Igor a écrit:Concernant Annie Lacroix-Riz, il me semble qu'elle a bel et bien nié l'existence même de la famine qu'elle qualifie (si ma mémoire est bonne) de simple disette.
Elle ne nie pas qu'il y ai eu en Ukraine un probleme d'approvisionnement alimentaire en 1933 mais remets en cause les chiffres des victimes (6 millions selon certains milieux d'exiles Ukrainien).
Sa critique se base principalement sur 2 elements :
- Les facons assez "raccourci vertigineux" dont le chiffre de 6 millions a ete atteint. Je suis habitue a lire d'un oeil critique les papelards nauseabonds qui tentent de remettre en cause un autre chiffre de 6 milions de morts, mais la, c'est different. Des sources, des analyses, des verifications.
- Les temoins : Tout ce que nous savons de cette famine provient des diplomates occidentaux en poste en Ukraine a l'epoque. Hors, les seuls qui parlent de famine et de genocide sont les Allemands, les Italiens, les Polonais et... le nonce du Pape. Bref ceux qui ont signe ou supportent moralement le Pacte anti-Komintern.
Les diplomates francais et britanniques, eux, sont plus prudents. J'ai lu, entre autre, le rapport de Charles Alphand, Ambassadeur de France a Moscou, date du 13 septembre 1933, qu'il redige en rentrant d'une tournee de 3000 km en Ukraine. Il s'etonne, entre autre, de voir des champs de ble a perte de vue et des nombreux poulets que son vehicule doit eviter d'ecraser a chaque traversee de village. Cette apparente abondance juste apres la famine lui fait ecrire : "Si vraiment des millions d'hommes etaient morts de faim dans ces contrees, les malheureux eussent mange leurs poules avant de se nourrir des cadavres. Il eut fallu des millions de soldats pour les empecher de manger les semences"
Les raisons qui expliquent pourquoi certains pays avaient interet, en 1933-1934, a lancer cette campagne de desinformation sont claires et, comme d'hab, la ruse nazie y est pour quelque chose.
Ce qui m'alerte dans cette affaire, c'est de voir QUI a declenche, suite a la publication des recherches de Mme Lacroix Ritz, ce qui est une veritable "chasse aux sorcieres". Certaines mouvances d'extreme droite, dont nous parlons plus haut, vivement soutenue par une association d'Ukrainiens exiles qui ressemblent plus a des "integristes" qu'a des democrates. Voir en fin de poste une lettre ecrite par le President mondial de cette association. Edifiant.
J'ai comme source, bien sur, les ecrits d'Annie Lacroix Ritz, facilement disponibles sur le Net ou par simple demande par email a l'auteur.
Mais, aussi, le point de vue de Francois Delpla, que l'on peut difficilement soupconner d'etre un suppot stalinien...
http://www.delpla.org/article.php3?id_article=243Attention, il ne s'agit pas ici de dire que je suis a 100% d'accord avec cette historienne. Mais de ce que j'ai pu lire d'elle, et des critiques qui lui sont adressees par des gens serieux et de bonne foi (Delpla mais aussi Gilles Perraut), il en ressort que, si elle ne cache pas ses opinions politiques, elle a l'honnetete intellectuelle de les "oublier" un peu dans ses recherches, ses fouilles d'archives et la facon dont elle en rends compte... sauf quand on en arrive a la conclusion.
Prenons le cas de son recent livres "Les choix de la defaite". Madame Lacroix-Ritz nous y livre une belle brochette de responsables, tous des dirigeants politiques ou economiques. L'elite de la France de l'epoque. Delpla en a dit "les qualités de débusqueuse d’archives de l’historienne font une fois de plus merveille et souvent mouche".
Mais de la a conclure, comme elle le fait, que tout cela etait premedite, planifie et que la bourgeoisie francaise a deliberement offert la France aux nazis pour que ceux-ci les aident a se debarasser des communistes et des syndicalistes, il y a un pas que le lecteur n'est pas oblige de franchir, d'autant plus que le lecteur en question ne peux pas ne pas savoir que l'auteur est communiste refondateur.
Donc, oui, un auteur engage mais dont les travaux historiques sont serieux, fouilles et intellectuellement honnetes. Il suffit de sauter le dernier chapitre, si on n'est pas d'accord avec ses opinions.
18 juillet 2002
Lettre à la rédaction,
Journal The New York Times
229 W. 43rd Street
New York, New York 10036
Cher Rédacteur en Chef,
En lisant “Ce qui est arrivé à Oncle Shmiel," j’ai été sidéré en, en particulier par l’affirmation de Daniel Mendelsohn selon laquelle, « grâce au pacte Ribbentrop-Molotov », les Soviétiques ont repris l’Ukraine occidentale en 1939 et « les juifs ont eu deux ans de relative sécurité ». Comme cette affirmation donne du crédit à l’ensemble des diatribes de Mendelsohn , elle nécessite clarification.
L’occupation soviétique de l’Ukraine occidentale en 1939 a conduit à l’arrestation et l’internement de dizaines de milliers d’ukrainiens accusés d’activité patriotique. Quand les soviétiques furent forcés de battre ne retraite après l’invasion des nazis en juin 1941, ils massacrèrent leurs prisonniers. Ceci s’est fait avec l’aide des communistes locaux, principalement d’ethnie juive. Malheureusement, ce massacre n’était pas une aberration de l’activité soviétique en Ukraine. Quelques années avant, en 1932-33 en Ukraine orientale, les Soviétiques ont assassiné environ 7 millions d’hommes, femmes et enfants ukrainiens au moyen d’une famine génocidaire stratégiquement planifiée. L’homme auquel Joseph Staline a confié la tâche de perpétrer ce crime était un juif, Lazar Kaganovich.
Norman Davies, le célèbre historien britannique, a conclu qu’aucune nation n’a perdu autant d’habitants au 20ème siècle que l’Ukraine. C’est en grande partie le résultat de l’activité à la fois des communistes et des nazis en Ukraine. Les Russes et les Allemands furent sauvages. Mais les juifs furent pire. Ils trahirent leurs voisins et le firent avec un zèle accompli!
Askold S. Lozynskyj
President, Ukrainian World Congress