clayroger a écrit:C'est bien ce que j'ai écrit, ma chère
Ce qui coûterait cher, c'est le/la documentaliste capable d'y retrouver ses petits devant cette masse inexploitée.
les 3 personnes mentionnées précédemment appartiennent (en fait elles ont créé leur propre agence justement pour toutes les bonnes raisons que tu soulèves) à l'agence OK DOC.
Ceci dit, il y a quand même quelques bons analystes à l'INA et des documentalistes privés qui en connaissent un rayon.
clayroger a écrit:Ben puisque tu es réalisatrice, tu dois être aux premières loges. Tu ne crois pas que sociétés de production pêchent par un manque d'ambition caractérisé ? Sur quoi basent-elles le plan financier d'un documentaire historique : une monodiffusion sur M6 ?
Aux premières loges oui, mais travaillant de moins en moins sur des docs historiques : y'en a pas assez qui se produisent et puis je suis devenue très chère
Sérieusement, le manque d'ambition des sociétés de prod (encore faudrait-il ne pas toutes les mettre dans le même sac) est surtout dirigé par leur survie et les tarifs pratiqués par les diffuseurs. Et également les desiderata des mêmes diffuseurs....
Combien de mes confrères ont dû remonter entièrement un film jugé "trop ambitieux et trop pointu" par le diffuseur ? (y compris Arte, soyons honnêtes).
Tu fais bien de poser la question de la rentabilité d'une production : le "one shot" est quasi impossible, aucune chaîne ne paie assez pour ça. Ce qui oblige donc à faire un doc revendable à l'étranger et/ou sur le câble. Donc parfois, à simplifier (la culture de base n'étant pas la même aux USA qu'en France par exemple, sans parler de problème franco-allemand quasi quotidien pour Arte).
clayroger a écrit:Je ne comprends pas que le simple fait de la gratuité des droits ne soit pas suffisant.
En 1984, j'y suis allé deux jours pour un bouquin (c'était le DAVA à l'époque), et j'ai ramené 900 photos. Le voyage était rentabilisé cinq fois, voire plus. Je n'imagine même pas pour les droits film.
Nous aussi on bosse en express mais il y a un écueil : d'un film 16 ou 35, il faut le passer au télécinéma ou faire des copies, numériser etc...
je te raconte pas combien ça douille. Ensuite, les douanes avec tes quarante boites de film ou cassettes vidéo... je l'ai fait plein de fois, à chaque fois ça coûte cher (une bobine de 35mm, ça pèse). Par les transporteurs spécialisés, c'est pareil.
Et lorsqu'on est au USA, on prend non seulement des archives publiques mais aussi des archives privées (pour rentabiliser le voyage) donc côté droits, là aussi, ça coûte.
Bien sûr, on essaie de tout faire à distance histoire de ne pas perdre de temps, mais les films, il faut bien les voir, poser des fils etc... Le seul truc que j'ai réussi à faire en 48 h c'était à la Bibliothèque de l'Onu et uniquement des photos et des photocopies. Et à NY, c'est plutôt des rapides.
clayroger a écrit:Il n'y a pas de droits de diff à payer sur les archives US et canadiennes. A vérifier pour UK. Il n'y a que les Français et les Allemands pour faire payer des droits de diffusion. Ce qui est absolument révoltant.
les archives anglaises sont également payantes, et pas données...
Ensuite, les plus beaux fonds américains (pas images de guerre mais plutôt déportation) sont privées et là encore : tiroir caisse.
Mais je ne râle pas pour le prix des droits de diff car c'est aussi cet argent qui permet la conservation des films (très onéreuse) et leur numérisation.
clayroger a écrit:As-tu l'exemple d'un bon docu récent ?
Récent ? hem... je citerai les Survivants de Patrick ROTMAN produit par KUIV (son frère)
clayroger a écrit:Je le répète, à mon sens, il n'est nul besoin d'images forcément rares pour un bon documentaire historique. Je crois que c'est un argument "poudre aux yeux". Costelle a fait de bons documentaires avec des images archi-vues, voire anachroniques ou sorties de leur contexte.
Cela dit, on doit être capable de faire les deux : bon docu illustré d'images adéquates. Et de le vendre à l'étranger pour rentabiliser la prod !
Attention, je n'ai jamais dit qu'il fallait des images inédites !!! il y en a déjà tellement qu'on ne voit pratiquement jamais alors que c'est toujours LE MEME PLAN qui illustre 98% des docs sur la déportation par exemple.
Mais je connais des réals qui préfèrent l'image que tout le monde connaît parce que, paraît-il "ça parle aux gens". J'aurais dû mettre des guillemets aussi à réals....
clayroger a écrit:Maintenant, la question suivante ce serait de se demander ce qu'une série documentaire de qualité pourrait rapporter ?
Je ne pourrais pas te donner de chiffres, mais je connais des films qui ont eu une durée de vie de plus de 15 ans, qui ont fait le tour du monde, ont été primés et sont devenus des classiques. Parfois même ils passent en salles !!! Mais ils ne sont pas si rares, simplement, ils n'ont pratiquement aucune exposition publique, on les relègue en 3° partie de soirée à la tv française.
L'exemple radicalement opposé, c'est ce que font la BBC et Channel 4.
Mais on ne considère pas la télé de la même façon ici et de l'autre côté de la Manche...
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