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Patton, chef charismatique "va-t-en guerre" ?

Cette rubrique renferme tout ce qui concerne le front ouest du conflit, y compris la bataille des Ardennes ainsi que les sujets communs à tous les fronts tels, les enfants et les femmes dans la guerre, les services secrets, espionnage...
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Patton, chef charismatique "va-t-en guerre" ?

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de tietie007  Nouveau message 10 Mar 2007, 19:03

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Source : Historama n°28, juin 1986, Patton s'en va t-en guerre, article d'Eddy Florentin, p 30 à 35.
"La seconde guerre mondiale, les acteurs" sous la direction de Philippe Masson, Larousse Histoire, 1992, p.286-287, article sur Patton de Jean Delmas.

Les passages précédés d'un * et () sont mes réflexions personnelles.

1) La formation à West Point.

George Smith Patton est né à San Gabriel, en Californie, en 1885. Il est issu d'un milieu fortuné et le soir, près de la grande cheminée familiale, le père lit des classiques. A 7 ans, ce descendant d'une lignée de soldats qui se sont illustrés durant la guerre de Sécession, peut réciter l'Iliade par coeur ! On ne le met à l'école qu' 12 ans, il ne sait d'ailleurs ni lire, ni écrire, se montre réticent à l'orthographe, imperméable à l'arithmétique, mais il est capable de réciter Homère, Shakespeare et la Bible devant ses maîtres et ses camarades éberlués.
A 18 ans, Patton entre à l'Institut militaire de Lexington, en Virginie.
"Etre soldat est pour moi aussi naturel que de respirer" écrira-t-il à son futur beau-père.
Après un premier échec, il intégrera l'Académie de West Point, dont il sortira 46e sur 103, en 1909.
Sous-lieutenant, le jeune officier, qui a épousé une riche héritière de Nouvelle-Angleterre, se retrouve propriétaire d'une écurie de chevaux de course. Il s'inscrira aux JO de Stockholm à ses propres frais. Au cours de l'épreuve de penthatlon, on le repêchera avec un grappin, de la piscine où il avait perdu connaissance après le 3 000 mètres. On le relèvera, évanoui d'épuisement, devant la loge royale, sur la ligne d'arrivée du 4 000 mètres cross country. Mais il quittera la Suède 5e sur 43 !
Un détour par Saumur, le temps de prendre des leçons d'escrime.
En 1914, il implore son chef d'état-major de le laisser partir en France :
"Je désire prendre part à la guerre en France. Je connais des officiers de plusieurs régiments français qui me prendront en supplétif, si je paie tous les frais".

2) La Grande Guerre à la tête de 304e Brigade Blindée.

Mais il devra attendre 1917 pour combattre sur le vieux continent. Sous les ordres de Pershing, en 1916, il ira combattrePancho Villa. C'est à cette occasion que le général américain va apprécier le franc-parler et l'énergie de ce jeune officier pas comme les autres ! Pershing lorsqu'on l'interrogera sur l'opération punitive contre les bandits mexicains rétorquera :
"Un bandit ? Nous en avons un parmi nous ! Ce jeune Patton est un bagarreur !"

Débarquant en France, il sera promu chef de bataillon en 1918, au sein de la 304e Brigade Blindée (la première unité blindée de l'armée des Etats-Unis, amorcée avec ...22 chars Renault que Patton avait dû personnellement manoeuvrer pour les descendre des wagons qui les avaient livrés en gare de Langres, seul qu'il était à pouvoir les piloter grâce à un stage effectué dans les camps de Bovington et de Champlieu.).
L'ancien cadet de West Point, informé d'un bombardement d'un pont par l'artillerie allemande, quitta son poste de commandement, surgit devant la culée du pont, étudia le rythme des salves et mettant à profit les intervalles de tir, réussit à faire passer toute son unité de l'autre côté sans subir une seule perte. Quelques heures plus tard, les chars américains entrent dans Varennes.
Lorsque le colonel Patton rembarque sa brigade blindée à Marseille, en février 1919, il arbore la Distinguished Service Cross, pour sa bravoure à Saint Mihiel, et lePurple Heart, pour sa blessure en Argonne. En attendant la Distinguished Service Medal, en 1920, pour l'efficacité de son enseignement à l'Ecole des chars.

3) L'entre-deux guerres, le théoricien de l'arme blindée.


L'indolente et luxueuse vie de garnison (10 mutations en 20 ans !) n'empêche pas celui qui est redevenu le Major Patton de s'abîmer dans les études sur l'avenir de l'arme blindée, alors même que la loi de 1920 raie le corps blindé des cadres de l'armée et disperse les reliques de l'Argonne dans diverses unités. Le major Patton, lui, gamberge : il place dans la tourelle une mitrailleuse coaxiale; il imagine des communications radio entre les chars ...idées de pionnier qui seront reprises 20 ans plus tard !
Il paie même de ses deniers un prototype qui se rendra, par la route de l'atelier jusqu'au camp de Meade, en couvrant 400 kilomètres à 48 kilomètres par heure. Exploit qui n'obtient que le sourire apitoyé de la hiérarchie.
Ecoeuré, il retourne à la cavalerie. Les articles qu'il fait paraître dans les revues militaires dérangent. Envoyé à Hawaï en 1935, l'ancien cancre en mathématiques de West Point se lance le défi de s'y rendre sur son propre bateau de 15 mètres, sans recourir à la radio ! D'Hawaï, il écrira :
"Une attaque japonaise sur Pearl Harbor est, à la fois, possible et probable. Elle sera désastreuse pour les Etats-Unis."
Il dévore les ouvrages de Liddle Hart, de Fuller, de De Gaulle et se procure les ouvrages de Guderian et de Rommel.
Un an plus tard, la déclaration de guerre en Europe, le général Marshall, chef d'état-major, qui a remarqué les articles de Patton, signe, le 10 juillet 1940, l'ordonnance créant la première force blindée américaine, composée de deux divisions. Patton prendra, à Fort Benning, le commandement d'une brigade de la 2e DB US. L'étoile de général de brigade est dans la poche.
Mais les nouveaux blindés n'arrivent pas. Il rafistole alors les coques écaillées, nettoie les moteurs rongés par la rouille, sort son chéquier pour commander directement à Sears-Roebuck (le Manufrance américain) les pièces détachées que l'armée tarde à lui envoyer. Un seul de ces achats lui coûta la bagatelle de 800 $ valeur 1941. Au cours de manoeuvres dans le Tennessee, Patton bat tous les records de vitesse !

4) La seconde guerre mondiale : un commandant charismatique.

Lors de la déclaration de guerre américaine, il va ouvrir, le 15 janvier 1942, à la jonction de la Californie, le Nevada et l'Arizona, un camp d'entraînement dont "le climat et les conditions géographiques sont ceux de la Lybie".
Lors de l'opération Torch, Patton commandera la Western Task Force, l'aile-occidentale de l'assaut. 34 000 hommes (dont ses anciens de la 2e DB US) transportés sur 29 navires, conduits par 3 cuirassés escortés par 40 destroyers, appuyés par les appareils de 5 porte-avions.
En cours de traversée "le commandant Emmett, qui commande les transports de troupes, a fait un laïus de trois heures pour ne rien dire. Moi je leur ai parlé de sang et de tripes pendant 5 minutes, et j'ai été ovationné" ...
Débarquements : Safi, Fédala, Port-Lyautey. Trois jours de combats face aux forces de Vichy. Des morts inutiles dans chaque camp ...allié !
"J'ai fait rendre les honneurs au général Noguès et à l'amiral Michelier : on ne blesse pas un homme à terre."

A son grand soulagement, il est tiré du guêpier marocain, pour reprendre en main, à l'aile orientale du front, le 2e corps anglo-américain, empêtré, en Tunisie, dans les combats pour la passe de Kasserine.
Il sera contré par le général sir Alexander et ne pourra appliquer son plan, couper les lignes de communication de Rommel en atteignant la côte du golfe de Gabès au lieu d'attendre l'arrivée de Montgomery, venu de Libye par la ligne de Mareth.
Affecté à préparer le débarquement en Sicile, Patton nommé commandant de la VIIe armée, "née en mer et baptisée dans le sang" puisque composée des vétérans du Maroc et de la Tunisie, engage 80 000 américains, le 10 juillet 1943, sur 110 kilomètres de côtes, près de Gela et de Licata, tandis que, à sa droite, la VIIIe armée de Montgomery, forgée dans les sables de Tripolitaine, a pour objectif Syracuse d'abord, Catane ensuite, Messine enfin.
"La bataille est la plus belle compétition à laquelle puisse participer un être humain !" lance pour ordre du jour, le nouveau commandant. "La bataille stimule ce qu'il y a de meilleur en l'homme, étouffe ce qui est vil". (*Très Hegelien ...Dans Principe de la philosophie du droit, le philosophe allemand écrit à propos de la guerre, section 324, p 354 :
"Dans ce que nous venons de proposer, se trouve l'élément moral de la guerre, qui ne doit pas être considérée comme un mal absolu, ni comme une simple contingence extérieure qui aurait sa cause contingente dans n'importe quoi : les passions des puissants ou des peuples, l'injustice, etc., et en général, dans quelque chose qui ne doit pas être. D'abord, en ce qui concerne la nature du contingent, il rencontre toujours un autre contingent, et ce destin est justement la nécessité. (…) La guerre a cette signification supérieure que par elle, comme je l'ai dit ailleurs : la santé morale des peuples est maintenue dans son indifférence en face de la fixation des spécifications finies de même que les vents protègent la mer contre la paresse où la plongerait une tranquillité durable comme une paix durable ou éternelle y plongerait les peuples" )

Patton franchit 150 kilomètres en quatre jours, s'empare de Palerme en douze jours, rapine Messine à Montgomery (*Monty n'était pas un "cavalier" ni un spécialiste des blindés, d'où sa lenteur relative face au pur "blindé" qu'était l'américain !), qu'il ne peut pas voir en peinture, au matin du 17 août.
Entre-temps se sont produits les deux incidents attachés à la légende de Blood and Guts. La casserole que le futur commandant de la IIIe armée traînera à jamais. Une première gifle infligée "avec mes gants à un homme qui essayait d'avoir l'air blessé. Je l'ai chassé de l'hôpital à coups de pieds."
Une autre gifle à un autre soldat, une semaine plus tard :
"Je devrais t'abattre moi-même, foutue petite ordure de lâche pleurnicheur !, jura-t-il, sortant son revolver, devant le personnel de l'hôpital de campagne, terrorisé."
Malgré tous les efforts d'Eisenhower pour obtenir des correspondants de guerre le silence total sur ces bavures, une fuite se propage sur les ondes américaines. C'est le scandale. Dans Colliers, le war correspondent [b]Quentin Reynolds écrira :
"50 000 soldats américains abattraient le général si l'occasion s'en présentait."
Voire ! Lorsque, nommé commandant de la IIIe armée, le lieutenant général foule le sol normand, le 6 juillet 1944, il trouve le long de l'étroite piste, "des masses de gens qui semblaient me connaître et voulaient prendre des photographies, pour la plupart des soldats armés de Leica à 5 $."
Les grands événements qui seront inscrits à son palmarès se nommeront :
-fermeture de la poche de Falaise.
- arrivée sur la Seine à Rosny, le 19 août.
- contre-attaque du flanc sud du saillant des Ardennes.
- premier franchissement du Rhin, le 23 mars 1945, entrée en Bavière le 14 avril, traversée du Danube, le 25 avril, passage de l'Inn, le 4 mai, ruée sur Prague le lendemain.
Patton ne se consolera jamais des "deux immenses fautes" commises par le Haut Commandement à l'égard de la IIIrd Galloping : l'ordre d'arrêt, le 12 août 1944, devant Argentan, sans lequel la VIIe armée allemande aurait été entièrement encerclée, et l'ordre d'arrêt, donné le 25 septembre 1944, entre Nancy et Metz, sans lequel la IIIe armée américaine "aurait pénétré en Allemagne dans les dix jours."

5) L'après-guerre et la désignation de l'ennemi rouge !

Promu général de corps d'armée en avril 1945, nommé gouverneur militaire de Bavière. Il tombe en profond désaccord avec la politique américaine notamment sur la dénazification, le traitement des prisonniers SS mais aussi sa méprise des Juifs qu'il côtoya dans les camps de déplacés. Si durant toute la durée du conflit, l'allemand fut l'Ennemi auquel il n'accorda guère de pitié et exhorta sans relâche ses troupes à en abattre le plus possible (d'où son surnom Sang et Tripes), Patton changea de point de vue durant son séjour en Bavière où il reconnut la valeur des citoyens allemands et leur combativité et où l'URSS lui apparut alors bien menaçant pour un allié.

Patton voyait également les Soviétiques comme une menace immédiate, il leur vouait une profonde méfiance et décriait le danger qu'ils représentaient. Il désirait que les Etats Unis montrent une image de fermeté et maintiennent de puissantes forces armées. Il exposa même l'hypothèse d'une attaque dans l'après guerre immédiat déclarant qu'en raison de l'étirement des lignes de ravitaillement encore précaire, la victoire serait rapide et facile. Cette pensée était contraire au gouvernement de l'Epoque et ses divergences ne cessèrent de grandir. Progressivement lâché par ses soutiens politiques, le Général se vit relever de sa fonction de gouverneur militaire de Bavière, en octobre, et n'eut donc plus aucun contact avec le domaine militaire.
Il est nommé commandant de la XVe armée US, simple état-major chargé d'écrire l'histoire de la guerre, quand blessé dans un accident d'automobile, il meurt le 21 décembre 1945 à l'hôpital de Heidelberg.
Il est enterré au milieu de ses soldats, au Luxembourg. Patton avait publié son journal de guerre, en 1945 : "War as I knew it", et M.Blumenson, par la suite, publia une partie de ses carnets secrets.


2 sites sur Patton :

http://www.generalpatton.com/

http://www.armee-americaine.net/main.php?p=patton


 

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Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Joachim  Nouveau message 11 Mar 2007, 19:24

Il tombe en profond désaccord avec la politique américaine notamment sur la dénazification, le traitement des prisonniers SS mais aussi sa méprise des Juifs qu'il côtoya dans les camps de déplacés.

Patton méprisait les juifs ? Je ne comprends pas bien pourquoi :?


Quoiqu'il en soit, il faut bien admettre que ce Patton était un sale bonhomme. Même les généraux du Reich n'étaient pas aussi brutaux et barbares. :cool:



En tout cas merci Tietie pour cet article intéressant ;)


 

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Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Audie Murphy  Nouveau message 11 Mar 2007, 20:34

Patton, barbare ? Pourquoi ? Pour avoir insulté des soldats qui ne présentaient aucun signe de blessures physiques ? Manque de compréhension, ignorance des blessures psychologiques, peut-être, mais barbarie ?

Maintenant, mépris des Juifs: J'aurais aimé quelques exemples ou quelques preuves. Haine des Soviétiques ? Il a seulement devancé la guerre froide à être livrée plus tard en très mauvais diplomate.


 

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Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de hilarion  Nouveau message 11 Mar 2007, 20:47

:arrow: Je voudrais faire une petite remarque et attirer l'attention des participants sur ce qu'ils écrivent et notamment de s'assurer des sources . Ce ci est valable pour ici et est valable sur d'autre sujet , avant décrire vérifiez bien vos sources .. On aura bientôt un Patton "sudiste"....
Dernière édition par hilarion le 17 Sep 2007, 17:20, édité 1 fois.


 

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Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Joachim  Nouveau message 11 Mar 2007, 21:22

Audie Murphy a écrit:Patton, barbare ? Pourquoi ? Pour avoir insulté des soldats qui ne présentaient aucun signe de blessures physiques ? Manque de compréhension, ignorance des blessures psychologiques, peut-être, mais barbarie ?

Maintenant, mépris des Juifs: J'aurais aimé quelques exemples ou quelques preuves. Haine des Soviétiques ? Il a seulement devancé la guerre froide à être livrée plus tard en très mauvais diplomate.


Ben pour le "barbare", il y a tout ce que j'ai pu entendre dire sur sa brutalité et sa façon de faire les choses ainsi que surtout ça dans le texte de Tietie :

Si durant toute la durée du conflit, l'allemand fut l'Ennemi auquel il n'accorda guère de pitié et exhorta sans relâche ses troupes à en abattre le plus possible (d'où son surnom Sang et Tripes)


Ordonner à ses soldats de buter le plus d'ennemis possible est, je trouve "barbare" comme mentalité.... :?



Ensuite pour le mépris des juifs, je me pose cette question suite à mon quote du texte de Tietie dans mon post précédent.


 

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Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de tietie007  Nouveau message 11 Mar 2007, 21:44

hilarion a écrit::arrow: Je voudrais faire une petite remarque et attirer l'attention des particpants sur ce qu'ils écrivent et notammetn de s'assurer des sources . Ce ci est valable pour ici et est valable sur d'autre sujet , avant d'écrirer verifiez bien vos sources .. On aura bientôt un Patton "sudiste"....


Je mets toujours mes sources en début d'article.


 

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Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Audie Murphy  Nouveau message 12 Mar 2007, 04:09

Oui, Joachim, je comprends, mais il faut aussi connaître l'homme pour savoir qu'il ne donnait pas l'ordre d'exécuter les prisonniers de guerre, mais, dans son franc-parler ou son jargon ordurier, il lui arrivait de lancer des phrases comme celles citées par tietie.

Pour tietie, c'est surtout à propos de son "mépris" des juifs que j'aurais voulu avoir quelques précisions et exemples à l'appui.


 

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Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de tietie007  Nouveau message 12 Mar 2007, 10:07

Patton a critiqué la dénazification et le traitement inapproprié, d'après lui, des prisonniers SS. Disons que son anti-bolchevisme l'a plutôt porté vers une certaine mansuétude envers les forces allemandes, sans qu'il adhère nullement à l'idéologie nazie !
Je ne pense pas qu'en soi, Patton était un antisémite à la sauce hitlérienne. Il était, comme beaucoup de chrétiens de sa génération, influencé par l'antijudaïsme chrétien, ce qui est radicalement différent !
Celà ne remet pas en cause l'excellence militaire de cet officier, certainement le meilleur de toutes les forces alliées.
Mais son franc-parler et son absence totale de diplomatie, conjuguée à une vision politique simpliste l'a amené à dire quelques bêtises, ce qui lui a coûté sa place, en Bavière.


 

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Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de Focus  Nouveau message 06 Sep 2007, 20:48

Joachim a dit "
Même les généraux du Reich n'étaient pas aussi brutaux et barbares


Himler par exemple : Les juifs s'en souviennent comme un de leur bienfaiteurs sans doute?
Peiper dont on de souvient de ses douceurs à Stavelot.
Celui qui a donné ordre (les exécutants , c'est plus délicat à juger) de brûler Oradour :mrgreen:


Joachim a dit
"Quoiqu'il en soit, il faut bien admettre que ce Patton était un sale bonhomme. Même les généraux du Reich n'étaient pas aussi brutaux et barbares. "
:cool:

Plus sérieusement
Qu’il me soit permis d’en appeler à plus de sens de la nuance et, surtout, de demander qu’un jugement ne soit pris que sur dossier complet.

L’instruction à charge que je viens de lire de vous pêche de façon consternante par son absolu manque de cette nuance.

Il ne faut jamais oublier que ce sont des hommes (au sens « être humain » du terme) qui sont en question. Le Général Georges S. PATTON Jr n’échappe en rien à ce fait.
Certes, il a commis des erreurs, mais l’honnêteté la plus élémentaire nous commande de ne pas oublier que nous aussi, pouvons en commettre, et des pendables aussi. Le contexte particulier aussi doit être pris en compte. Il se résume en quatre mots. Nous étions en guerre.

Certes, il y a eu les épisodes de gifles. Erreur qui lui a coûté très cher. Il ne faut pas oublier que dans l'armée qu'il a reprise, on assistait à un nombre de désertion, d’automutilations et similaires important. Le moral des troupes était particulièrement bas et le "laisser aller " règnait en maître. La peur de l’Allemand présidait à l’état moral des soldats. Il fallait réagir et Patton l’a fait. Pas seulement avec des gifles, mais surtout en rétablissant la discipline et par un entraînement rigoureux.

L’utilisation de nazis par Patton quand il était gouverneur militaire en immédiat après guerre fit aussi problème. Il se trouve que tout ce qui avait un quelconque « Now How » en Allemagne en 1945 était membre du Parti Nazi. Pour pouvoir rentrer à la « Reich Bahn » par exemple le candidat devait adhérer au parti Nazi. Trouver, par exemple un conducteur de locomotive, un aiguilleur ou autre qui n’avait pas fait partie du parti Nazi : mission quasi impossible. Comment voulez – vous faire fonctionner un chemin de fer sans cela ? Le reste était à l’avenant.

Je voudrais citer ici un passage du livre de Philippe RANDA "Patton Général Audace" dans la collection "Visages de l'Histoire" aux Editions Didro page 153
« Les détracteurs de Patton ont beaucoup glosé sur la dureté de ce dernier en tant que chef de Corps et de meneur d’hommes Mais sans l’entraînement implacable imposé à la troupe par « Blood and Guts », sans les réflexes de combat et de survie inculqués sans faillir à ces hommes, qui sait si la guerre n’eût pas été prolongée de longtemps si, à chaque fois que les soldats passés au moule de Patton n’avaient pas été au-delà de leurs forces pour l’emporter face à un adversaire le plus souvent composé des meilleures unités dont disposait l’Axe »
Je leur demanderais à ces détracteurs ce qu’ils préfèrent trouver à la tête de leur enfant : un papa gâteau qui le ménage, certes, mais en cas d’engagement le mette dans l’impossibilité de faire face et … de survivre ou un Patton, certes très dur, mais avec ce qu’il a reçu comme entraînement et aussi comme équipement (Patton veillait toujours à ce que ses hommes soient le mieux équipés possible, compte tenu des avancées technologiques) ses chances de survie sont au maximum du possible.(*)
Ne pas oublier que les soldats qui ont été envoyés en Ardenne en décembre 1944, seuls ceux de la 3ème Armée avaient des équipements d’hiver, les autres étaient en « manches de chemises » et ont dû attendre les premiers larguages pour être couverts. Quand ils le furenrt. Et aussi que la « mortalité dans la 3ème Armée était moindre que dans les autres, sauf aux deux fois où on lui a coupé les vivres.
(*)Le possible est donné ici car encore maintenant, les expériences : vietnamienne et Iraquienne 1 et 2, ont montré qu’une fois qu’on fait la guerre, il y a toujours des morts.

L’écoute de ses subordonnés aussi était une de ses qualités. En particulier le Colonel Oscar COCH, G 2 de la 3ème Armée ne s’est jamais plein de l’écoute que lui réservait son Chef. (STRONG, SIBERT et autre DIKSON ne, peuvent, hélas en dire autant de leurs chefs respectifs.) Elle lui a permis de donner les premiers ordres …4 jours avant l’attaque (Ladislas Farago : « Patton – Grandeur et servitude »). Le 12/9/1944 il donnait ordre au Général GAY et aux Colonels HARKINS et MADOX de préparer les plans au cas où il y aurait à vernir en aide à la 1ère Armée. Ca a fait gagner combien de temps ? Au 21ème Groupe d’Armée on ne pouvait intervenir que sous 15 jours à compter de la réunion du 22 / 12 / 49 à Verdun, la Troisième, elle l’a fait sous 48 h.

Sachant ce que je sais le namurois que je suis, et c’est valable pour l’ensemble du sillon Sambre et Meuse (toute la vallée de cette dernière devrait – on dire), ne peut qu’être reconnaissant pour le travail accompli par le Général Georges S. PATTON Jr à ses soldats et ses officiers. Givet, Dinant, Namur, Andenne, Huy, Liège, … étaient en grand danger.

Probablement que si on avait travaillé, dans les Etat Majors des autres armées avec la rigueur qui était celle de la 3ème, on peut à tout le moins, dire que l’Ardenne, les civils et les soldats qu’elle abritait aurait été plus épargnés, si la bataille avait eu tout de même lieu. Car je crois qu’elle était évitable.

Je ne prétends pas en cela que d’autres sont restés inactifs on doit aussi beaucoup au 18ème Corps Aéroporté (principalement Bastogne et Werbömont), ainsi que dans les autres unités sur l’ensemble du terrain. Mais ce que je dis, c’est que, contrairement à celui de la 3ème Armée, leurs chefs donnent l’impression de n’avoir pas donné le véritable respect à leurs hommes et officiers de terrain.

A tous Bonne soirée / journée. :)


 

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Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de X20  Nouveau message 07 Sep 2007, 07:27

Focus a écrit:. « Les détracteurs de Patton ont beaucoup glosé sur la dureté de ce dernier en tant que chef de Corps et de meneur d’hommes Mais sans l’entraînement implacable imposé à la troupe par « Blood and Guts », sans les réflexes de combat et de survie inculqués sans faillir à ces hommes, qui sait si la guerre n’eût pas été prolongée de longtemps si, à chaque fois que les soldats passés au moule de Patton n’avaient pas été au-delà de leurs forces pour l’emporter face à un adversaire le plus souvent composé des meilleures unités dont disposait l’Axe »
Je leur demanderais à ces détracteurs ce qu’ils préfèrent trouver à la tête de leur enfant : un papa gâteau qui le ménage, certes, mais en cas d’engagement le mette dans l’impossibilité de faire face et … de survivre ou un Patton, certes très dur, mais avec ce qu’il a reçu comme entraînement et aussi comme équipement (Patton veillait toujours à ce que ses hommes soient le mieux équipés possible, compte tenu des avancées technologiques) ses chances de survie sont au maximum du possible.(*)


+1... Il faut savoir ce que l'on veut et à la guerre, il vaut mieux avoir un chef énergique et dur. Dur ne signifie pas inhumain, bien au contraire. Le chef dur sait que seul un entrainement dur et une discipline de combat maximum permettent de limiter les pertes.

Le chef "sympa" veut d'abord être aimé, quand à l'indifférent, il est souvent uniquement carriériste.

Les qualités du chef militaire ne sont pas celles du politique ou du chef d'entreprise, même si parfois elles peuvent se croiser.

Patton, c'était un très grand chef militaire, mais il est finalement assez rare que les chefs militaires "de terrain" fassent de bon politiques... Regardez Murat par exemple.


 

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