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Les communistes d'avant 45

Le traité de Versailles donne lieu à l'instauration de la République de Weimar puis à la montée du National Socialisme. Quelques années plus tard, l'annexion des Sudètes et de l'Autriche annonce les prémices de la seconde guerre mondiale.
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Les communistes d'avant 45

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 24 Mar 2007, 13:48

Bonjour,
Suite a une question de Laverdure (Que grace lui en soit rendue), j'ai demande a Roger Lenevette de me donner un coup de main pour vous raconter l'histoire du mouvement ouvrier francais dans les annees 30.

Le reponse de Roger est tres personnelle, mais me semble tout a fait digne d'etre postee telle quelle sur ce forum, quitte a completer par la suite.

Attention, ca decoiffe un peu, vous me direz...

"Le Communisme
Par Roger Lenevette

Ce que je puis dire, c'est la façon dont je l'ai vécu, mais pour n'être né qu'en 1925, il me parait difficile de le raconter à partir des années 1920.

Ce que je sais par mes lectures c'est que le terme de "Gauche" est apparu en France le 17 août 1789 dans l'Assemblée Constituante avec les Girondins, que le Communisme est apparu quelques années plus tard avec la "Conjuration des Egaux" qui se termine avec Babeuf guillotiné en 1796. que ce terme réapparaît avec la Commune de Paris dans les années 1870 et que Karl Marx obligé de fuir son pays vient en France y découvrir le communisme auprès d'hommes comme Saint Simon et etc …
Que ce terme Communisme est Français et bien de chez nous et qu'il a fait rêver un certain nombre de générations dont la mienne.

Que pour moi comme pour ceux de ma génération et celle de mes parents il se définissait surtout comme une meilleure répartition du travail au profit de ceux qui le produisaient.

L'Internationalisme comme on a voulu le définir depuis plus de soixante ans a surtout ete utilisé pour faire de l'anti-communisme sous le prétexte qu'on aurait été plus au service d'un pays étranger sous pretexte que la direction de ce parti s'était mise sous les ordres du pays des sovièts dés les années 1920.

Ce qui était vrai pour cette direction ne l'était pas pour les hommes de cette base, qui ont d'abord été des patriotes sans pour cela rejeter la notion d'internationalisme.

On peut être patriote, donc aimer son pays avant tout, sans pour cela être nationaliste en considérant son pays comme supérieur aux autres. On peut donc aimer et respecter les autres pays sans pour cela renier son pays. C'est sans doute toute la différence qu'il y avait entre les communistes de base que nous étions et la direction de ce parti.

Pourquoi on se considérait comme communistes ?
Parce que ce terme a plus ou moins été adjoint à la Russie qui a fait sa révolution pendant la Première Guerre Mondiale et que c'est ce peuple qui a pris le pouvoir dans ce pays à partir de 1917 et qu'à partir de ce moment les produits du travail étaient mieux répartis entre ceux qui le produisaient.

Que également, les terres étaient données à ceux qui la cultivaient, alors qu'en France les cultivateurs la travaillaient au profit de ceux qui leur consentaient un bail de trois, six ou neuf ans et vivaient pour la plupart dans la misère au même titre que le lot des petits commerçants et des artisans.

C'est d'ailleurs toujours vrai à notre époque mais c'est ce que nous souhaitions voir changer à la Libération mais qui n'a pas autant évolué que nous le souhaitions, même si par les lois sociales qui sont sorties des accords obtenus en février 1944 à Alger, un mieux a été obtenu pour le monde du travail. A ce sujet, nous ne pouvons que rendre hommage au Général De Gaulle qui a été un homme de parole, donc d'honneur, ce que nous n'avons guère vu depuis la Libération en dehors de lui.

Pour le Bolchevisme, ce mot est sorti du Congrès du Parti des Travailleur Russe en 1903. Il signifiait Majorité et a été échangé avec terme Communisme après les années 1920 pour mieux utiliser l'anti-communisme.

Le terme Communistes était utilisé depuis un certain temps en France par une grande partie du monde du travail qui se reconnaissait dans ce terme pour plus de Justice Sociale et dans sa définition d'origine.
C'est ainsi par exemple que dans mon groupe FTP nous étions neuf qui nous considérions comme communistes alors qu'un seul (Eugène Logeais), responsable du groupe, avait vraisemblablement sa carte du parti avant la Guerre. Son frère Isidore Logeais à mis en place une Cellule du Parti Communiste à Vieux Vy sur Couesnon après la Guerre, Eugène ayant été obligé d'aller travailler à Rennes du fait que sa ferme avait été pillée et brûlée le 8 juin 1944 par la Milice.

Les autres membres du groupe : mon père, mon frèreet moi travaillant à la Mine, René Chapon commis de ferme, Pierre Coirre maçon, Françis Aubrée cultivateur, Jean Piette cafetier, Jean Ferrand minotier.
Tout cela pour expliquer pourquoi et comment nous étions ou nous nous sentions communistes, et nous n'étions pas différents de beaucoup d'autres qui quoique l'affichant moins, aspiraient également à plus de justice sociale.

Ensuite en 1948 je suis remonté sur Paris pour travailler, et rapidement j'ai renoué avec le syndicat CGT où de nouveau je me retrouvais au contact des communistes pour continuer le combat vers plus de Justice Sociale. Les magouilles de la direction de ce parti, nous ne les avons découvertes qu'un certain temps après la fin de cette Seconde Guerre Mondiale avec ce qui s'est passé dans les pays d'Europe Centrale et particulièrement à Prague dont la presse s'est faites largement l'écho pour faire de l'anti-communisme.

Mais la direction de ce parti s'était déconsidérée avec les procès entamés contre des hommes tels que Louis Pétri responsable des FTP de notre région, qui en avaient été l'honneur pendant la guerre.

Le communisme était devenu difficile à vivre avec toutes les campagnes de presse organisées pour dénoncer les méfaits du Stalinisme, dénonçant les magouilles de cette direction. Pour nous, Staline avait été notre symbole d'espoir pendant la guerre, et il était difficile de croire tout ce que l'on entendait à son sujet.

C'était d'autant plus difficile, qu'avant la guerre, dans la presse, il y avait souvent été question d'accord entre la France, la Grande Bretagne et l'Union Soviétique qui étaient reportées d'années en années sans qu'on sache bien pourquoi, et que finalement cela s'était terminé par l'accord germano-soviétique de 1939 qui nous paraissait d'autant plus troublant que les accords de Miunich n'avaient jamais trouvé l'assentiment des Français qui les dénonçaient.

Selon nous, Staline avait voulu gagner du temps et nos gouvernement n'avaient rien fait pour s'allier avec lui mais bien le contraire depuis les années 1933-1935.

Finalement les Allemands attaquaient la Russie en 1941 et c'était Stalingrad que les Allemands n'arrivaient pas à prendre pour finalement y être battus et se rendre pour la première fois. Puis Moscou où ils étaient arrêtés puis repoussés. Puis Koursk, etc…

La campagne contre le bolchevisme utilisée pour faire de l'anti-communisme…
L'utilisation de ces deux mots pour ajouter plus de confusion dans l'esprit des travailleurs
Ce communisme qui était rentré dans beaucoup de foyers français et qu'il fallait détruire à cause des idées qu'il véhiculait."


 

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Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 24 Mar 2007, 15:03

J'ajoute ce second poste pour faire bonne mesure et .
que j'ai également envoyé à Daniel
Amicalement
Roger

Le Communisme (Suite)

Ce que j'ai voulu faire passer, c'est pourquoi et comment on pouvait se sentir communiste à notre époque.
Le poids de ce mot n'avait pas encore pris la dimension qui lui a été donnée par la presse anticommuniste lorsqu'elle s'est déchaînées ensuite.
A l'origine c'était la misère, le manque de confort dans tous les foyers, et cela particulièrement en campagne. Pas d'électricité, pas d'eau dans les campagnes. La radio qui n'a commencé à se pointer que vers les débuts de la guerre, et la télévision après les années 1950.
Communistes, nous ne l'étions peut-être pas selon les dogmes de la direction du parti gèrée par le komintern du soviètisme depuis les années 1920, mais nous l'étions selon les dogmes du passé de ce parti qui nous venait de beaucoup plus loin, qui était Français, et qui s'était ancré dans tous les foyers où règnait la misère alors que parallèlement on voyait revenir au pouvoir les détenteurs de privilèges d'avant la révolution.
Tout ceci explique le décallage qui a pu se produire dans l'esprit de beaucoup de travailleurs entre le communisme qu'on a voulu accoler au bolchevisme, particulièrement à partir du moment où les excès qui ont été fait à partir de ces idées se sont traduites par des déportations et des morts, excès qui étaient le contraire de ce que nous voulions.
A partir de ces excès, combien il a été facile pour la presse à la solde de ces détenteurs de privilèges alliés aux Russes blancs ayant fui la révolution russe et réfugiés en France ,d'essayer de nous faire voir comme des "communistes avec le couteau entre les dents". Tous ceux qui sont mort pour défendre la Liberté ainsi que ceux qui ont survécu étaient le contraire de cela.
Dans l'après guerre avec l'anti-stalinisme il a encore été facile de faire de l'anti-communisme. Staline était resté pour nous celui qui avait arrêté les Allemands au même titre que Churchill était celui qui en Angleterre avait été le premier à dénoncer le nazisme et à décider de le combattre ainsi que De Gaulle à lever l'étendart de la Révolte.
Staline à la tête de son peuple est devenu alors le symbole de notre espoir. L'héroîque combat des Russes à Stalingrad, puis la reconquête par ce peuple des pays envahis jusqu'à la mise à bas de Berlin par ces troupes qui pendant longtemps ont supporté seuls le choc des troupes nazies, tout cela ne pouvait que nous donner fierté et courage pour les aider et nous sentir des leurs sans pour cela oublier notre amour et notre fierté de Français
Lorsqu'on a commencé à salir Staline après sa mort, j'ai encore le souvenir de Churchill répondant à ses détracteurs : " N'oubliez pas que Staline a pris la Russie à l'époque de la Charrue en bois et qu'il l'a laissé à celle du nucléaire". Pour le moins qu'on puisse dire, Churchill n'était pas un défenseur du communisme ni un inconditionnel de Staline.
Pour nous Staline est resté l'homme qui à la tête de son armée a arrêté les hordes nazies et les a renvoyées chez elles. Sans mettre en doute les exactions qu'il a pu commettre et dont il s'est rendu coupable, il appartient aux historiens de faire la vérité sur ce sujet et sur les chiffres des morts qu'on impute à son régime. Mais il s'agit là de l'histoire du bolchevisme et non de celle du communisme, même si certains ont pu s'en réclamer.
Les Aveux arrachés ensuite à Varsovie, Budapest, Prague puis Paris ne sont que la le résultat des rivalités ayant existé entre Tito pour la Yougoslavie et Staline pour la Russie quand à la définition et l'interprétation que ces deux hommes se faisaient de l'application de leurs idées au même titre que celle que nous nous en faisons.
Lorsqu'on voit les procès entrepris par la direction du parti communiste français contre les principaux responsables de groupe de FTPF tels que Georges GINGOUIN ou Louis PETRI on se demande si un jour cette direction reprendra ses esprits. Il faut avoir connu ces hommes ainsi que Charles TILLON pour se rendre compte combien elle s'est éloignée de ce qui faisait notre fierté. Il faut lire Charles Tillon dans "On chantait Rouge" ou "FTP Soldats sans Uniformes" pour les découvrir. Puis à la lecture de "La Révolte vient de Loin" puis "Procès de Moscou à Paris" de Charles Tillon, on s'interroge. Mais en lisant "Aveux" de "Arthur London", tout s'éclaire et alors honte sur cette direction et "Vive le Communisme". Il faut continuer ce combat qui est le nôtre et qui lui aussi, nous vient de loin..
L'histoire du communisme à partir de 1920 par la Première Internationale et sa suite, personne mieux que toi ne peut l'expliquer.
L'histoire de l'accord germano-soviétique peut recevoir plusieurs interprètations ou explications, mais il n'est que la suite du refus d'accord avec la Russie par la France et la Grande Bretagne pendant des années a partir de 1933.
Les Erreurs de Staline au moment où son pays est envahis en 1941 reçoivent beaucoup d'explications d'historiens, mais je n'en connais guère qui soient meilleures les unes que les autres. Ici également il reste du travail à faire par les historiens pour que l'une d'elle trouve un semblant de vérité et un fond de crédibilité.
Ce qui est certain c'est que comme l'a dit Churchill, ce pays s'est développé à la vitesse "Grand V" sous la présidence de Staline. Formation de la jeunesse dans les écoles ainsi que présences et performances de celle-ci dans tous les concours d'athlétisme, évolution des technologies et des techniques, développement sous toutes ses formes de ce pays par des usines ultra moderne et j'en passe Etc… etc…
Bien sur que je suis comme "Laverdure" et ne vois pas sans une certaine crainte revenir tous ces promoteurs de la dernière guerre avec tous les "savoir faire" dont ils sont maîtres en la matière. Je pense qu'elle a effectivement raison de vouloir dénoncer cela même si par moments cela relève un peu de la "Fistion"
Voilà je laisse pas mal de chose à dire pour l'historien et cela me sera un plaisir de le lire.
Amicalement
Roger


 

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Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 26 Mar 2007, 11:33

Quelques paragraphes des pages 153 -154 – 155 – 156 du livre "Les FTP de Bretagne" de Roger Le Hyaric démontrant l'anti-communisme dés l'après guerre.

La fureur de l'insurrection en Bretagne, qui répétons le une fois encore, s'étend avec la rapidité et la puissance destructrice d'un immense feu de landes, ne peut s'expliquer que par la volonté farouche de son peuple de PURGER sa terre de la souillure scatologique nauséabonde de 4 années d'occupation par les soudards Hitlériens-Pétainistes.
Ceux qui inféodés au stricte respect des schémas tactiques scrupuleusement élaborés dans le confort de leurs lointains états-majors, sont sidérés et ne peuvent comprendre le sens popuaire de l'évènement. Ce foisonnement d'initiatives, ce prodigieux soulèvement de l'imagination, ces potentialités humaines subitement révélées malgré la rigueur implacable de la conjoncture guerrière restera toujours pour eux une énigme. Ils ne peuvent comprendre pourquoi un,e fois acquise l'assurance que le débarquement était sauvé et bien accroché, mettons première quinezaine de juillet, toutes les tentatives pour freiner l'élan insurrectionnel se sont révélées vaines. Citons les missions spéciales interalliées pour prêcher l'attentisme, ne réussirent que quelques rares fois le débauchage d'un responsable et échouèrent dans leurs tentatives de noyautage – Le télégramme du 12 au 13 juillet – " Planquez les armes, cessez Guerilla " – Le développement de calomnies politiques pour tenter de diviser les différents mouvements de maquisards, etc … Finalement la tentative de se subordonner les bataillons avec l'arrivée d'officiers parachutés in extremis dépassés par la rapidité des événements; ils sont incapables d'en saisir la signification. Tous ces magouillages resteront lettre morte balayés par l'Union Nationale qualifiée de Révolution Nationale par le vibrant Appel de Radio-Londres déjà cité.
Cette fois les patriotes ne sont plus tapis à l'affut derrière, mais parfois comme tout au long de la Manche à partir du franchissement de la Rance, fièrement debout sur leurs talus, saluant les chars américains dont les équipages les applaudissent avec chaleur et reconnaissance.
Pas une seule fois la fureur destructrice de l'Aviation Américaine n'a dû être utilisée sur ce pays dont le grand état-major Nazi avait espéré faire un "inexpugnable réduit Breton". Avec l'ensemble de la Résistance Française, la Bretagne a apporté sa contribution à l'accélération de la libération du territoire National comme il est écrit au tout début de ce livre.

* *
*
Ne commence-t-on pas aujourd'hui à admettre que l'exemple de la victoire militaire de la Bretagne a été décisif pour permettre la victoire militaire de la Libération de Paris. Ce qui aurait dû être une raison supplémentaire de reconnaissance de la Nation Républicaine, mais ce dont les coquelins méprisés des maquis sont loin, même bien loin de pouvoir se targuer. Car s'il n'y a eu qu'un timide semblant d'épuration envers les forces de la Collaboration c'est avec vigueur qu'elle s'est exercée en direction des forces saines de la Nation qui entendaient rester fidèles au programme du C.N.R. et dans son esprit ne pas renoncer au combat toujours nécessaire pour l'indépendance Nationale, le respect mutuel entre les peuples pour une paix juste et durable. Mal leur en a pris et nous ne pouvons pas terminer ce livre sans donner quelques exemples qui appellent à la méditation.

* *
*
Si comme nous l'avons vu, immédiatement après la Libération, les attaques contre la Résistance, du fait même de son prestige et de l'écroulement des forces de droites de la bourgeoisie déshonorées par la collaboration, s'avérèrent très difficiles, elles n'en commencèrent pas moins avec une parfaite opiniâtreté qui s'avéra fructueuse dés 1949. Henri Lamouroux, lui-même, cet opportuniste pour lequel les Anciens Combattants sont loin d'avoir une particulière admiration devait le souligner dans une rubrique que "Paris Inter" lui accordait tous les dimanches matins et qui s'intitulait quelque chose comme : " Mémoires d'il y a 540 ans ". C'était une des dernières de 1999 avant sa suppression. Cette fois Lamouroux reconnaît qu'en 1949, sur ordre des Américains, le Gouvernement Queille, en échange de quelques promesses économiques, accepte de chasser de l'Armée tous les communistes ou susceptibles de l'être. Ainsi sont visés notamment tous les officiers anciens FTP qui furent éliminés de différentes façons. Certains furent parqués en disponibilité dans des stages bidons, d'autres subirent mutation sur mutation (parfois même illégales pour terminer avec des commandements fictifs dans des coins les plus reculés dans l'Union Française, aux prises avec la haine méprisante des Pétainistes ayant retrouvé eux leur commandement avec de l'avancement); les moins chanceux se voyaient finalement expédiés en Algérie d'où leur avis de décès ne tardaient pas revenir. Citons rien que pour le Morbihan : le commandant FTP Jacques, les capitaines Savary, Thomas, le lieutenant Nandart et combien d'autres dans toute la France . …
Quand aux autres officiers de la Résistance, les difficultés ne leur furent pas épargnées pour faire oublier leur origine de révoltes, qui à un certain moment, étaient entrés en rébellion contre le régime maudit de Pétain mais qui n'en restaient pas moins pour ses adeptes et profiteurs le seul porteur de la légalité nationale. Ils furent nombreux à exprimer leur désarroi, parfois leur dégoût, et l'armée française fut bien loin de répondre aux espoirs de Delattre qui voulait en faire un modèle d'Union et de dévouement au service exclusif des intérêts supérieurs de la Nation. Au lieu de cela, chacun sait maintenant comment elle fut conduite de désastre en désastre dans des guerres coloniales absolument contraires à l'esprit même de la Résistance.

*
* *

Un ou deux paragraphes de la préface de ce livre de "Les FTP de Bretagne" de Roger Le Hyaric :

N'hésitons pas à le dire, il fut toute une longue période antérieure et postérieure à la Guerre Froide où la République alla jusqu'à se déshonorer dans la plus vile tradition de l'Esprit Munichois en bafouant la jeunesse de ses défenseurs.
Ce sectarisme anti-FTP – qui finalement atteint sans exception toute la Résistance – fait partie dans une certaine mesure de ce "Syndrôme de Vichy" dont une partie de la droite française toujours plus ou moins discrètement Pétainiste, est atteinte, notamment les groupuscules, qui parfois magouillent à tous les niveaux autour des offices d'A.C.V.G. (Anciens Combattants Volondaires de la seconde Guerre) avec d'ailleurs la certitude d'y trouver des oreilles attentives, particulièrement pour les contre-vérités comme celles du dénommé Amouroux.
Pour ces gens là, l'intelligence populaire avec sa faculté d'adaptation aux situations les plus critiques et la diversité de ses multiples initiatives pour les surmonter, reste pour eux une énigme. Témoins les archives départementales du Morbihan qui écrivent à propos de l'auteur de ces pages : " Après avoir formé et commandé le premier bataillon F.T.P. – devient subdivisionnaire F.F.I. adjoint de la "Région Ouest" – et ceci sans plus d'explications sur la fulgurance d'une telle promotion.
D'abord il convient d'expliquer qu'un bataillon de maquisards ne surgit pas comme ça du néant, qu'il est la finalité sanglante de combats pour une cause sacrée, celle de la Patrie qui suppose l'acceptation consciente de sacrifices inouis. Or entre la nomination à un commandement de bataillons F.T.P.F. et l'accession à une responsabilité à l'échelle de 13 départements, il y a une petite marche difficile à combler, ce à quoi nos archives départementales ne se préoccupent aucunement. Ce vide que nous avons comblé dans "Maquisards" en publiant la longue liste des officiers FTP, tués aux combats, fusillés, torturés, tous morts pour la France, et pour laquelle nos archivistes osent s'interroger et écrivent stupidement : " Voilà qui pose questions ? ".
Nous conseillons donc aux historiens soucieux de vérité historique de remonter au scandale de la 1ère commémoration de Saint Marcel en 1945. Déjà les falsificateurs et profiteurs s'étaient manifestés avec impudence, certains en arrivant même aux mains.


 

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Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de laverdure  Nouveau message 26 Mar 2007, 18:24

Merci Roger pour cette "vision de l'intérieur" qui change des discours idéologiques plus ou moins rébarbatifs.
Je sais que vous étiez un petit garçon en 36, mais avez-vous des souvenirs sur cette période du Front Populaire et de l'espoir qu'il faisait naître en France ?
Est-ce que cela changeait concrètement quelque chose dans la vie de votre famille et de vos proches ?
Parce qu'on ne retient souvent que les Congés Payés, une belle image certes, mais qui ne me semble pas résumer ce qu'était le mouvement...


 

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Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 26 Mar 2007, 22:58

Ci dessous un petit additif qui peut s'ajouter au résumé de mon enfance que j'ai mis sur un DVD dont j'ai envoyé un exemplaire à Daniel.
En 1937 un accident de voiture est arrivé à mon père qui l'a obligé à aller chercher du travail à Brest. Ma soeur a filli y perdre ses deux jambes
1936 et 1937 a été discuté dans des réunions de famille du 15 août. je peux t'envoyer le complément à ton adresse E mail ou tu peux le demander à Daniel. Trop long pour être mis ici.
Amicalement
Roger

Additif des Page 4 et 5 de "Mon enfance" lorsqu'on est allé à Brest

Par rapport à 1936, les souvenirs qui peuvent me revenir se situe donc à partir de la page 5 dans la période qui nous a amené à monter sur Brest à la suite de l'accident.
Les discutions qui pouvaient avoir lieu se situaient dans la réunion de famille qui avait lieu tous les ans au 15 août pour fêter la Sainte Marie, qui était le prénom qui avait été donné à maman par les arabes lorsqu'elle était au Maroc (c'est le prénom que les arabes donnaient aux femmes métropolitaines) et papa l'avait gardé. Pour lui elle était restée Marie et la famille se réunissait le 15 août pour lui souhaiter la fête.
Or la famille c'était surtout les Barry de St Marc le Blanc qui ont été des précurseurs chez les granitiers et qui se sont mis en coopérative après la Première Guerre pour exploiter la carrière de granit qu'il y avait à St Marc le Blanc. C'était des socialistes de gauche et les discutions lorsqu'ils étaient à la maison étaient toujours animées. Cette famille était une famille de onze enfants dont l'aînée était de mon âge.
A la suite de l'accident mon père avait été obligé de se trouver du travail et c'est la famille Pizzin qui lui avait fait procurer une place à Brest.
Comme indiqué dans "Mon enfance", mon père fut long avant de trouver un logement et maman trouvant que cela durait trop décida de monter à Brest lorsque ma sœur fut sortie de l'hôpital dont le séjour dura six mois.
Arrivée à Brest un soir ma mère trouva mon père à l'hôtel de la "Boule d'Or" rue … ? en haut de la rue Yves Collet (parallèle à la rue de Siam). Celui-ci était engagé dans une discution avec ses collègues qui comme lui mangeaient et logeaient à l'hôtel.
Dés le lendemain ma mère se mit à la recherche d'un logement et en trouva un dans les deux jours rue du Capitaine Guynemer à St Marc prés de Brest.
Voilà c'est un petit additif, mais cela s'arrête là pour le gamin que j'étais à l'époque. En réalité les discutions entre collègues travailleurs de l'hôtel ajoutées aux horaires de travail ne laissait pas beaucoup de temps pour chercher un logemen mais ma mère avait été furieuse de le trouver en pleine discution après tant de temps et n'avait pas dû être aimable avec la compagnie.
C'était revenu en remarques plusieurs fois sur le tapis ensuite.


 

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