort ne cesse de poser des questions qui ne seront probablement jamais résolues.
à 23 h 30 :
Hommes d'Église et croix gammée (rediff le 15 avril à 1 h 40)
Dans les rangs des Églises catholique et protestante allemandes, certaines figures se sont engagées activement en faveur du régime nazi. Retour sur leurs itinéraires.
L'un des plus notables "curés nazis" est certainement le Dr Philipp Haeuser, membre du NSDAP, tribun des grandes manifestations du parti et bien connu pour sa haine exacerbée des juifs. Il comptait parmi ses amis Josef Roth, vicaire et professeur de théologie à Munich, appelé en 1935 à Berlin au ministère du Reich pour les Affaires religieuses et qui y a exercé des fonctions ministérielles sans être déchu de sa mission cléricale. Partisans et collaborateurs du régime nazi se recrutaient jusque dans les plus hautes fonctions de la hiérarchie catholique, à l'exemple de l'évêque auxiliaire d'Augsburg, Franz-Xaver Eberle, qui servait d'indicateur à la Gestapo, ou de l'évêque Alois Hudal, directeur d'un séminaire germanophone à Rome entre 1923 et 1952, qui facilita après la guerre la fuite de grands criminels nazis. Le protestantisme, lui aussi, a fourni au mouvement nazi des partisans convaincus, tels Ludwig Müller, "archevêque du Reich" et acteur décisif de l'"aryanisation" de son église, et le pasteur nationaliste Friedrich Drexel. Le premier s'est suicidé en 1945 ; le second, après une existence paisible à Bayreuth, est mort en 2006, à l'âge de 95 ans.
http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broad ... =2007.html
A VOS MAGNETOSCOPES !
(dans le 3° doc, vous en saurez plus sur un de mes "clients" favoris : Aloïs HUDAL, guide touristique pour nazis au sein de l'agence de voyage ODESSA)
Je sens que cette programmation va engendrer quelques débats