Forum Le Monde en Guerre

Salut !

Les problèmes de rupture et cisaillement par effet de pression viennent presque toujours d'une mauvaise répartition des efforts aux sols. Soit un point dur (une roche sous un massif....), soit un point mou (pas besoin de dessin là). Donc pour éviter les problèmes de mauvaise répartition des efforts au sol sous le radier, normalement il faut mettre en place une couche peu dure, qui va épouser la forme du sol sous le poids du radier et aider à répartir l'effort uniformément; genre un gros béton dosé à 100kg (qui va être "meuble"). Bon, une couche de sable ou une simple grave peut fait l'affaire. Si on ne fait pas cela, le radier va subir des désordres....

Pour ce qui vient au-dessus, pas de problème particulier tant que le radier ne bouge pas et que les fers ont été ressorti pour s'ancrer !!! Pour assurer la cohésion du béton au droit des reprises, on peut utiliser une barbotine, ou aujourd'hui une résine d'accroche - pas obligé tout dépend de l'ouvrage.

Couler en une fois aggrave le risque d'avoir des désordres, car la charge n'est pas uniformément répartie au moment ou on coule. Comme le béton est liquide, il n'y a pas de répartition des efforts au sol. Cela génère des concentrations de contrainte au droits des murs, un tassement du terrain ponctuel, source assuré d'emmerdement par la suite !

Voila !

Bonjour à tous,

Des fers à béton dépassent de la dalle de fondation au niveau des futurs murs, surtout pour les périphériques, afin d'assurer l'homogénéité de la construction. J'ai visité beaucoup d'ouvrages, et constaté par exemple sur des casemates R 669, que la dalle de fondation dépasse de quelques centimètres à certains endroits comme les arrondis à l'avant de la casemate. Mais c'est parfois aussi le cas inverse comme on peut le voir sur les photos ci-dessous.
kfranc01 a tout à fait raison pour la préparation du terrain. l'OT utilisait ce type de "béton pauvre" sur une couche d'une dizaine de centimètres ( pour la norme indiquée dans les instructions de construction) pour le reste le béton est dosé à 400 kg/m3 de béton.
La dalle de fondation est armée. Son épaisseur est normalisée: 80 cm en protection "B", mais 150 cm en protection "A" !
Patrick

Bonjour,

Concernant la construction des blocs des murs (atlantique, ...) et la qualité de cette construction, ne reagissons-nous pas avec un œil moderne (défauts, ...)?

Excusez le néophyte que je suis, mais la stabilité des blocs dans le temps (25, 50, ..., ans) avait-elle de l'importance pour l'Allemagne ?
C'est-à-dire, est-ce qu'ils construisaient pour un débarquement dans 30 ans ou plutôt pour un débarquement proche (un, deux, cinq ans).
Soit les alliés passaient, soit ils étaient repoussés et le mur ne servirait plus.

Pas taper sur la tête.

À+

Jp

Salut Lusi,

Ben, en fait, quand c'est mal construit, les désordres apparaissent très vite, quelques mois après, voir quelques semaines ! Mais il faut quand même reconnaitre que les allemands ont construit plutôt bien, et que 70 ans plus tard, un grand nombre de leur blockhaus sont toujours là !!!
Les blockhaus qui disparaissent, c'est en général ceux situé en bord de mer qui disparaissent sous les eaux, genre épave d'un genre particulier souvent quasi-intact !!!

En fait, j'ai toujours été étonné de la qualité de construction, plutôt prévu pour durée 1000ans que 3 ou 4 !!! Pour fortifier en provisoire, on ne fait pas cela; de simple blockhaus en bois pourrait suffire !

Amicalement,
Bernard

Bonsoir à tous,

L'analyse de Lusi est juste. Le but du mur de l'Atlantique est d'éviter la création d'un second front, l'obsession d'Hitler. Pour autant les allemands savaient aussi que c'était inéluctable, aussi la fonction première est de retarder le débarquement à défaut de le repousser. On retombe là dans le conflit de tactique entre Rommel et von Rundstedt. Mais pour revenir à la construction des blocs, sa qualité ne souffre pas de gros défauts. Seuls les ouvrages construits avec les murs constitués d'un parement extérieur et intérieur en parpaings sont, à mon avis, d'une résistance moindre.
Patrick

Bonjour à tous,

En illustration à propos de la couche stabilisatrice, ce document qui montre bien sa présence, du moins sur le plan. Le document est une traduction française des archives allemandes récupérées après la guerre par l'Armée française. c'est une transcription exacte.
Patrick

Bonsoir à tous,

En illustration à propos de la construction de la dalle de fondation puis ensuite du reste de l'ouvrage, voici une vue du R 105a, et non R 625 comme indiqué, du Pointeau, nz 345, où j'étais aujourd'hui. On voit nettement la séparation entre les deux parties.
Patrick

Salut !

Sympa la photo. Et lieu de la balade, encore plus !

Bonjour à tous,

Un lieu incontournable de la forteresse Saint-Nazaire, avec une concentration d'ouvrages importante. Ci-dessous une des quatre casemates M 272 modifiées. Cette photo est ancienne car maintenant une casemate est complètement enfoncée dans la dune, très instable sur le secteur, et les trois autres sont bouchées...
Patrick

kfranc01 a écrit:::Merci:: Merci Patrick !

Je reviens avec des photos dans la droite ligne du fil:

Base sous marin de Bordeaux en construction.JPG

Une photo très impressionnante de la construction de la base de sous marins de Bordeaux.

Et celle ci aussi, est impressionnante tant le ferraillage est dense:

Ferraillage d'une embrassure de casemate H669, Ozouville, Cherbourg are, June 1944.JPG

Une bonne soirée !

Ce qui m'intrigue est le fait de savoir si c'est en coulage continu, car c'est la clé de la résistance des fortifications ou non, mais imposantes constructions de béton tout de même.
J'en veux pour preuve l'usage improvisé du silo à grain de Stalingrad, qui résistera à des dizaines d'attaques et permettra à un poignée d'hommes de tenir contre plusieurs bataillons.